L'Union pour la Tunisie et les cinq grands partis politiques de l'opposition qui la composent se sont dits, hier, absolument hostiles au projet de loi sur l'immunisation de la révolution qui devrait être incessamment examiné en séance plénière par l'Assemblée nationale constituante, et ils ont décidé de se mobiliser pour le faire échouer, car « il vise, tout simplement, à exclure et à écarter des adversaires politiques de taille de la scène et n'a rien à voir avec la protection de la ligne révolutionnaire contre les soit disant dérives réactionnaires », a indiqué, à ce propos, Béji Caied Essebsi, ancien premier ministre dans la première période de transition, et président du mouvement Nida Tounès, une des composantes de cette coalition, lors d'une conférence de presse conjointe, donnée, mercredi 26 juin, dans l'après midi, à Tunis. L'Union pour la Tunisie et les cinq grands partis politiques de l'opposition qui la composent se sont dits, hier, absolument hostiles au projet de loi sur l'immunisation de la révolution qui devrait être incessamment examiné en séance plénière par l'Assemblée nationale constituante, et ils ont décidé de se mobiliser pour le faire échouer, car « il vise, tout simplement, à exclure et à écarter des adversaires politiques de taille de la scène et n'a rien à voir avec la protection de la ligne révolutionnaire contre les soit disant dérives réactionnaires », a indiqué, à ce propos, Béji Caied Essebsi, ancien premier ministre dans la première période de transition, et président du mouvement Nida Tounès, une des composantes de cette coalition, lors d'une conférence de presse conjointe, donnée, mercredi 26 juin, dans l'après midi, à Tunis. Les premiers responsables des cinq partis de cette coalition, à savoir Nida Tounès, Al Joumhouri, la Voie démocratique sociale ou Al Massar, le parti socialiste et le parti du Travail patriotique et démocratique, ont confirmé l'organisation d'une manifestation de protestation monstre, samedi 29 juin, devant l'Assemblée nationale constituante, au Bardo, qui sera suivie par d'autres mouvements de contestation dont la nature et la date seront fixées en fonction de l'évolution de la situation. Caid Essebsi, principal visé Ahmed Néjib Chebbi, président du comité politique du parti républicain ,Al Joumhouri , autre constituant de l'Union pour la Tunisie, a déclaré, en substance, que l'un des adversaires visé par l'exclusion est Béji Caid Essebsi, qui avait annoncé son intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles et est donné favori, jusqu'à présent, par tous les sondages d'opinion. Quelques 60 mille personnes pourraient être concernées par la procédure d'exclusion stipulée par ce projet de loi qualifié « de honte et de catastrophe » par Béji Caid Essebsi, alors que le porte parole du parti Al Massar, la voie démocratique sociale, a évoqué les difficultés inextricables, liées à sa mise en application au cas où il sera adopté, ce qui est propre à constituer, pour la Troika au pouvoir, un autre fallacieux prétexte afin de retarder les prochaines échéances électorales , prolonger la durée de la deuxième période transitoire et rester au pouvoir. Dépassement de prérogatives Or, Béji Caid Essebsi a rappelé que l'Assemblée nationale constituante était mandatée uniquement à rédiger la nouvelle constitution dans un délai d'un an, mais ce délai a été dépassé alors qu' à travers l'organisation provisoire des pouvoirs publics, le gouvernement provisoire et le président de la république provisoire, censés se borner à expédier les affaires courantes, se sont donnés le statut de gouvernement et de président de la république dotés de tous les pouvoirs exécutifs. Ainsi, a-t-il dit, autant l'Assemblée nationale constituante que le gouvernement et le président de la république provisoires, ont dépassé leurs prérogatives, ce qui incite à se demander s'ils peuvent prétendre bénéficier, encore, de la légitimité. Sur un autre plan, Béji Caid Essebsi a rappelé que la révolution tunisienne du 14 janvier a été accomplie par les jeunes des régions marginalisées, en dehors de tout leadership et de toute idéologie de quelque nature que ce soit, mais ces jeunes se sont révoltés contre la pauvreté, l'exclusion économique et sociale, le chômage, l'injustice, le despotisme, le déséquilibre régional et ce sont là, a-t-il affirmé, les