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Que propose-t-on aux défavorisés pour qu'ils adhèrent au «Pacte social» général ?
Social:
Publié dans Le Temps le 05 - 07 - 2013

Le « Forum Social Mondial » qui s'est tenu à Tunis a permis d'évoquer de très nombreuses « questions ». Cependant, bien peu d'entre elles étaient vraiment concrètes et les solutions proposées étaient rarement applicables immédiatement.
Les soins médicaux
Par exemple, il est normal que chaque gouvernement, chaque Etat assume ses responsabilités « régaliennes » à savoir la sécurité « interne » et « externe » du pays, la justice identique pour tous, l'enseignement et l'éducation de base de chacun, la création de la monnaie et la perception de l'impôt ainsi que la préservation de la santé de la population. Sans parler de la représentation « extérieure », il nous semble qu'il faut ajouter le maintien de la solidarité nationale.
Si en cas de conflit, tous les citoyens solidaires vont défendre la nation – c'est-à-dire l'ensemble des citoyens – cette solidarité doit continuer à exister en temps de paix.
Par exemple dans le domaine de la santé publique. Certes, les gens aux revenus importants ont parfaitement le droit de se faire soigner où ils le souhaitent à leurs frais et de se faire rembourser leurs frais par des « mutuelles » auxquelles ils auront adhéré. Mais tous les citoyens doivent être soignés de la même façon dans un hôpital public où des « sommités » médicales leur prodigueront les meilleurs soins possibles et chacun sera pris en charge selon les lois en vigueur sans avoir à attendre, fort longtemps parfois, couché sur un brancard dans un couloir, l'examen d'un médecin débordé.
La « Santé publique » ne doit pas avoir de déficit puisqu'elle doit être financée par l'impôt de tous. Ainsi, ce ne sera pas la « Santé publique » qui est en déficit mais l'Etat lui-même, le cas échéant. Mais le citoyen doit être conscient du fait que ce sont ses concitoyens en bonne santé qui, avec leurs impôts, paient ses frais médicaux et que s'il abuse, lui-même paiera davantage d'impôts.
La retraite
Autre domaine, où la solidarité nationale ne doit pas être défaillante : la retraite, c'est-à-dire un revenu décent au terme d'une vie laborieuse.
Libre aux gens qui ont des économies de les placer en bourse ou de cotiser pour une retraite complémentaire. Mais tous les citoyens ont droit à une retraite décente, de l'ordre d'un salaire minimum puisque le législateur juge que c'est un minimum pour vivre normalement. Elle sera automatiquement reversée au dernier vivant d'un couple au prorata de ses revenus propres. « La Caisse des retraites » ne peut pas avoir de déficit puisqu'elle est financée par l'impôt. Les gens qui auront été au chômage ne doivent pas être pénalisés : d'après la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, c'est l'Etat, donc l'impôt de tous, qui doit assurer à chaque citoyen un revenu décent.
Ceux qui pour une raison ou une autre n'auraient pas voulu travailler et n'auraient donc pas payé d'impôt, seront obligés de compter sur la charité publique ou « un revenu minimum vieillesse ».
Le simple respect de la solidarité nationale, impose que personne ne soit exemptée d'impôt puisque chacun perçoit au minimum « un salaire minimum », même quand il est au chômage et qu'il est défrayé quand il est malade.
Il ne doit pas y avoir différentes catégories de chômeurs. Tous les chômeurs devraient percevoir la même indemnité parce que les responsabilités particulières qui justifient des salaires différents n'existent plus.
La solidarité nationale ne doit pas souffrir de dérogation. Souvenons-nous du slogan des années 60 : « Plutôt rouges que morts ». Les jeunes gens, ayant l'impression que les classes sociales aisées n'étaient plus tellement solidaires, préféraient envisager se soumettre à une invasion stalinienne plutôt que de mourir en la combattant. Les « prolétaires » n'ont rien à perdre ! Le problème pourrait se reposer à n'importe quel moment dans n'importe quel pays !
