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Halte à la marginalisation et à l'instrumentalisation
Hier, ouverture du Forum Social Mondial. «Des femmes en lutte»
Publié dans Le Temps le 27 - 03 - 2013

«Solidarité...solidarité avec les femmes du monde entier », « ...Et vive la lutte des femmes du monde », « les femmes sont libres...elles poursuivent la lutte »...Des slogans martelés tout au long de la matinée d'hier, par quelques milliers des femmes du monde entier. C'est au campus universitaire d'El Manar que l'assemblée des femmes a eu lieu en marge du Forum Social Mondial dont, le coup d'envoi a été donné hier, après-midi, par une marche historique.
Marquée par la présence de 70 mille personnes (militants des droits de l'Homme, syndicalistes, activistes, jeunes volontaires...la marche est partie de la place 14 janvier jusqu'à la cité Olympique d'El Menzah. Mais bien avant. Le campus s'était transformé en une ruche d'abeille, où plus de mille associations du monde entier étaient au rendez-vous.
En fait, c'est dans un amphithéâtre archicomble de la Faculté des Droits de Tunis que l'assemblée des femmes a eu lieu. Organisée à l'initiative de la dynamique, femme tunisienne du FSM, la rencontre était un moment primordial pour toutes ces participantes qui sont venues des quatre coins du globe. Objectif commun : lutter contre le capitalisme sauvage et tout modèle de développement qui instrumentalise et marginalise la femme. C'était d'ailleurs, un moment primordial pour toutes les participantes qui se sont exprimées, chacune à sa manière, pour clamer haut et fort le droit de la femme à l'égalité et à une vie digne. Dignité, ce mot martelé lors de la Révolution Tunisienne a été choisi comme slogan pour le FSM. Inspiré de la Révolution tunisienne, ce terme a été répété différemment lors de l'assemblée des femmes pour dire que la lutte continue pour leurs droits économiques et sociaux.
Le rejet du néolibéralisme à maintes fois été exprimé par les participantes. Elles considèrent dans leurs discours que ce système économique marginalise, violente et réduit au chômage et à la précarité les femmes. Le même système exclut la deuxième moitié de la société des lieux de décision et des richesses.
Soutien à la Tunisienne
Dans le même cadre, les militantes des droits de la femme ont exprimé leur soutien à la Tunisienne qui voit ses droits menacés après la révolution. Dans ce contexte, Sanhaja Akhlouf de l'Association Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie, considère qu'il n'y avait pas d'autre occasion pour que les femmes se réunissent et clament leur droit, mieux que celle offerte par le Forum Social Mondial. « Nous sommes venues pour soutenir la lutte des femmes en Tunisie et dans le monde en général. Nous sommes là pour défendre les droits da la femme, victime d'inégalité à tous les niveaux », déclare la militante.
En prenant cette initiative, la dynamique femme tunisienne veut faire de ce rendez-vous un espace de partage d'expérience, de solidarité, un moment pour toutes les participantes afin de se ressourcer de la créativité de toutes les militantes. Dans ce sens, des ateliers de travail seront organisés lors des prochains jours pour débattre de la question féminine et des droits de la femme dans la région arabe surtout après les Révolutions. Elles étaient là, nombreuses au rendez-vous rien que pour défendre leurs droits universels, leur dignité, leur citoyenneté et leur liberté. Elles étaient solidaires et elles ont exprimé haut et fort ce principe partagé par toutes les activistes.
Sana FARHAT

Les femmes algériennes empêchées de participer au FSM
Les participantes à l'assemblée des femmes ont rendu hommage aux Algériennes interdites par les autorités de leur pays de participer à ce rendez-vous mondial. En fait, la délégation algérienne qui devait gagner la Tunisie par voie terrestre a été bloquée le 25 mars aux frontières à Annaba. Par conséquent plusieurs activistes et militants des droits de l'Homme ont été empêchés de prendre part à ce mouvement altermondialiste.
La fête à l'avenue Habib Bourguiba
Une ambiance festive a animé le centre ville de Tunis hier matin où devait être donné le signal de démarrage de la cérémonie officielle du Forum social mondial « FSM-Tunis 2013 » qui se tient du 26 au 30 mars pour la première fois dans un pays arabe.
