Le programme national d'enseignement des adultes est un des axes de la société du savoir et un des fondements des droits de l'homme dans leur acceptation la plus large. Entamé en 2000 a - t - il, donc réalisé tous ses objectifs quantitatifs et qualitatifs ? Quelles sont ses perspectives en 2009 ? Comment en faire bénéficier davantage d'apprenants et dynamiser le rôle des structures d'appui et des différents partenaires du programme ? Ces questions ont été au centre du débat organisé hier par le ministère des Affaires sociales de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, à l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre l'analphabétisme et de la semaine internationale de l'enseignement des adultes.
Le rendez - vous est devenu périodique. Au ministère des Affaires sociales de la Solidarité et des Tunisiens à l'Etranger, on célèbre la journée mondiale de lutte contre l'analphabétisme tout en faisant le point sur l'expérience tunisienne. Après la cérémonie de distribution des prix aux cadres éducatifs et aux apprenants qui ont brillé par leur assiduité, M. Ali Chaouch devait placer les débats dans leur cadre en affirmant en substance que « le programme national d'enseignement des adultes a réalisé des résultats quantitatifs et qualitatifs au niveau de nos ambitions nationales ». Le nombre de personnes touchées par le programme a dépassé les cinq cents mille entre apprenants et apprenantes. Le nombre des personnes qui ont été délivré des aléas de l'analphabétisme a dépassé les objectifs. Le nombre de détenteurs du certificat d'éducation sociale a dépassé les 371 mille.
78% de population féminine Il faut noter que le nombre de ceux qui ont été délivrés de l'analphabétisme depuis le Changement représente le triple de ce qui a été réalisé depuis l'indépendance jusqu'à 1987. Selon les données statistiques du programme, le nombre des femmes et des jeunes filles délivrées de l'analphabétisme s'est élevé à 290 mille, soit 78% du total des personnes alphabétisées. Le nombre des jeunes de moins de trente ans s'est élevé à 127 mille, soit 34%. Les zones rurales ont bénéficié d'un intérêt particulier surtout à l'intérieur des régions et des gouvernorats prioritaires avec 201 mille personnes délivrées de l'analphabétisme, soit 54%. Sur le plan qualitatif le programme a permis de participer à l'instauration de la culture de l'enseignement tout au long de la vie, dans le cadre du projet d'une société progressiste cherchant à créer une société du savoir. Les méthodes pédagogiques et les outils ont été améliorés par l'utilisation des techniques modernes de communication. L'enseignement à distance à travers la télévision est une expérience qui a été essayée.
Démystifier l'informatique Une large action de partenariat a été lancée avec la société civile. Tout un réseau de structures d'appui réparties entre les villes et les villages a été constitué. Elles agissent dans le cadre d'accords de coopération signés. Des centres pilotes pour l'enseignement des adultes ont été créés. Ils se distinguent par la variété de leurs activités dont celles qui aident à augmenter l'employabilité de l'apprenant. Les ordinateurs y sont disponibles pour démystifier l'outil informatique et permettre aux apprenants de se familiariser aux Ntics. L'objectif est de permettre à cette population de poursuivre l'auto - apprentissage. Des noyaux de bibliothèques ont été créés pour encourager la lecture individuelle dans le cadre d'une série spéciale : « la lecture facile ». Un supplément mensuel dans le journal « al - Iqd » a été édité à l'intention de cette population. On s'attend à ce que ce supplément devienne hebdomadaire.
Des motivations conséquentes Le système de motivations et de stimulants a été consolidé lors de la dernière saison scolaire. Des excursions gratuites, des présentations de théâtre, des projections de films, des foires et des festivals ont été organisés. Les associations qui se sont distinguées par leurs bonnes performances ainsi que les apprenants brillants ont gagné des prix d'ordre pécuniaire. Le programme tente de dispenser une culture cohérente aux apprenants tout en brisant leur isolement grâce aux compétences qu'ils maîtrisent. Certes, le programme a réalisé beaucoup d'acquis, toutefois, comme l'a rappelé le ministre, « nous sommes appelés durant les prochaines années à renforcer le saut qualitatif et à améliorer les méthodes de « recrutement » des apprenants et de leur encadrement... ». L'objectif est de ramener l'analphabétisme au dessous de la barre de 10% et l'éradiquer auprès des jeunes de moins de trente ans. Il faut conjuguer les efforts pour améliorer le rôle de chaque intervenant afin de consolider les acquis et aller plus loin. Des propositions concrètes sont attendues pour permettre à l'apprenant de devenir capable d'auto - apprentissage. Hassine BOUAZRA
*** Relation vitale entre santé et alphabétisme Koïchiro Matsura ( D.G. de l'Unesco) a déclaré : « Dans le monde, aujourd'hui, 774 millions d'adultes environ n'ont pas de compétences minimales d'alphabétisme ; un adulte sur cinq n'est toujours pas alphabète et les deux tiers des analphabètes sont des femmes ; 72,1 millions d'enfants ne sont pas scolarisés et un nombre plus important encore fréquentent l'école irrégulièrement ou l'abandonnent ; enfin, les environnements alphabètes permettant d'accéder à des matériels de lecture et à des publications appropriées font défaut et les néo-alphabètes ne peuvent donc pas entretenir leurs compétences... Cette année, la Journée internationale de l'alphabétisation met l'accent sur la relation vitale entre alphabétisme et santé, qui est aussi le thème majeur de la période biennale 2007 - 2008 de la décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation. »