vrais enjeux de la révolution, auxquels il fallait s'attaquer en priorité, outre l'instauration d'un régime démocratique dans les meilleurs délais, et non pas la manière de faire ses ablutions rituelles ou le soit disant rétablissement de la législation islamique. Scepticisme Le président de Nida Tounès s'est montré très sceptique à l'égard des promesses de la Troika, disant ne pas croire à la possibilité d'organiser les élections avant la fin de cette année, comme le prétendent certains responsables des partis au pouvoir, ni même en 2014, si la coalition au pouvoir continue de jouer son jeu étriqué. Après avoir mis l'accent sur les grandes difficultés d'ordre économique, social et sécuritaire auxquelles la Tunisie fait face, Béji Caid Essebsi a estimé que la loi sur l'immunisation de la révolution va compliquer davantage la situation en envenimant le climat politique et en provoquant une véritable division du peuple tunisien, car interdire à un citoyen l'exercice de ses droits politiques et civiques , en dehors d'un jugement émanant de la justice et des tribunaux, signifie le destituer abusivement de sa nationalité tunisienne. Aussi, a-t-il déclaré, nous avons décidé d'unir nos efforts, au sein de l'Union pour la Tunisie, en vue de faire échouer cette mauvaise loi , dans l'intérêt supérieur de la Tunisie, du moment que l'autre partie ne semble pas réaliser que ce texte va à l'encontre de l'intérêt de la Tunisie , et est de nature à ternir sa réputation et son image de marque à l'étranger, en l'incluant dans la liste noire des pays pratiquant la discrimination à l'égard d'une partie de leurs citoyens, comme cela avait été le cas dans l'Allemagne nazie contre les juifs allemands, en Afrique du sud, sous l'apartheid et en Israël à l'encontre de certains arabes israéliens. Signalant le rejet par la Cour constitutionnelle égyptienne d'une loi similaire pour son inconstitutionnalité, Béji Caid Essebsi a accusé les auteurs et les parties favorables à cette loi sur l'immunisation de la révolution, en Tunisie, d'être inconscients des dangers qu'elle fait courir à la Tunisie, émettant l'espoir que la raison finira par triompher et que la loi ne passera pas. Position unifiée Ahmed Néjib Chebbi , au nom du parti républicain , Samir Bettaieb, au nom du parti Al Massar, Abderrazak Hammami, président du parti démocratique, au nom de son parti et Mohamed Kilani, président du parti socialiste, au nom de ce parti, ont dit rejeter absolument cette loi , rappelant que leurs formations politiques avaient souffert de l'exclusion sous l'ancien régime et avaient combattu cette exclusion qui était exercée également contre le mouvement Ennahdha. Ils ont exprimé leur étonnement de voir un parti politique comme Ennahdha qui avait pâti longtemps de l'exclusion, adhère à des procédures d'exclusion après une révolution à vocation démocratique ayant ouvert les horizons de l'action politique devant tous les tunisiens sans exclusion. Le président du parti socialiste a rappelé que son parti avait été par principe contre la dissolution de l'ancien RCD, parce qu'elle ressemblait à de l‘exclusion. D'autant qu'elle avait été décidée sous l'effet de l'agitation révolutionnaire et c'est par fidélité aux mêmes principes que le parti socialiste s'oppose aujourd'hui à la loi sur l'immunisation de la révolution qui est à vrai dire une loi discriminatoire visant à punir collectivement, de manière abusive, une grande partie des citoyens, alors que la responsabilité est individuelle. Les orateurs ont noté que cette loi est inspiré d'un esprit de vengeance caractérisé et c'est dans ce sens qu'elle est contraire à l'intérêt supérieur de la Tunisie. Ahmed Néjib Chebbi qui était un opposant notoire au président déchu Ben Ali, a signalé que la majorité des citoyens sous l'ancien régime prêtaient allégeance au pouvoir en place par peur et parce qu'on les obligeait de le faire sous la menace, comme celle de ne pas régler donner suite à une requête quelconque adressée à l'administration. Enfin, l'accent a été mis sur la nécessité de laisser le soin de l'interdiction de l'exercice des droits politiques et civils à la justice et aux tribunaux, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi sur la justice transitionnelle qui aurait du passer en priorité et suffire pour assurer la réconciliation avec le passé.