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Sauvons la forêt de Gammarth
Environnement
Publié dans Le Temps le 21 - 03 - 2013

Le 21 Mars, on « célèbre » la Journée Mondiale de la Forêt, à la cité des sciences de Tunis, à partir de films et ... de « paroles vides » : « klèm fèragh » ! Alors que depuis le début de la Révolution, la forêt tunisienne est attaquée en tous lieux : par les incendies : 400 hectares brûlés sur une superficie de 500 hectares à Dar Chichou, par les coupes « anarchiques » partout où il y a des arbres à couper ! Chaambi, Sidi Mechrig, Ghardimaou, etc. ...
Sans se lancer dans des travaux herculéens, pourrons-nous essayer de sauver la forêt de Gammarth attaquées de toutes parts, alors qu'elle est le dernier espace vert de la Banlieue Nord et que les Conventions Internationales acceptées par la Tunisie, nous font une obligation de maintenir une certaine proportion d'espace vert en milieu urbain.
LES TECHNOCRATES ET LA FORET
Mis à part quelques « joggeurs », de petits groupes de « bons vivants », de très rares cavaliers, des promeneurs – dont nous faisons partie depuis plus de vingt ans pratiquement tous les soirs ! – le bois de Gammarth n'est fréquenté que par ceux qui le saccagent. Nous n'exagérons pas !
Une fois de plus, des technocrates, confortablement installés, certainement, dans des bureaux climatisés, enverrons des niveleuses « améliorer » les pistes du bois : Journée de l'Environnement oblige !
Quelle gabegie ! Quel gaspillage d'argent public !
Les niveleuses sont passées, à plusieurs reprises, ont ouvert des pistes de 6 à 8 mètres de large ! Deux gros camions peuvent s'y croiser alors qu'il n'y passe certainement pas plus d'une vingtaine d'automobiles par jour ! La terre ayant été bien remuée au début du printemps, le moindre souffle d'air, une auto ou même un vélomoteur – sans parler des groupes de Quad ou des motos tout terrain ! – soulève des tourbillons de poussière qui vont tapisser la végétation ainsi que les yeux et les poumons des promeneurs. Cela durera jusqu'aux pluies hivernales qui en feront de la boue. Peut-être alors les technocrates décideront-ils de goudronner ces pistes et l'eau ruissellera jusque dans les quartiers situés au pied de la colline. Mais, la boue ne tapissera plus les rues !
Les niveleuses sont passées, elles ont abîmé, voire détruit des vestiges historiques, déraciné des arbres mais les monceaux d'ordures n'ont pas bougé !
J'invite les curieux, nos contradicteurs et les « technocrates-décideurs » à venir constater l'horreur in situ. Ils auront fait, au moins, une « rando » dans leur vie.
L'horreur, dès toutes les entrées, devant des monticules de détritus. Naguère, nous y avions trouvé un dépôt de médicaments périmés.
L'horreur devant un nombre incalculable de déchets de plastique, de boites de bière, et de bouteilles de vin très souvent cassées. Des amis ont été gravement blessés au pied par des débris de verre, dissimulés dans la poussière, qui avaient traversé la semelle de leur chaussure de sport.
L'horreur face à une moto qui déboule, à toute vitesse, non seulement sur la piste, en projetant des graviers, mais même dans les sous-bois au risque de renverser un enfant parce qu'on les voit pas arriver.
L'horreur devant des fouilles clandestines profondes qui ont duré plusieurs journées ! Les vestiges historiques auront disparu sans avoir été étudiés !
L'horreur face à des nuages de moustiques s'élevant d'une mare alimentée par une rigole venue d'un château d'eau construit au sommet de la colline. Pourquoi existe-t-elle ? Deux chiens de chasse de nos amis, qui allaient s'y promener souvent, ont été piqués par des moustiques qui leur ont transmis la leishmaniose, maladie mortelle pour les animaux et ... les hommes ! Il n'existe actuellement aucun traitement curatif ni aucun vaccin ! Les chiens sont morts ! Et les hommes habitant les environs ?
