Houcine Al Jaziri, secrétaire d'Etat pour la Migration et les Tunisiens à l'Etranger et membre du Conseil de la Choura du Mouvement Ennahdha a fait mardi soir une nouvelle prestation sur la chaîne télévisée Nessma TV. Venu avec l'idée de jouer le rôle d'un homme politique, calme, sage, zen pour clarifier les déclarations du premier responsable d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, le secrétaire d'Etat perd encore une fois, son sang froid face aux remarques et aux critiques prononcées par le journaliste chroniqueur Sofiene Ben Farhat. Houcine Al Jaziri s'est trahi. Incapable de tenir le coup jusqu'à la fin de l'émission, il a chuté vers un état de « crash » et ce, contrairement à ce qu'il voulait afficher, être dans un état coach. En effet, se conduire comme un leader, un coach, nécessite obligatoirement de donner une image positive de soi-même, de l'organisation, ou du parti politique auquel il appartient. Le leader politique est supposé savoir se maîtriser et maîtriser les processus relationnels surtout dans un contexte marqué par une crise tel le cas actuellement en Tunisie. Les membres du Conseil de la Choura tentent de le faire, mais ils échouent à chaque fois qu'ils tentent une prestation sur les plateaux télévisés ou sur les ondes radiophoniques. Aucun responsable du Mouvement n'est, d'ailleurs dans cette logique. Après Mohamed Ben Salem, ministre de l'Agriculture, c'est Houcine Al Jaziri, qui dévoile encore une fois, son vrai visage pour attaquer Sofiene Ben Farhat et l'accuser carrément d'être incapable d'analyser le paysage politique avec objectivité. « Tu es un salafiste de gauche radical », attaque le membre du Conseil de la Choura. Maîtrise de soi Dans tous ses états, Al Jaziri, se rend compte à un moment du débat qu'il s'est énervé. Il a essayé de se calmer mais il n'a pas réussi à le faire alors qu'il devrait se maîtriser. « Ceci nécessite une très grande maîtrise de la « métacommunication », qui consiste à se mettre en cours d'entretien en observateur extérieur de soi-même, de l'autre, et de la relation », selon les spécialistes en coaching. Pour réussir ses prestations sur le plateau, le politicien doit faire « un important travail de développement personnel afin de ne pas se laisser entraîner dans ses propres zones d'ombre », recommandent toujours les experts dans le domaine. Et « si cela arrivait néanmoins, il doit aborder cette difficulté auprès d'un superviseur et savoir faire appel à un thérapeute ». D'ailleurs, ce travail reste indispensable pour tous les hommes politiques du Mouvement Ennahdha, lesquels ne cessent de tenir un double discours pour se moquer ainsi de l'intelligence des Tunisiens. Mais, ils manquent de savoir-faire là-dessus. Ils doivent, par ailleurs, se former en la matière pour être convaincants surtout quand il s'agit de démentir et renier les déclarations de leur responsable Rached Ghannouchi, supposé être leur « mentor », sauf qu'il est saboté par les membres du Conseil de la Choura. Leur approche semble être stratégique, mais elle dévoile en même temps leur agressivité et leur incapacité à accepter l'autre, ses critiques ou même ses avis. Ce n'est pas tout, ils se conduisent de manière à présenter une image de plus en plus négative de leur mouvement et de ses leaders, alors qu'ils doivent s'abstenir de tout comportement ou de déclaration qui portent atteinte à leur Mouvement, d'autant plus qu'il est pointé de doigt à cause de ses attitudes rigides qui bloquent le pays. En fait, les leaders et les responsables du Mouvement Ennahdha doivent multiplier d'efforts pour s'auto- développer en matière de communication et discours afin de pouvoir convaincre les auditeurs. Seront-ils capables de le faire dans un contexte sociopolitique marqué par des tiraillements et surtout un entêtement politique.