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«Défendre» la Révolution... C'est aimer la Tunisie et le prouver !
Mémoire du temps présent
Publié dans Le Temps le 18 - 12 - 2012

Par Khaled Guezmir - Deux ans après le déclenchement de la Révolution, il serait, peut-être, utile de voir les choses avec un peu plus de relativité pour ne pas dire d'objectivité.
D'abord, contrairement à ce qui se dit, le pays est relativement stable après deux années de tractations et de manœuvres post-révolutionnaires, souvent violentes mais sans jamais atteindre le seuil critique d'une rupture définitive.
Le seul moment de vérité réel que le pays a connu c'est l'affrontement UGTT-Ennahdha et qui aurait pu engager le pays vers l'impasse annonciatrice d'une crise sérieuse.
Finalement, tout le monde a compris que le moment était inopportun pour tenter une aventure hasardeuse, celle de casser l'UGTT pour le pouvoir transitoire, et celle de faire plier un gouvernement confronté à des troubles dangereux sur les frontières et sur la scène sociale.
L'espoir c'est que la tentation de réduire au silence la société civile démocratique, ne revienne pas du côté du parti « dominant » après une pause tactique et qu'on s'engage réellement vers un Etat-institutionnel où les structures politiques et sociales sont différenciées et autonomes sans être ennemies.
Mais, la leçon, la vraie, n'est pas seulement là. Elle se situe plutôt sur le mode social et culturel que les uns veulent détruire et les autres veulent préserver, alors que l'intérêt général de ce pays en conformité avec ses traditions millénaires serait plutôt de garder le meilleur de ce qui existe et de réaménager le reste de façon à doper le développement politique et social du pays. Je m'explique :
De retour au village, un vieux sage, ancien militant dans le corps des « fellagahs » », adepte de Bourguiba, m'a dit : « La classe politique ascendante nouvelle n'a rien compris... Regardez ce que Bourguiba a fait en deux ans d'indépendance... le pays était plus pauvre que maintenant... tout était à faire et il a construit un Etat rassembleur... son thème principal était « l'unité nationale »... Aujourd'hui, deux ans après le déclenchement de la Révolution, jamais le pays n'a été plus désuni, plus divisé et plus éparpillé » (fin de citation).
Comme je lui faisais remarquer qu'il s'agit, peut-être, là, d'une évolution naturelle de l'Etat unitaire, fort et centralisé du début de l'indépendance, vers un Etat pluriel et démocratique.... Notre sage qui a plus d'un tour dans son sac, me répond : « Evidemment, mais Bourguiba n'a jamais voulu détruire les valeurs fondamentales de la société tunisienne, ni son Islam modéré et tolérant depuis Kairouan. Même la « libération de la femme » était vécue de fait, et la polygamie était vraiment rare et très exceptionnelle. La règle c'est l'harmonie de la famille tunisienne où la femme était non seulement l'égale de l'homme, mais avait même un ascendant sur lui »..., puis, notre sage d'ajouter : « Bourguiba n'est pas facile à détruire... Ils ont échoué à briser toutes ses valeurs malgré leurs tentatives désespérées... parce que Bourguiba a fait la prison comme eux et même plus, mais il a su tourner la page et aller vers l'avant » (Fin de citation).
Je vous laisse apprécier et juger les paroles du « sage » que beaucoup d'ignares classeraient dans les « résidus » de l'ancien régime !
Mais, ceux qui auront la patience et la curiosité de consulter, les vieilles revues d'époque, les journaux des années cinquante, les documentaires filmés, avec les images de ce qu'était la Tunisie de 1956, changeraient d'avis et rendraient justice pas seulement à Bourguiba mais à ses compagnons, à Farhat Hached, à Taïeb M'hiri, Bahi Ladgham, Mongi Slim, Abdelmajid Chaker, Hédi Nouira, Hassène Belkhodja...etc. Toutes ces élites proches du peuple et de leurs régions ont été intégrées dans l'équation de construction de l'Etat moderne. Alors, que des politiciens acharnés veulent, aujourd'hui, effacer la centrale syndicale de Hached, Bourguiba en a nommé deux secrétaires généraux, ministres et membres du Bureau politique du Destour, en les personnes de feu Ahmed Tlili et Ahmed Ben Salah, sans compter d'autres leaders proches de l'UGTT comme Hédi Nouira et Mustapha Filali.
La Révolution avec la montée de l'Islamisme radical a dévié de ses objectifs essentiels. Celui-ci a donné la prééminence à la destruction des valeurs de l'Etat tunisien moderne qui a fait de ce pays le premier en Afrique, hors Afrique du Sud.
Et c'était là la « revanche » du conservatisme oriental rétrograde sur «Bourguiba », alors que l'édifice n'est pas l'œuvre du seul Bourguiba. C''est l'œuvre de dizaines de milliers de cadres de hautes compétences qui ont fait des études brillantes dans les plus grandes écoles et universités du monde.
A l'indépendance, la Tunisie comptait déjà de très grands ingénieurs, médecins, avocats, juges, artisans, agriculteurs et ouvriers qualifiés et cet effort a été accéléré par la création de l'Université tunisienne et de l'envoi de milliers d'étudiants tunisiens en France, dans toute l'Europe, en Amérique et même au Japon. D'où cette Tunisie des grands barrages, des hôpitaux, des cliniques performantes, des aérodromes et nous en avons plus que l'Egypte, des hôtels qui peuvent recevoir 10 millions de visiteurs par an, sans compter les routes, les autoroutes, les ports, les lycées, les universités, les fermes modèles et ce tissu industriel au quatre coins du pays. Des compétences comme celles de MM. Lassaâd Ben Osmane, Mansour Moaâlla, Mahmoud Messaâdi, Hédi Nouira, Ismaïl Khelil, Ali Zouaoui, Ahmed Noureddine, Mohamed Mzali, Driss Guigua, Brahim Khouaja... et... ont bel et bien existé !
Certes, il y a eu des insuffisances, des ratages et même des erreurs... Certes, il y a eu le Dictateur et sa mafia qui a cassé cet élan extraordinaire de l'Etat nouveau, mais on ne peut pas dire honnêtement, aujourd'hui, que nous repartons de rien ! Non, Messieurs les politiciens « ascendants ».
Si vous estimez être les vrais promoteurs de la Révolution et ses « protecteurs ».... Faites au moins mieux que Bourguiba, ses compagnons et les cadres de la République qu'il a formés après l'indépendance !
« Défendre » la Révolution ce n'est pas détruire la République, l'Etat et les valeurs de la Tunisie éternelle, mais de prendre le relais en toute humilité et modestie et de faire œuvre utile... mieux que les précédents !...
Encore une fois, pour dire « aimer la Tunisie » il faut la servir et le prouver !


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