Le vote de confiance pour le gouvernement Laârayedh à l'Assemblée nationale constituante ne se passe pas comme une simple formalité. La Troïka étant majoritaire à l'ANC, son investiture devait à priori être acquise d'avance. L'attention se focalisait par contre, hier, sur l'intervention du chef du gouvernement et sur son plan d'action pour le reste de la période transitoire ainsi que sur les réactions de l'opposition, sur ses revendications, ses attentes et sur le degré de sa coopération avec ce gouvernement, dont Ali Laârayedh affirme être celui de tous les Tunisiens. Une affirmation qui ne fait pas l'unanimité, l'opposition ayant lancé des critiques acerbes contre un cabinet taxé de Troïka bis et ne reposant pas sur un large consensus politique et un élargissement de la coalition au pouvoir. Néanmoins, les circonstances exceptionnelles que vit la Tunisie autorisent d'accorder au nouveau gouvernement un crédit de confiance en attendant son entrée en action et sa volonté effective de trouver des solutions urgentes aux problèmes qui accablent le pays et terrassent le Tunisien. Et puis, le nouveau chef du gouvernement, ancien ministre de l'Intérieur est au fait des réalités quotidiennes du pays et aurait certainement tiré les leçons de l'échec de son prédécesseur, diagnostiqué les erreurs et arrêté les priorités de l'étape prochaine. Des priorités politiques, sécuritaires, économiques et sociales. Il s'agit de clarifier la visibilité politique, de rétablir la confiance, d'endiguer la violence, de remettre l'économie en marche et de redonner espoir aux Tunisiens. Ce sont les attentes du peuple après une période périlleuse, caractérisée par les tiraillements politiques, les luttes partisanes et les calculs étriqués. Ali Laârayedh entamera une gouvernance très difficile dont l'échec ou la réussite détermineront et pour longtemps l'avenir du pays.