Le Temps-Agences- Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner se rend à partir d'aujourd'hui et jusqu'au jeudi au Proche-Orient, d'abord en Israël, puis dans les territoires palestiniens, en Jordanie, en Egypte, ainsi qu'au Liban, où la France tente d'aider à résoudre la crise politique. M. Kouchner souhaite "aller voir la situation" sur place avant l'Assemblée générale de l'ONU à New York fin septembre, où le Proche-Orient tient généralement une place importante, a indiqué son ministère. Ce déplacement sera la première grande tournée du chef de la diplomatie française dans cette région, où il a toutefois déjà effectué des déplacements ponctuels au Liban, en Egypte et en Irak depuis sa nomination en mai. Sa visite en Israël intervient dans un contexte de réchauffement des relations franco-israéliennes depuis l'élection du président Nicolas Sarkozy, ami déclaré d'Israël Paris entend dans le même temps conserver ses bonnes relations traditionnelles avec les Palestiniens, dont le président, Mahmoud Abbas, a été reçu par M. Sarkozy à Paris le 29 juin. La France a réaffirmé son soutien à l'autorité palestinienne dirigée par M. Abbas, et M. Sarkozy a affirmé fin août que la France ne se résignerait pas à la création d'un "Hamastan" dans la bande de Gaza, en référence au mouvement radical islamiste qui contrôle cette région. Outre les principaux responsables israéliens et palestiniens, M. Kouchner doit rencontrer l'envoyé spécial du Quartette (Etats-Unis, Union Européenne, Russie et ONU) pour le Proche-Orient, Tony Blair, qui effectue sa deuxième visite dans la région depuis sa nomination fin juin. La visite de M. Kouchner en Jordanie fait suite à un déplacement en France du roi Abdallah II le 3 septembre, à l'occasion duquel M. Sarkozy a affirmé qu'il y avait entre Paris et Amman "une vraie volonté de travailler ensemble". L'Egypte, où M. Kouchner se rendra mercredi et jeudi, est également considérée comme une étape obligée pour les grands dossiers régionaux, de même que pour le projet français d'union entre tous les pays riverains de la Méditerranée. C'est au Liban, où la France veut garder une certaine influence, que M. Kouchner achèvera sa tournée, avec comme objectif de poursuivre les efforts pour aider à résoudre la grave crise politique. Il s'agit de "poursuivre le contact avec les parties libanaises dans le prolongement" de la conférence entre représentants de tous les courants politiques libanais de La Celle Saint-Cloud, en région parisienne en juillet, et de la visite de M. Kouchner à Beyrouth fin juillet, selon le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux. La France estime qu'"il y a sans doute des opportunités à saisir", a souligné le porte-parole, après l'offre de compromis formulée par le président du Parlement, Nabih Berri, chef du parti chiite modéré Amal, pour sortir le pays de la crise politique. M. Berri avait annoncé que l'opposition pro-syrienne était prête à renoncer à sa demande de gouvernement d'union nationale si l'ensemble des forces libanaises se mettaient d'accord sur le nom d'un candidat à la présidentielle. Il avait ensuite convoqué l'assemblée pour le 25 septembre en vue de l'élection d'un nouveau Président au Liban.