Le boulevard Habib Bourguiba et les artères avoisinantes étaient pavoisées aux couleurs du drapeau national particulièrement au niveau de la place 14 janvier où devait être donné hier à 16H le signal de départ de la méga-marche en direction de l'esplanade de la cité des sports d'El Menzah où devait se tenir le concert et la cérémonie d'ouverture officielle du FSM-Tunis 2013.
Des banderoles étaient accrochées dans différentes parties de la ville de Tunis pour annoncer cet événement international auquel participent des milliers d'activistes altermondialistes venus exprimer leur solidarité avec les révolutions du printemps arabes.
Les délégations étrangères participant au forum sont arrivées à Tunis tôt le matin. Des groupes d'étrangers de différentes nationalités, dont certains portent leurs costumes traditionnels, flânaient tout au long du boulevard Habib Bourguiba profitant de la journée ensoleillée qui a égayé le ciel de Tunis.
Deux grandes tentes ont été installées sur l'allée centrale du boulevard Habib Bourguiba pour accueillir une expositions d'arts plastiques, un atelier de peinture. A l'intérieur de la deuxième tente, aménagée face au théâtre municipal de Tunis, se pressaient plusieurs citoyens venus s'inscrire pour participer au Forum.
Selon les organisateurs les droits d'inscription au forum, qui s'élèvent à cinq dinars, permettront l'obtention d'un badge donnant accès aux divers espaces du forum.
Plusieurs brigades de policiers étaient déployées depuis le matin tout au long de l'avenue Habib Bourguiba et des artères avoisinantes où la circulation était autorisée jusqu'à 13H. La circulation a été ensuite interdite à toutes sortes de véhicules pour préparer et laisser la place à la méga-marche qui donnera vers 16h le signal de démarrage officiel du Forum.

En marge du Forum Social Mondial
Foyers... heureux !
L'autre jour, nous avons eu beaucoup de peine à expliquer à une octogénaire de la famille ce que l'on entend par Forum Social Mondial. Pour cesser de patauger, nous avons choisi de changer de sujet et lui avons parlé de la hausse des prix et de la baisse du pouvoir d'achat même au sein des familles petites bourgeoises. Notre vieille parente objecta alors : « Ce n'est pas possible, toi et ton épouse vous gagnez plus de 1700 dinars par mois. Ne me dis pas que vous non plus, vous n'arrivez pas à joindre les deux bouts, avec un seul enfant à votre charge ».
En effet, notre couple est, pour beaucoup de gens, proche de l'aisance sociale et donc bien à l'abri du besoin ! C'est vrai aussi que nous gagnons à nous deux 1742 dinars. Voilà, chère parente et chers Tunisiens qui nous prenez pour des Nababs, voilà cher Gouvernement qui nous traite comme des riches et qui envisage de nous relever 1 % de notre salaire pour soi-disant aider le pays à se « relever », voilà donc comment, en mars 2013 et depuis 2011, nous répartissons nos deux salaires : tout d'abord, à titre de remboursement de prêts, la banque retient chaque mois 318 dinars sur nos émoluments. Nous avions en effet emprunté de l'argent d'abord pour nous aider à acquérir l'appartement sis à 12 kilomètres du centre-ville, ensuite pour acheter à 16 mille dinars une petite voiture neuve.
Nous consacrons par ailleurs environ 100 dinars aux frais de carburant. Nous vous l'avons dit : l'appartement se trouve relativement loin de nos lieux de travail respectifs et notre enfant unique est inscrit à une école primaire qui n'est pas sur notre chemin. En ce qui concerne le budget de l'alimentation, nous consacrons au moins 600 dinars par mois pour manger des repas à peu près ordinaires, le matin, à midi et le soir. Cela fait des mois, à ce propos, que nous avons renoncé à certains « superflus » gastronomiques : moins de jus de fruits, de beurre et de sucreries au petit déjeuner, moins de salades et de fruits au déjeuner, moins de plats au dîner et, invariablement, nous consommons beaucoup moins de viande de bœuf et de mouton qu'il y a deux ans. Question habillement, seul notre enfant jouit du droit au neuf, mais le pauvre ne porte en définitive que des habits sans luxe et donc à prix modique.