LA FORÊT RÊVEE
A l'heure de l'écotourisme et du tourisme culturel, la colline de Gammarth est un site – encore – privilégié. Venez voir la bonne quinzaine d'espèces d'orchidées sauvages qui s'acharnent à y pousser, dont la redoutable « Meit ou hay » : l'Ophrys tenthredinefera et les divers Ophrys « subfusca » qui n'ont pas encore été étudiés. Il y a là davantage d'espèces d'orchidées que dans n'importe quel Parc National ! Certaines sont peut-être typiquement « tunisiennes » !
Qui a fait l'inventaire des végétaux et des animaux qui vivent – survivent – dans ce biotope méditerranéen qui nous est offert presque en pleine ville ?
Venez voir, à la tombée de la nuit, un chacal, parfois un sanglier ou un lièvre.
En marchant, vous ferez s'envoler une bécasse, une chouette chevêche, un magnifique loriot au plumage doré ou une caille qui pousse un petit cri cristallin. Les tourterelles y roucoulent à la belle saison, tandis que les huppes prennent leur « bain de poussière » sur la piste que fréquentent de magnifiques papillons noir à points rouge vif et blancs : les Vulcains. La Nature résiste à l'horreur humaine.
Dès le printemps, les genets se couvrent d'or, les fleurs blanches ou mauves des cistes s'épanouissent bien avant que les fenouils sauvages et les grandes férules déploient leurs ombelles blanches ou jaunes. Même, les chardons, les champignons et les asperges y prolifèrent. Cependant, méfiez-vous du moment où les pins libèrent, dans la brise, des nuages de pollen jaune. La forêt semble fumer !
On pourrait y conduire des touristes et leur faire regarder – et non pas voir le dos du conducteur de Quad qui les précède, dans la poussière ! – les tombeaux d'époque romaine, que les niveleuses détruisent. D'un coup d'œil, ils verraient l'isthme de la Soukra qui, une fois fortifié, rendait Carthage inattaquable par la terre et la magnifique mosquée El Abidine et la colline de Byrsa et le Bou kornine où siégeait – parait-il – Baal. La plus haute des collines est celle de Sidi Bou Saïd. Naguère les artisans des Bey et les Tunisois y passaient l'été.
Cette lointaine montagne escarpée est le Jebel Ressas où l'on a extrait du plomb depuis l'Antiquité avant de ... l'abandonner aux explosifs des carriers. Là-bas, cette montagne bleutée, c'est le Jebel Zaghouan d'où viennent l'aqueduc et l'eau qui alimente Tunis. Là, c'est le Cap Apollon, aujourd'hui le séjour de Sidi Ali El Mekki qui veille sur Ghar El Melh et les vestiges d'un arsenal Beylical.
On pourrait transformer ces bois, la dernière zone verte de La Marsa, en un stade de plein air public au lieu d'y faire rugir quelques motos appartenant à des privilégiés. On pourrait expliquer aux propriétaires aisés des villas qui bordent ce bois ce qu'ils risquent en matière de leishmaniose constatée et de paludisme probable alors qu'une belle forêt serait une plus-value pour leur propriété.
Cette colline boisée pourrait permettre d'initier les jeunes-gens au cross, à l'usage d'un V.T.T., à l'observation de la faune et de la flore et, tout simplement, à la promenade. Des scouts tunisiens avaient demandé la permission d'enlever, au moins, une partie des ordures et de participer à l'aménagement des « Circuits de santé ». Ils attendent encore une réponse !
Si les sommes consacrées aux niveleuses avaient été attribuées à un gardien équipé d'un V.T.T. pour se déplacer rapidement et silencieusement ainsi que d'un téléphone portable pour alerter le poste de police proche, la propreté du bois aurait été, à notre avis, mieux assurée. Quand le feu s'y déclarera malgré ... les larges pistes mais, peut-être, faute de gardien qui aurait pu éteindre, dès le début, les premières flammes ? Quand les Autorités écouteront-elles les membres de l'Association de Sauvegarde et de Développement de la Forêt de Gammarth ?

Alix MARTIN


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