Kamel Jendoubi pessimiste quant à l'avenir du processus électoral Lors d'une conférence de presse tenue, hier, aux locaux de l'IRIE Tunis 1, le président de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections, Kamel Jendoubi a tenu à démentir les accusations dont l'ISIE a fait l'objet et portant sur le gaspillage de l'argent public. Rappel des faits : On était au mois de novembre 2012, quand l'avocat Fathi Laâyouni a déclaré avoir en sa possession des documents qui prouvent que l'ISIE aurait dilapidé et gaspillé l'argent public et dont le montant remonte à 37 milliards. Il intente un procès de détournement de fonds contre l'Instance et de mauvaise gestion de ces fonds. Un rapport en bonne et due forme est rendu à la Cour des comptes Atterré et indigné, Kamel Jendoubi porte plainte à son tour contre l'avocat Fathi Laâyouni pour «diffamation» et pour «propagation intentionnelle de fausses informations pouvant perturber l'ordre public». La conférence de presse était l'occasion au président de l'ISIE d'annoncer à l'opinion publique que le rapport, demandé par la Cour des comptes, a été remis à cette dernière avec preuves et détails à l'appui, et ce, trois semaines avant les délais imposés par la Cour des comptes. «Ce rapport, déclare Kamel Jendoubi, contient toutes les réponses avec détails et preuves à l'appui. Nous y avons inséré toutes les explications dont la Cour des comptes aura besoin pour pouvoir trancher. Maintenant, c'est au tour de cette institution, dans un futur proche de nous rendre le projet de sa décision. A ce moment-là, l'ISIE pourra y ajouter ses remarques. Ledit rapport fera l'objet d'une assemblée plénière de la Cour des comptes. Après quoi, précise le président de l'ISIE, et selon la loi, le rapport devra être publié dans le JORT.» Dans le même contexte, Kamel Jendoubi rappelle que le rapport qu'elle a confié à la Cour des comptes demeurera confidentiel. Néanmoins, le président de l'ISIE tient à attirer l'attention de l'opinion publique quant au danger qui plane sur le sort de l'Instance. A commencer par une réunion qui aurait eu lieu par un parti pour négocier des remarques et qui a fait la suite d'une réunion ministérielle avant-même que l'Instance n'en soit au courant. Une campagne médiatique de diffamation et d'outrage contre l'ISIE Les membres de l'Instance ont parlé de cette campagne lancée contre l'ISIE et qui vise, depuis deux mois, à ternir son image par le biais d'un matraquage médiatique et juridique par certains dans le seul but de mettre en doute l'impartialité, la neutralité et la transparence de l'ISIE. Les déclarations télévisées faites par l'avocat Fathi Laâyouni et qui étaient véhiculées et colportées par les réseaux sociaux ont, selon les membres de l'Instance, nourri les haines et les calomnies pour l'accuser de mauvaise gestion et de détournement des fonds publics. Le motif serait le même : briser ce pacte de confiance qui existe entre le citoyen et l'ISIE. Ces déclarations ont fait l'objet d'une plainte portée contre l'Instance. Un procès est lancé. Le ministère Public se serait basé sur les premières remarques faites par la Cour des comptes, celles-là même qui avaient fait le tour des réseaux sociaux. L'ISIE se défend bec et ongles Contre cette kyrielle d'accusations de calomnies et cette ambiguïté, les membres de l'ISIE ont décidé de défendre bec et ongles la réputation de leur instance. Après une première plainte contre l'avocat Fathi Laâyouni, un second procès a été intenté contre toute personne ayant diffusé sur les réseaux sociaux les documents préliminaires et confidentiels de la Cour des comptes au moment-même où les discussions allaient bon train au sein de l'ANC sur le projet de loi relative à la nouvelle ISIE. Travaillant toujours dans la transparence, les membres de l'Instance ont remis, hier, à la Cour des comptes un rapport détaillé composé de 176 remarques réparties par thème et tâche. Un autre rapport précis a été remis aux mains des médias présents pour éclairer l'opinion publique quant à la répartition des listes financières comme suit : 3% des dépenses sur les nominations, 26% dépenses sur le scrutin et le compte, 14% dépenses sur la logistique, 15% dépenses sur la préparation du registre électoral, 10% de dépenses sur les campagnes de sensibilisation électorale et médiatique, 9% charges des employés, 13% salaires des employés des IRIES, 2% de dépenses sur les formations, 7% autres charges. Dans un dernier mot, le président de l'ISIE, Kamel Jendoubi se dit pessimiste quant à l'avenir du processus électoral et informe les présents de ce qui s'est passé la veille à l'IRIE de Nabeul 1. Les membres de cette IRIE avaient été délogés par la force par les agents de l'ordre : «Si aujourd'hui, on chasse par la force et on met à la rue une institution publique, l'on se demande où va ce pays et quel avenir pour les prochaines élections dont on reporte la date au gré des humeurs !»