Ça a démarré à deux, puis passant à trois, avant de terminer à cinq. Mais tout ce beau monde fut coffré au moment où il s'attendait le moins, grâce à la vigilance et la dextérité des auxiliaires de la justice, toujours à l'affût et prêts à intervenir à la moindre alerte. En tout cas, les cinq malfaiteurs ont été interpellés, l'un après l'autre, quelques heures seulement après avoir commis leur acte ! Deux gaillards, deux copains d'ailleurs, et voisins de surcroît, qui se sont rencontrés récemment, ne trouvant rien à faire d'autre que d'errer un peu partout du côté de la localité d'Essomrane, à l'ouest de la capitale. Une rencontre comme tant d'autre certes, mais qui tournera à l'aventure. Les deux voyous ont beau parler de choses et d'autres, le cœur n'y était vraiment pas. Aussi, à la proposition du premier de trouver quelque chose «à se mettre sous la dent », le second n'a-t-il pas hésité un seul moment, se disant prêt à marcher dans la combine. Fallait-il tout simplement dénicher « ce quelque chose ». Or, une fois décidés et bien déterminés à aller jusqu'au bout de leurs malveillantes intentions, ils n'ont pas du tout peiné pour trouver, faisant par ailleurs preuve d'un culot qui frise la témérité. Les deux énergumènes se sont en effet attaqués à une demeure qui était au moment de leur intrusion occupée par le maître de céans, mais accaparé cependant par un enfant qu'il dorlotait. Il aurait également fait preuve de négligence en laissant la grande porte principale grandement ouverte, ainsi d'ailleurs que la porte d'entrée de l'appartement. Les deux intrus n'ont trouvé ainsi aucune peine pour se faufiler à l'intérieur de la demeure et obliquer directement vers la chambre à coucher où on laisse ordinairement certains objets de valeur. Effectivement, les deux cambrioleurs se sont réellement régalés, puisque le butin valait manifestement, pour eux du moins, la peine de tenter l'aventure. C'est ainsi qu'ils sont repartis après s'être emparés de deux chaînettes, une gourmette, deux bagues, une paire de boucles d'oreille, le tout en or bien entendu, sans compter un appareil photo numérique. Un butin considérable, mais dont il fallait s'en débarrasser au plus vite, d'autant qu'ils étaient bien connus, donc fichés et au casier judiciaire bien noirci. Le soir, ils allaient trouver l'échappatoire idéale, en faisant appel à une connaissance pour écouler une partie du butin. Mais ce dernier, trouvant apparemment le morceau trop gros, en fit de même, en appelant à la rescousse deux de ses copains. Tous trois se sont ainsi dirigés vers les souks, proposant leur marchandise à la vente. A des prix défiant toute concurrence, évidemment ! Pour leur malheur, cependant, ils ont été repérés par des agents en civil qui n'ont pas manqué de les soupçonner et les appréhender sur le champ, avant de les amener dans leurs locaux et les soumettre à un interrogatoire en bonne et due forme. Les trois copains receleurs se sont d'ailleurs effondrés au bout de quelques minutes seulement, avouant tout d'un trait, permettant au passage l'arrestation des deux principaux protagonistes. Ces derniers attendaient impatiemment le retour de leur complice receleur dans un café-maure de la capitale, lorsqu'ils ont été surpris par l'apparition des enquêteurs…