Que faire pour préserver le patrimoine syrien ? C'est le sujet d'une réunion de quatre jours, et qui se termine mercredi 13 février à Amman, en Jordanie. La rencontre est organisée par l'Unesco. L'organisation des Nations unies a réuni des représentants des pays de la région comme la Jordanie, le Liban. Depuis deux ans, la Syrie est déchirée par des combats et les bombardements. Et les échanges de tirs ont déjà endommagé des monuments irremplaçables. Et comme à chaque fois, les contrebandiers sont à pied d'œuvre pour voler et exporter des pièces historiques. Tout le monde garde en mémoire les images du pillage du musée national irakien en plein Bagdad sous le nez des soldats américains en 2003. La Syrie compte près de 40 musées. Pour éviter un tel scénario, le nouveau directeur général des antiquités et des musées a tout simplement décidé de vider ces lieux et de cacher les objets. Côté sites archéologiques, le bilan est plus mitigé. Les vieux souks d'Alep sont partis en fumée. Le krak des chevaliers a été endommagé. Pour limiter au maximum les pertes, Maamoun Abdulkarim a fait un appel à 23 millions de Syriens. « On a fait des contacts, des conférences, avec toutes les élites religieuses, et aussi intellectuelles et tribales. Partout en Syrie, on a joué ce rôle. Il y a pas mal de régions. Je vous donne l'exemple clairement : le musée Maarrat Nahman sous contrôle de l'armée libre. Mais à travers la médiation de nos collègues des antiquités d'Alep, on a pu commander, neutraliser le musée. Les archives, les mosaïques sont intactes, et sont dans une situation très bonne. Partout, on a passé un message. On a fait appel à tout le monde : laissez la politique de côté ». Le gros problème de la direction des antiquités aujourd'hui ce sont les fouilles illégales. La Jordanie a récemment mis la main sur un lot important de pièces antiques qu'un Syrien cachait avant d'essayer de les exporter au plus offrant. (MFI)