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La Révolution pour toile de fond
Centre culturel Néapolis
Publié dans Le Temps le 16 - 01 - 2013

Cette exposition se présente comme un rendez-vous incontournable autour de la peinture au pluriel qui ouvre les sentiers illuminés de la beauté avec des artistes peintres célébrant, le printemps tunisien à travers formes et couleurs.
Il s'agit de Noureddine Ben Amor, Taha Ellil, Imène Douzi, Riadh Belhadj Ahmed, Hassen Ben Rehoumaz, Chokri Aziz, Hamda Ben Salem et Selman Alaya Sghair
Selon Tahar Ajroudi, directeur du centre, le public pourra découvrir les œuvres d'artistes ayant en commun, une approche basée sur la lumière. Les oeuvres représenteront en fait, la diversité des styles et des projets artistiques, d'autant plus qu'elles illustrent les différentes possibilités d'écriture et leur vision du quotidien mais aussi, de notre Révolution.
En parcourant cette exposition, on est séduit par le travail de Noureddine Ben Amor dont la peinture est le fruit d'un bouillonnement de sentiments où la main devient un prolongement naturel des sensations. L'artiste essaie de retracer à travers ses « champs de tirs », quelques moments chauds de notre Révolution. Un travail pictural où se mêlent poésie, mouvement, harmonie dans le choix des couleurs et des formes.
Hassen Ben Rehouma excelle dans le jeu d'ombre et de lumière octroyant à ses oeuvres un caractère singulier et dont l'ampleur et la qualité du travail donnent à ses paysages un certain poids et une force inébranlable. Hassen Ben Rehouma conjugue sa créativité, son esprit chargé d'imagination et sa fluidité d'expression pour constituer un monde magique animé de couleurs et de lumière tout en utilisant une source d'agitation et de force de mouvement.
L'artiste a un penchant pour la sculpture .Son thème central est l'homme, le marchand ambulant ; il essaie de le représenter dans sa beauté, dans ses oppressions, ses incompréhensions et utilise dans ce cadre l'argile et la résine comme matière.
Quant à Hamada Ben Salem, sculpteur, il garde intacte cette passion de la matière, ce goût du corps harmonieux qui le pousse encore à offrir à sa création un travail acharné et passionné. Salman Alaya Sghaier, peintre authentique a réussi à avoir son propre style à travers lequel il transmet son message. C'est pourquoi son univers pictural est habité par les couleurs. Il exprime avec bonheur ce monde féminin en mettant en scène les rapports magiques de l'ombre et de la lumière, de la réalité et du rêve avec toujours ce désir de tout rendre beau. Chokri Aziz a une vision du monde différente de nous. Ses oeuvres denses, riches en mouvement traduisent un style orienté vers une abstraction futuriste.
Ces jeunes artistes essaient d'innover et de concevoir une œuvre originale en mettant en forme à la fois un imaginaire et un vécu tout personnel. C'est le cas de Riadh Belhadj Ahmed avec son œuvre « Pénétrable » qui marie la peinture à la poésie. Cette œuvre témoigne d'une démarche où la peinture et la poésie se rencontrent et fusionnent. Chaque poème est en même temps un texte et une peinture : il se donne à lire comme poème et à voir comme peinture. Munis de leur propre vocabulaire artistique, Chokri Aziz et Taha Ellil tissent leur toiles autour d'une thématique qui offre une nouvelle réalité du monde, pour laisser des traces et marquer à fer rouge un pan de l'histoire du monde arabe et des révolutions arabes. Pour cette exposition, ils dévoilent leur univers, leurs pensées et leurs émotions. Bref comme le dit Tahar Ajroudi, « Nous sommes enfin face à une jeunesse qui s'efforce d'accéder à l'autonomie comme manière de penser, de juger, d'agir et de créer ».


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