Escroc, doublé de faussaire, ou victime d'une machination mafieuse, comme il l'a soutenu, le jour de sa comparution devant la cour ? Et pour cause ! Ce jour-là, le bonhomme ne payait pas de mine, essayant de convaincre les magistrats de sa bonne foi, en tout cas, de la véracité des faits tels qu'il les a relatés. A partir du moment où il a rejoint, clandestinement, la Péninsule, jusqu'à son retour au bercail. Est-il cependant parvenu à convaincre la cour ? On ose dire qu'il s'en est sorti à bon compte, au vu de la peine qui lui a été infligée. Au départ, une affaire d'arnaque, un type s'étant présenté à un joaillier de la banlieue nord de la capitale, désirant acquérir une parure, un solitaire et une chaînette pour homme. Après avoir jeté un coup d'il sur la panoplie présentée par le bijoutier, et une fois son choix porté sur trois pièces, il a libellé un chèque de garantie pour un total de 3475 dinars, promettant de revenir le lendemain prendre possession des bijoux choisis et sceller la tractation. Or, à son retour vingt-quatre heures plus tard, le bijoutier était absent, ce qui explique que l'employé a dû l'appeler pour le mettre au courant, d'autant que le client aurait changé d'avis pour ne prendre qu'un solitaire, une bague et deux chaînettes pour homme. Et, surtout, qu'il voulait payer le tout, un total de 2700 dinars, en liquide, mais en devises. Le joaillier n'a pas manqué d'exhorter son employé de faire attention aux billets, sans oublier d'enregistrer l'identité du client. Des précautions qui se sont avérées de première importance, du moment qu'à son retour, il allait tout de suite découvrir l'arnaque, se rendant compte dès le premier coup d'il qu'il s'agissait de faux billets, de 20, 50 et 100 euros, puisque portant le même numéro de série. Il fut conforté dans ses soupçons en allant s'enquérir auprès d'une agence bancaire du coin. Une fois interpellé, l'individu aurait tout nié, assurant qu'il ignorait tout des faux billets, avouant toutefois qu'il les a fait entrer dans le pays clandestinement. Dans sa déposition, il a soutenu qu'il avait rejoint irrégulièrement l'Italie, où il a touché au milieu des drogues, ce qui lui a valu d'être appréhendé et jugé à deux reprises, avant de rencontrer une jeune italienne qu'il a épousée, lui permettant de régulariser sa situation et d'effectuer, ainsi, la navette entre la Tunisie et la Péninsule. Pour le reste, le type s'est dit de bonne foi, mais incapable cependant d'expliquer l'origine des faux billets qui étaient en sa possession. Verdict apparemment clément de la cour qui l'a condamné à quatre ans de prison pour chaque affaire, notamment escroquerie et détention de faux billets, mais bénéficiant toutefois du cumul des peines.