Sit-in des agents de l'ordre devant le siège du tribunal Suite à la demande du chargé du contentieux de l'Etat, le Tribunal Militaire permanent de Sfax a décidé à l'audience d'hier, le renvoi de ce qui est connu sous le nom de la « grande affaire » au premier avril 2013. Ce qui est nouveau, cette fois-ci, c'est qu'il s'agit de l'ultime renvoi, car l'audience du premier avril sera consacré aux plaidoiries et donnera probablement lieu au prononcé du jugement. Rappelons que dans cette affaire les principaux prévenus doivent répondre des chefs d'accusations d'homicide volontaire ou de complicité d'homicide volontaire, et de coups et blessures. Il s'agit du président déchu, de l'ancien ministre de l'Intérieur Rafik Haj Kacem, de l'ancien directeur de la garde présidentielle, Ali Sériati ainsi que d'anciens responsables régionaux de la sûreté nationale, à savoir, le directeur du district de Sfax, Badreddine khechana, et les officiers de la garde nationale Maher Fékih et Hsen Naoui les victimes dans cette affaire sont :Omar Haddad, tué à Sfax le 12 janvier2011, Néjib Kcharem, blessé le même jour à Sfax également et Markham Bouacida, blessé à Kerkennah le 14 du même mois. Identité du meurtrier : toujours le même flou L'avocat de la partie civile considère que l'enquête n'a pas encore abouti à lever le voile sur ce qui s'était passé le jour des faits ni à révéler avec précision l'identité de l'auteur du meurtre de Omar Haddad, surtout que le témoin Alâa Eddine Ltaief, présent à proximité du martyr n'est pas parvenu jusqu'à présent à reconnaître l'auteur du tir meurtrier parmi les agents qu'il a eu à passer en revue, alors qu'il avait auparavant donné le signalement exact du meurtrier, ce qui suscite pas mal d'interrogations. L'avocat considère également qu'il n'est pas possible au vu de toutes les circonstances qui prévalent, de mettre au jour la vérité ni de révéler l'identité de l'auteur du crime. Sit-in des agents de la sûreté A signaler enfin qu'un sit-in a été observé aujourd'hui par des agents de la sûreté devant siège du Tribunal Militaire de Sfax pour réclamer l'application des articles 39, 40, 41 et 42 du Code de Procédure Pénale dans les procès intentés aux sécuritaires. En effet lesdits articles, mettent à l'abri de toute sanction pénale pour les auteurs des faits commis en vertu d'une disposition de la loi ou d'un ordre de l'autorité compétente, ce qui ce qui serait, en l'occurrence le cas des agents de la sûreté jugés par les juridictions militaires dans les procès liés aux événements de la Révolution. Les sit-ineurs parmi lesquels figuraient des syndicalistes ont rappelé à ce propos le caractère pénible de leurs conditions de travail pendant lesdits événements, étant soumis au devoir d'obéissance et de stricte application de la loi. Ils ont appelé par la même occasion à la mise en œuvre de la justice transitionnelle, d'autant plus que l'agent de l'ordre est , selon eux, la cible d'agressions visant sa propre personne , les membres de sa famille ou son lieu de travail, ce qui constitue une atteinte et une menace visant son intégrité physique et par de là-même, la sécurité de tout le pays.