Il arrive souvent aussi que nous lui achetions quelque chose chez nos fripiers favoris. En bref, nous ne dépensons jamais plus de 30 dinars pour nous vêtir, sauf bien sûr aux grandes occasions, mais même là, nous nous privons le plus que nous pouvons au profit de notre fils. Idem pour les soins médicaux : c'est lui qui tombe le plus souvent malade. Il nous coûte mensuellement (en comptant les remboursements de la CNAM) entre 10 et 20 dinars. Nous consentons la même somme pour son argent de poche, c'est-à-dire un minimum quasi humiliant par rapport au budget personnel de ses camarades de classe. A ce propos, notre enfant est dans une école publique ; ce qui veut dire que ses études n'alourdissent pas outre mesure notre budget familial : allez, disons qu'en moyenne, elles nous reviennent à 15 dinars par mois. Quant à ses vacances, nous faisons tout pour que la grande famille (mes parents et mes beaux parents) en couvrent les frais à plus de 90 %.
A les en croire, cela leur fait plaisir d'accueillir notre enfant en toute saison. Parlons à présent de nos factures : nous consommons de l'eau de robinet pour 10 dinars, de l'électricité et du gaz pour un peu moins de 25 dinars, nous téléphonons pour 20 dinars au moins et payons 10 dinars pour les frais d'Internet.
Volet loisirs, nous n'allons plus au cinéma, presque jamais au théâtre et encore moins aux festivals. Les hôtels, ce n'est pas notre genre ; les voyages à l'étranger font désormais partie de nos rêves irréalisables ; quant à nos déplacements « nationaux », ils sont réduits au minimum requis, c'est-à-dire aux visites rendues une ou deux fois l'an chez les parents et la belle-famille (installés entre Sousse et Jendouba). Nous lisons les journaux au bureau ; n'achetons de livres qu'à notre enfant, et encore ! Je ne fume presque pas, ne bois pas, ne joue pas ; mon épouse non plus, à ma connaissance. La pauvre, je ne lui offre que des cadeaux bon marché ! Et elle a très peu de bijoux sur elle. Pour ne pas exagérer, disons que dans la rubrique « Divers », nous mettons 50 dinars. Au final, il ne nous reste jamais grand-chose, et tous les mois, nous sommes même surpris par des dépenses imprévues qui nous obligent à serrer davantage la ceinture le mois suivant. De sorte que nous vivons essentiellement pour trois initiales, qui sont –quelle coïncidence !- celles du Forum Social Mondial : F comme Famille, S comme Salaire et M comme Marmite. On ne vous parle pas des Tunisiens indigents, mais des foyers « moyens » dont le budget dépasse en mars 2013 les 1500 dinars !!
Quand « Sans famille » parle de bonheur familial !
Il y a un vieux film des années 1960 que nous aimons toujours revoir : il s'intitule « El Beït Assaïd » (Le Foyer heureux) et est interprété par Hessine Riyadh, Souad Hosni, Hassan Youssef et une autre actrice moins connue dont nous avons oublié le nom. Celle-ci joue le rôle d'une épouse trop autoritaire avec son mari, peu ouverte à ses enfants, jamais souriante, mais qui, néanmoins, préside en dehors de chez elle une association baptisée « El Beït Essaïd ». Bien que le film soit un peu sexiste, comme la plupart des films arabes du reste, il nous amuse à chaque fois que nous le revoyons. Un peu en raison des drôleries auxquelles il donne lieu, mais surtout grâce à ce paradoxal personnage de l'épouse qui donne à réfléchir, entre autres, au sujet des nominations administratives et politiques sous nos cieux. Par exemple, on ne peut pas mettre à la tête d'une caisse d'épargne, un panier percé. Dans une administration qui s'occupe de travail et de rendement, il serait illogique qu'un tire-au-flanc incorrigible y soit nommé aux plus hauts postes, ou même aux plus bas. On ne peut pas choisir un criminel récidiviste pour veiller sur la sécurité de ses victimes. On ne doit pas confier une affaire de corruption à un juge mafieux et irrécupérable. Tout cela pour rappeler la fameuse devise rarement respectée chez nous : « le responsable compétent au poste qu'il mérite ». Et pour revenir au film sur les foyers heureux, nous pensons que son sujet restera très actuel tant que la responsabilité du bonheur familial est confiée à des hommes ou à des femmes qui n'ont pas pu eux-mêmes réussir leur propre vie conjugale!


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