Les jeunes Tunisiens devraient plutôt se consacrer à la reconstruction intérieure du pays Dans des déclarations à la presse faites, vendredi 29 mars, dans le cadre du point de presse périodique au palais du gouvernement à la Kasbah, le ministre des affaires religieuses, Noureddine Khadmi, a indiqué que quelques dizaines de mosquées échappent, encore, au contrôle direct du ministère des affaires religieuses, sur les 5000 mosquées que compte, au total, la Tunisie. Il a ajouté que ces mosquées rebelles se comptaient par milliers, après la révolution. Puis leur nombre a chuté à quelques centaines, au début de 2012 et n'a pas cessé depuis de baisser, atteignant, actuellement, quelques dizaines. Il a émis l'espoir qu'à la fin de 2013, la situation sera totalement normalisée. En réponse aux questions des journalistes concernant la position du ministère envers les jeunes tunisiens qui vont combattre en Syrie, aux cotés de l'opposition militaire, au nom de la guerre sainte ou jihad, Mr Khadmi s'est contenté d'affirmer que les jeunes tunisiens devraient consacrer plutôt leurs efforts et leurs énergies à la reconstruction intérieure de la Tunisie. Sa position s'est limité aux généralités et a paru plus proche de la tolérance que de la condamnation et du refus catégorique, au point qu'il a dit que seul le Mufti peut dire de celui parmi ces jeunes qui trouve la mort s'il est un martyr ou un simple kamikaze. Il a néanmoins déclaré être scientifiquement habilité à trancher sur ce sujet mais qu'il ne veut pas se substituer au Mufti. Ministère à vocation nationale Le ministre a stigmatisé, toutefois, les appels au combat et l'incitation à la violence d'où qu'ils proviennent, soulignant que les mosquées sont des lieux de culte faits pour l'accomplissement des devoirs religieux et l'édification des fidèles, conformément aux préceptes impérissables de la religion. Il a mis l'accent sur l'importance du rôle assumé par le ministère des affaires religieuses qui a été réhabilité grâce à la révolution et qui est désormais consulté à propos de toutes les questions nationales, du fait qu'elles sont multidimensionnelles, et ce dans le cadre de l'exercice de ses prérogatives et missions. Le ministère des affaires religieuses est chargé de l'administration et de la gestion du culte et de affaires religieuses, de veiller à l'ancrage du discours modéré et de promouvoir la contribution civilisationnelle de la Tunisie, et ce loin des considérations politiques et partisanes, se tenant à égale distance de tous. Il n'est pas un ministère partisan au service de quelques parties mais il est un ministère à vocation nationale chargé des affaires religieuses. Le ministre a passé en revue les efforts déployés en vue de mettre en place des directions régionales des affaires religieuses dans les gouvernorats, et décentraliser ainsi les services du ministère de manière à lui permettre de mieux remplir sa fonction tendant à la rationalisation du discours religieux, la modération des positions et le renforcement de la paix sociale et de l'entente nationale. Les juifs tunisiens partie intégrante de la patrie Mr Khadmi a souligné que la minorité juive en Tunisie fait partie intégrante de la patrie, ajoutant que les juifs tunisiens sont des citoyens tunisiens, comme tous les autres citoyens et exercent leur citoyenneté entièrement. Le ministère des affaires religieuses a consacré une enveloppe financière à titre de contribution à la maintenance de la synagogue de la Ghriba dans l'ile de Djerba, et veille, aussi, à trouver des solutions pour la communauté chrétienne, notamment en ce qui concerne la régularisation de la situation de quelques églises, de concert avec les autorités régionales et locales concernées. Une caisse pour azzakat Passant en revue les réalisations du ministère en 2012, Mr Khadmi a mentionné le projet de création d'une caisse pour azzakat ou impôt religieux, émettant l'espoir qu'elle sera d'un apport positif au service du développement et de l'investissement, parallèlement à la réforme du système d'administration du pèlerinage et de la omra devant se concrétiser par la création d'un Office tunisien du pèlerinage et de la omra. Au programma, également, la réactivation du régime des biens religieux sur la base d'une plus grande transparence et sous le contrôle de l'Etat, outre la création d'un compte pour la réhabilitation et la maintenance des édifices religieux.