Il va sans dire que la danse est un moyen d'expression artistique non seulement pour l'épanouissement du corps et de l'esprit, mais aussi pour promouvoir la liberté et la créativité chez nos jeunes talents. En effet, c'est à travers la « break dance » et tout récemment la « Harlem Shake », cette danse qui a suscité tant de polémiques en Tunisie, notamment chez certains esprits chagrins, que nos jeunes peuvent exprimer leur soif de liberté. C'est pour cette raison que Les Journées de Danse Contemporaine sont aujourd'hui à leur 4è édition et ce, malgré toutes les difficultés rencontrées par les organisateurs qui ont dû se démener, souvent contre vents et marrées, pour organiser et faire réussir cette session, et d'ailleurs toutes celles qui ont précédé !). C'est l'impression générale qu'on a retenue de la conférence de presse tenue mardi dernier, le 12 mars, à Mad'Art autour de cette 4ème édition des JDC, étant convaincu de toutes les bonnes volontés et le profond sentiment des organisateurs qui croient inébranlablement à cet art, à sa promotion et à sa propagation, à l'heure où l'expression artistique est menacée par des mouvements conservateurs hostiles. Il faut d'abord mentionner que les journalistes et les participants à cette conférence, qui étaient d'ailleurs très nombreux, ont été accueillis à l'entrée par un spectacle bien de chez nous, le « tabbel » qui débita quelques morceaux folkloriques, interpellant une foule de badauds qui sont entrés dans cette danse folklorique très rythmique à laquelle ont pris part certains artistes. Idée originale qui servait de préambule à ce festival de danse ! Lors de cette conférence, Raja Ben Ammar a passé en revue les trois dernières éditions des JDC et les conditions dans lesquelles elles ont eu lieu, soulignant les difficultés, notamment financières, que Mad'Art a dû affronter. « Cette édition des JDC, a-t-elle indiqué, est dédiée au martyr Chokri Belaïd, événement qui restera à jamais ancré dans la mémoire collective... » parlant de l'objectif de ces journées, elle a souligné qu'il s'agit de « révolutionner la vision du corps, objet sexuel et lieu de tous les interdits, à celle du corps incarnation de l'esprit et des sens, au corps porté vers la connaissance... » Le corps, a-t-elle ajouté, est l'ultime espace de la liberté, il est le dernier rempart contre la violence ! Elle a cité ensuite les noms des artistes qui passeront lors de cette 4è session, en groupe, en duo ou en solo, Tunisiens et étrangers. Il est à mentionner que le programme est si dense qu'on ne peut pas parler de tous les spectacles en détails ; aussi est-on obligé d'en citer les principaux. Parmi les artistes participant à cette 4è édition, il y aura des danseurs et danseuses, des comédiens, des funambules, des trapézistes, des musiciens... Outre les spectacles de danse et de cirque, il y aura des projections de films, des ateliers créatifs et des cours des arts du cirque destinés aux petits écoliers appartenant à 5 écoles de l' « au-delà des rails » qui auront lieu les 22 et 23 mars. Des spectacles de rue seront au rendez-vous avec le public, comme « El Hattaya » de Khira Oubeidallah : des artistes cavaliers, un père, sa fille et son fils nous présenteront, le 24 mars, avec la complicité des chevaux leurs dangereuses performances et nous livreront leur volonté farouche de se dépasser. D'autres spectacles débuteront dans la rue et continueront sur scène, comme « Barzakh », la pièce chorégraphique de Wajdi Guegui qui aura lieu mercredi 27 mars. L'artiste Alya Sallami présentera le 27 mars à 19h30 sa dernière création (Corps et voix), « Tchawack » qui repose en fait sur la composition de 6 voix. Cinq voix sortent des 5 baffles puis la sixième sera celle de l'artiste. Et le public est là-dedans en train de circuler entre ces baffles qui occupent tout l'espace». Quant à la séance d'ouverture, le 15 mars, elle sera animée par une projection de « Harlem Shake » de Kais Zeid, suivie de jeux de cirque (funambule Djobbi « nous marchons sur un fil » et trapèze avec Najla Jebali ) et du mât chinois avec Youssef Ghaoui et Fourat Gharbi. Le 17 mars, Rinda Dabbagh présentera son spectacle Flash Mob « vivant », une chorégraphie au Théâtre Phou. Le 18 mars, Sabrina Bel Haj Ali donnera son spectacle de jonglage et de Break dance devant Mad'Art et bâtisses environnantes, intitulé « Famma cirque fi tounès ? », suivi d'un spectacle d'arts du cirque animés par quatre circassiens et musiciens, improvisation et dialogue entre corps et musique. Nathalie Pernette, danseuse-chorégraphe montera sur scène le 21 mars à 19 h pour présenter des miniatures de ces créations : « La rose », « Apparition », « L'insomnie », et « Les oignons ». Le 25 mars, à 18h, à Mad'Art, Souad Ben Slimen présentera sa performance « Akher Kaâba fil Vitrina », créée dans le cadre de Dream City, suivie, vers 18h30, par « Parole de femme » de Oumaima Manaï, solo d'une jeune danseuse chorégraphe dans un ring. Une projection du film « Shame » de Steve McQueen aura lieu dans la même journée à 19h30. Le mardi 26 mars Nejib Khalfallah animera à 17h un atelier sur la danse populaire et contemporaine (une rencontre entre les deux technoques) qui donnera également vers 18h30 son spectacle de danse contemporaine « Noueh w zgharid » (des cris et des pleurs). Le 28 mars, ce sera le spectacle « Dance Bgirls » d'Art Solution, association de danseurs tunisiens qui œuvrent pour la promotion de « street dance ». Dans la soirée, le public pourrait assister, à la même journée, au spectacle « Autour de Camus » de la Compagnie des Margandiers : dans ce spectacle, entre lecture et musique, Jean-Pierre Yvars et Louis Soret offriront un vibrant moment de théâtre avec deux textes de Camus qui témoignent, d'une façon différente, mais tout aussi affirmée, de la quête de la liberté. Le 29 mars, l'Association « Art Solution » reviendra avec son spectacle « Battle Hip Hop » à 18h. la dernière journée, le 30 mars, sera marquée par le spectacle « D'un retournement l'Autre » de la Cie Ultima Chamada, de Frederic Lordon, mise en scène de Luc Clementin.