• Les mines posées sont de fabrication artisanale • Des liens avec AQMI Dans des déclarations faites, hier, à la presse, des sources autorisées du ministère de l'intérieur et du ministère de la Défense nationale ont confirmé que les unités de l'armée nationale et des forces de sécurité lancées à la poursuite du groupe terroriste se cachant sur le mont de Châambi près de Kasserine, sont arrivées à la cachette principale du groupe, utilisée comme quartier général et l'ont détruite. Elles y on trouvé divers effets, des lettres et des manuels pour apprendre la fabrication des mines et bombes artisanales. Intervenant lors du point de presse périodique tenu, hier, au palais du gouvernement, à la Kasbah, le colonel major Mokhtar Ben Nasr, porte-parole du ministère de la Défense nationale, a indiqué que les opérations militaires engagées sur les hauteurs de Châambi se poursuivent à un rythme soutenu en vue de ratisser la montagne, arrêter les terroristes ou les mettre hors d'état de nuire, signalant qu'au cours de la semaine précédente, les unités militaires et sécuritaires avaient découvert et détruit 16 cachettes dont les terroristes se servaient comme abris pour se reposer. Il s'agit de huttes érigées au moyen de branches et d'herbes. Tout le temps nécessaire Participent aux opérations militaires en cours , des unités de l'armée et des forces de sécurité intérieure (police et garde nationale), ainsi que les gardiens des forêts. Le mont Châambi qui s'étend sur près de 100 kilomètres carrés est couvert de forêts denses, renferme beaucoup de grottes et de cavernes, et se caractérise par un relief difficile. Aussi la traque du groupe terroriste demande du temps. Mr Mokhtar Ben Nasr a affirmé la détermination de poursuivre l'opération de traque jusqu'à la réalisation de ses objectifs quel que soit le temps nécessaire à mettre. Le colonel major Mokhtar Ben Nasr a signalé que les mines posées par les terroristes pour se protéger et retarder leur poursuite sont de fabrication artisanale. Quatre mines se sont explosées depuis le 29 avril sous les pieds de quelques éléments des unités engagées dans l'opération, leur occasionnant divers dégâts corporels. La quatrième s'est explosée le 6 mai . Les blessés, des soldats de l'armée, ont été évacués sur l'hôpital de Kasserine pour recevoir les premiers secours puis ils ont été transportés à l'hôpital militaire de Tunis. Cette dernière mine était fabriquée à base d'ammonitre, produit à usage agricole, vendu sur le marché. Il a indiqué que les mines étaient posées avec précision, dans des endroits dissimulés par les arbres et les herbes de sorte qu'il était difficile de les découvrir aussi bien par les chiens dressés qu'au moyen des détecteurs électroniques et autres. Elles se sont explosées lorsque quelques éléments des unités engagées dans l'opération les ont foulées. Circonspection Mr Mokhtar Ben Nasr a affirmé que le but de l'opération de poursuite est de découvrir le groupe terroriste, d'arrêter ses membres et les mettre hors d'état de nuire, parallèlement au nettoyage et au déminage du mont Châambi. En réponse aux questions des journalistes, le colonel-major Mokhtar Ben Nasr a indiqué que les terroristes se cachant dans le mont de Châambi n'auront pas l'opportunité de commettre des attentats terroristes dans les villes et les centres urbains, car le but de l'opération est de les arrêter et de les mettre hors d'état de nuire, à moins qu'ils ne réussissent à s'enfuir à l'étranger. Il a appelé la presse et les médias à faire preuve de circonspection dans la publication des informations concernant les opérations de Châambi, en veillant à les obtenir auprès des sources officielles et autorisées. Il a noté que beaucoup d'informations publiées à ce sujet étaient fausses et infondées et quelques unes puisées auprès de sources étrangères. Aussi, faut-il s'assurer du bien-fondé de ce qu'on peut publier en se renseignant auprès des sources officielles, a-t-il dit. Complot terroriste De son côté, le commandant, Mohamed Ali Laroui, porte parole du ministère de l'Intérieur, a souligné que les forces de sécurité ont mis en échec un complot terroriste ciblant l'ébranlement de la sécurité intérieure de la Tunisie. Les autorités avaient donné les précisions nécessaires sur ce complot depuis décembre 2012, car la traque du groupe terroriste avait commencé le 6 décembre 2012 après l'interception d'une voiture chargée d'armes et l'arrestation de six personnes. L'opération de traque a commencé à la date du 10 décembre 2012, marquée par la mort du sergent chef de la garde nationale Anis Jelassi, touché par des balles tirées par les terroristes. Elle se poursuit depuis cette date, mais elle a connu ces derniers jours, à partir du 29 avril, une nouvelle impulsion. Il existe deux groupes terroristes, l'un à Kasserine et l'autre au Kef. Les forces de sécurité sont parvenues à arrêter 37 personnes impliquées au sein des les deux groupes, soit de façon directe en tant que membres actifs, soit indirectement, en assurant l'approvisionnement. Des habitants de la région sont impliqués, en aidant sous diverses formes les terroristes. Les services de sécurité avaient déjà réussi à identifier tous les membres des deux groupes et à connaître leurs noms et leurs nationalités. Le chef du gouvernement actuel, Ali Lâarayedh, avait fourni toutes ces informations lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, au cours d'une conférence de presse, en décembre 2012. Puis l'opération a connu un nouveau souffle après l'explosion des premières mines, le 29 avril. Réseau lié à l'AQMI Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a imputé le retard mis dans l'achèvement de l'opération au relief difficile de Châambi, signalant que les unités engagées dans la poursuite du groupe terroriste sont parvenus jusqu'à la cachette principale du groupe ou son quartier général et elles l'ont détruite. Il a mis l'accent sur le moral élevé des unités engagées, notant que ces unités pourchassent le groupe terroriste sans répit, et sont passées à l'attaque active, en prenant l'initiative. Il a recommandé de ne pas exagérer la situation outre mesure, ni minimiser son aspect dangereux, car la Tunisie n'est pas isolée et se ressent de ce qui se passe dans son environnement qui est un environnement agité. La Tunisie est exposée aux menaces terroristes comme tous les autres pays. Mr Ali Laroui a souligné que le groupe terroriste de Châambi est lié aux autres cellules terroristes découvertes, durant la dernière période, en Tunisie, que ce soit à l'occasion des évènements de Rouhia et de Bir Ali Ben Khalifa, ou dans le sillage de la découverte des nombreuses caches d'armes dans plusieurs villes du pays et dont la dernière a été découverte, récemment, à Ben Arous. Aussi, il s'agit de tout un réseau terroriste. Le chef du gouvernement, Ali Lâarayedh, avait déclaré, lors des évènements de Bir Ali Ben Khalifa, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, que la cellule arrêtée se proposait de créer un Emirat islamique salafiste en Tunisie, et que la première étape était le stockage des armes puis la mobilisation et l'entraînement des volontaires. Dans sa conférence de presse de décembre 2012, il avait indiqué que l'installation des terroristes sur le mont Châambi avait pour but d'y créer un camp d'entraînement, que le groupe se cachant dans la région de Kasserine avait des liens avec le réseau d'Al Qaida dans le Maghreb islamique, AQMI, et avait des contacts avec son émir. Le commandant Mohamed Ali Laroui a affirmé, de son côté, aussi, la ferme volonté du gouvernement de barrer la route devant les terroristes en Tunisie et de les mettre hors d'état de nuire afin de préserver la sécurité du pays et celle des citoyens sur l'ensemble du territoire national.