Six inculpés en état d'arrestation, dix en liberté provisoire et deux en fuite ont comparu devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de leur inculpation dans une affaire d'arnaque, de faux et usage de faux ainsi que la constitution d'un réseau de malfaiteurs dans le but d'agressions et usurpations des biens des personnes conformément aux articles 131,132, 175,177 et 191 du code pénal. Certains inculpés appartiennent à la fonction publique, d'autres des travailleurs à l'étranger et un professeur. C'est en date du 25 Février 2012 que les agents de l'ordre ont saisi une voiture portant des plaques minéralogiques de diplomates. Après vérifications les agents ont découvert que la plaque cachait une immatriculation différente. Un jeune homme conduisait la voiture. Arrêté pour s'expliquer il a déclaré que la voiture appartient à Monsieur le consul d'un pays de l'autre rive de la méditerranée. Tous les papiers de la voiture se trouvent à l'ambassade. Le jeune homme a demandé aux agents de lui laisser le temps de leur ramener les papiers. C'est ce qui a été fait. Il a été relâché pour lui permettre de ramener les papiers seulement le lendemain il ne s'est pas présenté. Les agents ont procédé à une fouille minutieuse de la voiture. Ils ont trouvé plusieurs passeports ainsi que d'autres plaques minéralogiques portant d'autres identifications. Une patrouille appartenant à la brigade d'intervention ont arrêté le conducteur relâché la veille. Les investigations ont permis d'arrêter tous les inculpés dans cette affaire. Plusieurs parmi les inculpés ont profité de leurs connaissances approfondies avec des fonctionnaires de l'ambassade pour les induire en erreur et pouvoir ainsi obtenir des visas en bonne et due forme destinés à des jeunes candidats à l'immigration. Les membres du réseau ont ainsi récolté plusieurs sommes d'argent. Des complices intervenaient pour leur ramener des jeunes gens intéressés par une émigration dans ce pays. Pour ce faire, les complices se sont octroyé de fausses identités croyant pouvoir échapper à la justice. Leurs tâches consistaient à établir des formulaires permettant la constitution de dossiers de visas. Ensuite et après l'obtention du visa, certains accompagnaient les jeunes à l'aéroport pour intervenir auprès des autorités aéroportuaires en cas de difficultés d'embarquement en se basant sur leur statut d'agents de police. Bien entendu chaque opération leur procurait une somme considérable d'argent. Interrogé par le juge, le premier inculpé un ancien cadre du Ministère de l'Intérieur s'est rétracté de ses aveux donnés lors de l'enquête préliminaire au cours de laquelle il a reconnu avoir fait partie du réseau et qu'il a reçu plusieurs sommes d'argent en contrepartie de son intervention auprès de certains responsables de l'ambassade pour l'obtention de visas. Un deuxième inculpé a nié totalement l'accusation déclarant être un ami personnel de l'ambassadeur. Il a déclaré avoir poursuivi ses études en langue anglaise dans le pays indiqué. A son retour en Tunisie, il s'est mis d'accord avec les responsables de l'institut de langues où il avait poursuivi ses études de leur envoyer des élèves désirant étudier. Les responsables de l'institut lui avaient promis de lui octroyer une commission de 50 Euros pour chaque élève. Il a déclaré qu'il préparait les dossiers et les adressait à l'institut lequel à son tour intervenait auprès des responsables de l'ambassade pour l'octroi des visas. Interrogé au sujet de la voiture, il a déclaré avoir pris la permission du consul pour l'utiliser. Il a également déclaré qu'au moment de son arrestation il n'était pas en train de conduire. Il était accompagné du consul, ce dernier l'a prié de l'attendre au parking d'une grande surface pour lui permettre de faire des achats. Il a nié être au courant des documents saisis. Il a déclaré qu'ils appartenaient au consul. Les autres inculpés ont tous nié leur appartenance au réseau. Après les plaidoiries, l'affaire a été mise en délibéré.