La justice
La notion de solidarité est fondée sur la croyance en l'égalité des droits et des devoirs des citoyens. Dans ce domaine, il y a encore beaucoup de chemin à faire. La loi est la même mais l'administration de la justice est-elle la même pour tous ? Avons-nous tous les meilleurs avocats ? L'« Assistance judiciaire » qui finance les frais d'un procès pour les plus pauvres, leur permet-elle de bénéficier des services d'un « maître du barreau » ? Dans quel pays la « Justice » est-elle vraiment, non pas indépendante puisqu'elle est chargée de juger en fonction des lois qu'elle n'élabore pas, mais autonome, c'est-à-dire qu'elle se gère elle-même indépendamment du « pouvoir » ?
Libre aux gens aisés de payer les services d'un avocat réputé, mais les gens modestes doivent, avec l'aide de l'Etat, dans le cadre d'une vraie politique sociale, bénéficier des mêmes services.
Il faudrait des livres pour traiter d'une politique raisonnée et raisonnable des prix, pour que les « marges » bénéficiaires ne soient plus fixées par la « jungle » de l'offre et de la demande. Et le logement décent, n'est-il pas un droit ?
L'enseignement
Dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, c'est l'Etat qui doit assurer à chaque citoyen un enseignement et une éducation de base. Dans l'enseignement de tous les pays, les inégalités sont flagrantes. Quelle formation auront les lycéens d'un établissement d'une zone défavorisée, qui auront eu, chaque année de leur scolarité, une majorité de professeurs débutants, dévoués certes, mais insuffisamment formés ?
Pourquoi tous les professeurs les mieux notés, les plus compétents donc, sont-ils dans les zones urbaines ? Les campagnards sont-ils des citoyens de « deuxième choix » ? Les enfants de certaines villes ont, non seulement à proximité de chez eux, la plupart des établissements d'enseignement supérieur renommés mais rentrent chez eux après les cours sans bourse délier. Les enfants des autres zones doivent gérer leur vie quotidienne, à grands frais, en plus de leurs études, en venant s'installer en ville où se trouvent ces établissements.
Une politique d'enseignement vraiment sociale devrait lutter contre les inégalités naturelles et sociales, déjà par la décentralisation des pôles de formation, en particulier les plus prestigieux. Il doit y en avoir dans toutes les régions.
Ensuite, la gratuité des enseignements de base doit être assurée jusqu'à la majorité. Pourquoi s'arrêter avant ? Par ailleurs, les frais d'accession aux études universitaires devrait être, en grande partie, assurées par l'Etat : l'enseignement est un placement d'avenir.
Que les enfants des familles aisées aillent où ils le souhaitent, c'est leur droit : ils se le paient. Mais parmi les moins riches, il faut déceler ceux qui seront envoyés, aux frais de l'Etat, avec l'obligation de rembourser s'ils décident de ne pas revenir, dans les établissements étrangers les plus huppés. On constatera alors que riche ou pauvre, on peut devenir P.D.G. !
Une vraie politique sociale repose sur l'égalité des droits et des devoirs qui engendre la solidarité et cela à tous les échelons de la Société qu'on soit ministre ou éboueurs. Le Président d'une grande démocratie a été « démis » parce qu'il avait été parjure. Certains hauts responsables se sont excusés pour avoir utilisé, à des fins personnels, une voiture de fonction. La loi le défend à tout le monde.
Un riche pays européen est gouverné par des « conseillers » qui se déplacent dans leur auto personnelle, comme tout le monde, sans escorte de motocyclistes, ni sirène, ni gyrophares. Alors que dans certains pays, chaque ministère dispose de nombreuses voitures de fonction quand certains citoyens achètent leurs vieux souliers et leurs vêtements usagés à la « fripe » ? Pour quelles raisons certains citoyens, aisés en général, sont-ils exemptés de certaines taxes que tout le monde paie ?
Quelle politique peut justifier des inégalités criantes telles que la distribution de l'eau potable, de l'électricité et du gaz de ville dans des « campagnes reculées » mais aussi dans certains quartiers urbains mais périphériques. Et le tout à l'égout et le ramassage des ordures sont-ils « généralisés » ?
Peut-on attendre des « défavorisés » qu'ils adhèrent au « Pacte social » général ? Un pacte social présuppose une société organisée, solidaire, sécurisée, ayant défini et accepté les mêmes droits et les mêmes devoirs de chacun, c'est-à-dire de tous.


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