• Mustapha Ben Jaâfar seul candidat succède à lui même • Election d'un conseil national composé à hauteur de 25% de jeunes et à 15% de femmes • Les membres du Bureau politique et un secrétaire général adjoint seront élus ce week-end Le rideau est tombé hier sur le 2ème congrès du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL ou/Ettakatol) par l'élection d'un nouveau conseil national composé de 190 membres. Parmi ces membres 45 ont été élus à l'échelle nationale alors que 57 ont été élus au niveau des régions. A ces membres élus s'ajoutent les membres du Conseil national issu du premier congrès tenu en 2009 et les secrétaires généraux des fédérations. Les jeunes représentent 25% des membres du nouveau conseil national contre 15% pour les femmes. Dimanche, les 291 délégués issus de quelque 115 sections locales du parti avaient réélu à l'unanimité Mustapha Ben Jaâfar au poste de secrétaire général. Le fondateur d'Ettakatol et l'actuel président de l'Assemblée nationale constituante a été l'unique candidat à ce poste. Le nouveau conseil national devrait se réunir ce week-end pour élire un nouveau Bureau politique et un secrétaire général adjoint, un poste créé pour la première fois pour mieux coordonner les activités du parti. Les délégués ont, par ailleurs, discuté et adopté les motions se rapportant à la vie politique nationale, l'économie, la culture et les évolutions sociétales. Ces motions comprennent, entre autres, les grandes lignes d'un nouveau programme socio-économique basé sur la lutte contre le chômage et le déséquilibre régional et l'encouragement de l'investissement privé, tout en maintenant les secteurs stratégiques sous le contrôle de l'Etat. Tournant Les motions confirment aussi le positionnement d'Ettakatol comme « parti social démocrate attaché à l'identité arabo-musulmane du pays » et appellent à jouer un rôle clé dans la cohabitation entre les diverses courants politiques actifs sur la scène politique nationale. «Le parti entame la dernière étape d'un parcours ancré dans le militantisme et la démocratie, en vue de la concrétisation des objectifs de la Révolution et la réussite du processus démocratique. Nous ne dévierons pas de notre ligne consensuelle jusqu'au parachèvement de cette période transitoire et la construction de la nouvelle République », a affirmé Khelil Ezzaouia, membre du Bureau politique sortant du parti et ministre des Affaires sociales. Et d'ajouter : « ce congrès constitue un tournant organisationnel et politique. Le tournant organisationnel tient à notre réussite en matière de constitution des structures élues, sur les plans central, régional et local, ce qui nous a permis d'être largement présents, avec 150 bureaux sur l'ensemble du territoire de la République . Le tournant politique s'illustre à travers la détermination de la ligne politique du parti et la consolidation de la cohésion politique en son sein, de manière à unifier nos rangs en vue de poursuivre notre processus participatif et consensuel ». M. Ezzaouia rappelle que son parti qui avait joué un rôle important dans l'adoption de l'approche consensuelle qui se construit actuellement en acceptant de faire partie de la Troïka au pouvoir, aux côtés du mouvement islamiste Ennahdha et du Congrès pour la République. Intérêt national Cette participation à la gestion des affaires publiques n'a pas été sans retombées néfastes pour le parti. « L'option du partenariat et le consensus en cette phase cruciale fut un choix courageux de la direction d'Ettakatol vu qu'on savait d'avance, par expérience, que l'épreuve du pouvoir contribue à l'usure au niveau de la base populaire », a indiqué le ministre des Affaires sociales, qui insiste sur le fait que l'intérêt de la patrie doit absolument passer avant celui des partis. A noter que la Cour d'Appel de Tunis avait suspendu, le 3 juillet, les travaux du congrès d'Ettakatol suite à une plainte déposée par des membres contestataires du parti estimant que la direction a violé le règlement intérieur du parti. Ce jugement a été annulé par la Cour d'appel de Tunis, quelques heures avant l'ouverture des travaux du congrès. La cour d'appel a estimé que la partie plaignante n'avait pas une qualité lui permettant de demander la suspension du congrès d'Ettakatol. Les plaignants avaient, en effet, démissionné du parti. D'autre part, la direction d'Ettakatol compte déposer une plainte contre trois membres démissionnaires du parti pour «usurpation d'identité et tentative de semer le désordre au sein d'Ettakatol ». Ettakatol a connu depuis son alliance avec Ennahdha et le CPR une vague de défections. Les députés et les cadres démissionnaires reprochent aux instances dirigeantes d'avoir «dévié des principes fondateurs et aux choix modernistes du parti». A en croire les sondages relatifs aux intentions de vote lors des prochaines élections ; le parti de Mustapha Ben Jaâfar aurait aussi perdu une grande partie de son électorat.