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Ce chêne qu'on ne peut abattre !
Bourguiba :
Publié dans Le Temps le 07 - 04 - 2013

13 ans sont passés depuis la mort du « Combattant suprême »... Mais, peut-on et doit-on enterrer Bourguiba, une troisième fois ! Singulier dans la vie, il l'est aussi dans la mort cet homme hors du commun, dont le parcours combattant nous appelle, aujourd'hui, à plus d'humilité.
Rappelons, d'abord, que, parce que Bourguiba a bel et bien existé et les archives écrites et sonores le prouvent à tous ses détracteurs malveillants, nous savons, maintenant, que l'indépendance de la Tunisie n'a pas été le fait d'une « lettre à la Poste », que les autorités françaises de l'époque et du Protectorat, aurait envoyée au peuple tunisien ! Bien au contraire, elle a été l'aboutissement de luttes âpres et incessantes depuis 1881 jusqu'à ce 20 Mars 1956. Des milliers de martyrs, de déportés et d'exilés à travers le monde ont été les acteurs et les promoteurs de cette indépendance.
J'en arrive, maintenant, à l'œuvre de Bourguiba et ses insuffisances.
Au-delà de la construction de l'Etat national moderne et de la restructuration du système politique et administratif, cette œuvre a été marquée par un élan incomparable de par le monde arabe et musulman vers la modernisation culturelle de la société islamique traditionnelle. Contrairement à Kamel Attaturk, Bourguiba n'a jamais renié son islamité « politique », mais il a essayé de l'adapter aux temps modernes. Il faut dire que Bourguiba a accompli les rêves de générations successives de réformateurs tunisiens de Kheïreddine à Farhat Hached, en passant par les mouvements d'El « Hadhira », de Béchir Sfar, des « Jeunes Tunisiens » du leader Ali Bach Hamba, du « Destour » de Abdelaziz Thaâlbi, et surtout du mouvement syndical de Mohamed Ali à Habib Achour, en plus du rôle central de feu Farhat Hached et Ahmed Tlili.
Bourguiba a réussi le plus dur en faisant la jonction entre la bourgeoisie nationale, le peuple ouvrier et le peuple paysan surtout à travers les résistants populaires de la Tunisie profonde, les « Fellaghas ».
Bourguiba, contrairement à tous ceux qui le dénigrent aujourd'hui, a toujours été pour un « Islam dynamique », et porté vers l'universalité. Ses combats dans les affaires des « naturalisations » (Attajniss) et dans le maintien de l'éducation religieuse dans les écoles jurent avec ceux qui prétendent que Bourguiba est un « laïc ! ». Certes, il a remplacé l'enseignement zeitounien du primaire et du secondaire par l'école homogène de la République, mais cette école a donné à l'Islam et à l'identité à travers le modèle « sadikien » toute sa valeur et son importance.
L'Institution de l'université de la Chariaâ et des fondements religieux « La faculté de la Zitouna » est l'une de ses options pour faire accéder l'enseignement islamique supérieur à l'universalité et à la science moderne. C'est du pire amalgame de dire, aujourd'hui, que Bourguiba a « desséché les sources de l'identité islamique » (Jaffafa manabaâ al Hawiya el islamiya). C'est comme si on disait que Voltaire a assassiné le Christ !
Autre caractéristique de Bourguiba, ce militant de la petite bourgeoisie et des classes moyennes tunisiennes, n'aimait pas beaucoup l'argent.
Il avait même un certain mépris pour la richesse excessive accumulée par les nouveaux parvenus ou ce qu'on appelait de son temps « les arrivistes ». Pour lui, la fortune doit être comme celle que désigne le grand Aristote par « l'aisance modeste » et donc, doit avoir une fonction solidaire et sociale.
C'est dans cette optique qu'il n'a pas hésité à donner une chance à M.Ahmed Ben Salah, le « socialiste » !
Enfin, je voudrais parler d'un aspect qu'on a tendance à négliger dans l'œuvre et la personnalité de Bourguiba : La diplomatie.
Avec lui, la Tunisie n'avait que des amis de l'Amérique, à la Russie à la Chine, pourtant, en guerre idéologique permanente à l'époque.
A ce jour, je ne connais pas une mère tunisienne qui a donné naissance à un diplomate de race, hors du commun, comme Bourguiba. Il faut dire que la nature l'a aussi beaucoup aidé et son sourire magique et sa voix limpide étaient des atouts incomparables.
Bourguiba « politique » surdoué, mais imparfait... Bien sûr, que si !
S'il avait construit la démocratie plurielle, il aurait été taxé de « prophète » et encore une fois jeté aux vindictes de l'injustice populaire fanatisée.
Non, Bourguiba était tout simplement un « Homme »... mais, quel combattant et quel destin ! Citez-moi un seul chef d'Etat au monde qui n'a pas de patrimoine personnel !
C'est cela la revanche et le testament inimitable de Bourguiba qu'on peut ne pas aimer mais qu'on ne peut enterrer trois fois !
Il est des chênes qu'on abat, en ce moment, dans toutes les forêts tunisiennes et arabes, mais, Bourguiba est toujours debout et continue de là-haut, à narguer et défier ses détracteurs en leur disant : « Faites au moins, comme moi » !
Eh oui ! Bourguiba a mis la barre de la politique et du pouvoir tellement haut qu'il faut, réellement, pour l'imiter, avoir l'étoffe d'un « Président ».


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