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Quelle prise en charge pour les Papy's ?
L'architecture de la famille face aux mutations démographiques
Publié dans Le Temps le 20 - 09 - 2007

9, 3 % des Tunisiens ont actuellement plus de 60 ans. Leur nombre avoisine le million. Les projections des spécialistes prévoient que cette catégorie atteindrait, en 2029, un taux de 18 % de la population et que leur nombre dépasserait deux millions.
Un tel changement de la structure démographique a déjà fait ressentir de nouveaux besoins aussi bien en matière de structures de prise en charge qu'en personnel spécialisé en leur accompagnement et leur assistance. D'ailleurs, les changements ne trouvent pas leurs origines dans l'accroissement du nombre de ces personnes âgées uniquement, ils sont, surtout, la conséquence de la sortie de la femme au travail. En effet, la répartition des tâches dans l'ancienne structure familiale attribuait aux femmes - à domicile- le soin de s'occuper des personnes âgées et des enfants en bas âge. La cohabitation sous le même toit de toute la famille ne pouvait que favoriser un tel choix. Aujourd'hui, par contre, avec la domination de la structure mononucléaire de la famille, le problème de la garde des personnes âgées se pose avec la même acuité que celui des enfants en bas âge. Le tableau de charges de chacun des membres de la famille ne dégage plus de disponibilité pour les aïeux, surtout s'ils ont des besoins spécifiques nécessitant une assistance particulière. Que faire, alors, pour faire face à ces diverses problématiques ? Comment se présente l'évaluation des experts en sciences sociales et quelles sont les attentes de cette catégorie d'âge ?

L'avis des experts
Le sociologue, Naceur Jabnoun : « La société tunisienne évolue irréversiblement vers l'instauration des maisons de retraite et l'assistance sociale au 3ème âge. »
« Finis les temps des éternelles querelles entre la belle fille et sa belle mère qui tournaient autour d'un conflit d'autorité sur un territoire commun, en cas de cohabitation, ou un conflit de possessivité d'un homme dont la mère s'en ressent dépossédée et la belle fille se veut conquérante sans que l'une d'elles ne veuille lâcher du leste. L'obligation sociale de la prise en charge des aïeux imposait à l'enfant de vivre dans cette tourmente qui a, maintes fois, tourné au vinaigre et beaucoup de couples ont été brisés à cause de la mauvaise gestion de cette relation, désormais conflictuelle entre les belles mères et leurs belles filles. Mais, de nos jours, les données ont changé car la vie sociale a évolué. Les changements qui ont touché la structure de la famille ont eu une influence directe sur la nature de la relation complémentaire entre les ascendants et les descendants. D'une part, les ascendants cherchent, désormais, à éviter au maximum de se sentir une charge pour leurs enfants. Ils préfèrent plutôt se rendre utiles et exercer une activité sociale qui donne un sens à leur vie. Ils veulent continuer, à leur goût, leur itinéraire dans la vie. D'autre part, les descendants essaient, de plus en plus, de s'assurer une certaine intimité à leur vie de couple. Cette intimité étant indissociable d'une certaine indépendance des parents par rapport à leurs enfants. D'ailleurs, cette logique évolue inéluctablement vers l'instauration d'un mode relationnel basé sur l'indépendance et la complémentarité. Les aïeux restent en contact permanent avec leurs enfants sans, toutefois, les encombrer. La prise en charge du 3ème âge sera automatiquement assurée par des structures spécialisées. Il y aura sûrement des maisons de retraite, privées et publiques. Il y aura des travailleurs sociaux pour rendre visite à cette catégorie. Il y aura, aussi, la prise en charge familiale telle qu'elle est vécue aujourd'hui. Car, avec l'importance que ne cesse de prendre cette catégorie d'âge, le dixième de la population est pratiquement un « Sénior » et une approche exhaustive de leur prise en charge est quasiment nécessaire. La société est appelée à apporter des réponses adéquates à tous les cas. Mais, personne ne peut spéculer sur les formes. La réaction de la société dépendra du volet à partir duquel la question sera attaquée. Mais, s'il est évident que l'option sociale bascule actuellement en faveur d'une prise en charge familiale du 3ème âge, tous les indicateurs sociaux, et notamment la structure mononucléaire de la famille, montrent que cette position évolue irréversiblement vers l'installation imminente de structures spécialisées. D'ailleurs, les expériences des pays aux structures sociales similaires ont démontré que les « Papy » résolvent la problématique de leur prise en charge en fonction de leur situation matérielle. Une première partie choisit la famille, une deuxième opte pour un accompagnant et une troisième s'oriente vers une institution spécialisée, qu'elle soit publique ou privée. Or, en Tunisie, les institutions spécialisées sont, essentiellement, publiques et se consacrent, pour l'instant, aux personnes qui ne disposent ni de ressources, ni de soutien familial. Pourtant, la législation permet l'ouverture d'institutions privées et ce genre de structures ne saurait tarder. Le besoin se fait ressentir de plus en plus. »

L'avis des intéressés
Un cadre retraité : « Le milieu familial est, certes, irremplaçable mais, je ne peux plus subir les regards inquisiteurs, voire accusateurs. Le mieux serait de nous créer des maisons spécialisées de retraite. »
« A première vue, tout le monde préfère la chaleur familiale et la vie au milieu des siens. Mais, comme les occupations de chacun ne cessent de se multiplier, nous sommes appelés à nous adapter aux données de la situation telles qu'elles se présentent. En effet, nul ne peut récuser le fait que la vie sociale ait évolué et que ses priorités aient changé. Donc, une personne avisée ne doit pas accuser ses enfants d'indifférence et de manque de respect à son égard pour la simple raison qu'ils ne lui accordent pas autant de temps qu'il veut. Car, avec les nouveaux impératifs de la vie, il vaudrait mieux définir le contour de ses relations familiales avant qu'on ne les lui signifie, même indirectement. Moi, personnellement, je ne veux subir ni les regards inquisiteurs, ni accusateurs de mon entourage. Je ne tolère pas que ma belle fille soit agacée par ma présence. Je n'accepte pas de me sentir une charge pour eux même s'ils ne le disent pas de vive voix. Je veux vivre dans un « chez-moi » tout en étant bien entouré. Le mieux serait de nous créer des maisons spécialisées de retraite où nous sentons la convivialité mais où nous sommes bien pris en charge. Une bonne partie de ce 3ème âge, dont je fais partie, a les moyens de s'offrir une retraite aisée. Pourtant, l'absence de centres spécialisés pour la prise en charge des personnes âgées nous prive de cette possibilité.

Nous avons cherché, aussi, à connaître la position du ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées sur la question. Dr Amel Jomaâ est très occupée à préparer la journée mondiale des personnes âgées prévue pour le 1er octobre prochain. Nous publierons sa réaction dès que possible.


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