Au cours de ces dernières années, le nombre de voitures de taxi n'a cessé d'augmenter surtout au Centre ville. Parallèlement, le nombre de voitures de tourisme a aussi proliféré. Le nombre élevé de taxistes oeuvrant dans la même zone, les embouteillages et les intrus ont compliqué la vie à certains taximans qui déclarent ne plus être capables de subvenir à leurs besoins.
Durant le mois de ramadan, les moyens de transport en commun connaissent une affluence considérable de la part des citoyens qui veulent tous rentrer en même temps et arriver chez eux le plus rapidement possible. Pour échapper aux encombrements, certains préfèrent prendre un taxi. Seulement avec les embouteillages et les bouchons à tous les niveaux le client risque d'arriver plus tard que prévu. Par ailleurs, parfois, ce sont les taxistes qui refusent de s'arrêter ou n'acceptent pas d'emprunter certains circuits.
Le client cherche son intérêt personnel « Malheureusement, le problème de l'embouteillage paraît s'éterniser et c'est pour cette raison que je refuse certains circuits », affirme Salah, chauffeur de taxi depuis 22 ans. Et il ajoute : « Aujourd'hui, le plus dur pour moi c'est de travailler pendant le mois de ramadan surtout avec le mercure qui grimpe et la température qui ne veut pas baisser. J'avoue avoir refusé plusieurs fois des courses dans le centre ville. Certains clients ne cherchent que leur intérêt personnel. Ils me demandent de les ramener quelque part en pleine capitale et dès que le taxi se trouve coincé dans l'embouteillage et que le compteur continue de tourner alors que le véhicule n'avance pas, ils veulent descendre alors que normalement je ne suis à cet endroit qu'à cause d'eux. Cette situation est peut-être tolérable en hiver, mais en été et pendant le jeûne il est difficile de garder son sang froid. Même les piétons ne veulent plus s'arrêter et traversent la chaussée sans attendre le passage des voitures ».
Je passe 95% des courses bloqué dans les embouteillages Ahmed taxiste aussi depuis 16 ans souligne qu'il pense sérieusement vendre son taxi et monter un autre projet : « C'est terminé, je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je passe 95% des courses bloqué dans les embouteillages. Je baigne dans la sueur. Je ne peux plus résister, je deviens malade physiquement et moralement. J'ai très mal aux pieds tellement je passe la majorité du temps à accélérer ou à freiner. Dans notre métier, on ne peut pas avoir de congé. Si on prend quelques jours de repos, personne ne viendra nous payer les traites bancaires et les taxes. J'abandonne. Je vais monter un petit projet et passer le restant de ma vie dans le calme ».
Concurrence déloyale En plus des embouteillages qui s'accentuent pendant les heures de pointe, certains taxistes affirment qu'ils souffrent de la concurrence déloyale de la part des intrus au métier. La loi stipule noir sur blanc que pour exercer cette profession il ne faut pas appartenir au personnel de l'Etat ou des collectivités locales ou des établissements et entreprises publics. Il ne faut pas non plus disposer d'autres sources de revenus jugés suffisants et dépassant trois fois le salaire minimum interprofessionnel garanti dans les secteurs non agricoles. Et pourtant certaines personnes oeuvrant dans d'autres secteurs travaillent pendant leur temps libre en tant que taxistes. « Je suis technicien supérieur dans une administration. Chaque fois que j'ai du temps libre ou que je suis en congé j'en profite pour me faire un peu d'argent en travaillant en tant que taxiste surtout que je vais bientôt me marier », affirme Walid. Les intrus sont aussi tous ceux qui dépassent leur périmètre ou leur zone et viennent concurrencer leurs collègues puisque l'autorisation accordée permet d'opérer dans un nombre de périmètres de transport urbain pour le taxi individuel, un nombre de zones pour le taxi grand tourisme et le transport occasionnel et sur un nombre de lignes pour le taxi collectif et la voiture de louage ne dépassant pas le nombre de voitures exploitées.