Alors que le dépôt des candidatures pour les élections législatives a déjà démarré, le mercato politique bat encore son plein. Dans ce cadre, le malheur des grands partis secoués plus que jamais des luttes intestines ayant pour enjeu les précieuses places en tête de listes fait le bonheur des petites formations. L'Alliance Démocratique, une petite formation créée par des dissidents du Parti Démocrate Progressiste (PDP, Al Joumhouri actuellement) réunis autour de Mohamed El Hamdi, vient de bénéficier d'un renfort de taille, en plaçant un démissionnaire du parti Républicain à la tête de sa liste dans la circonscription de Jendouba. Il s'agit de Rabeh Khraïfi, qui avait claqué la porte du parti d'Ahmed Néjib Chebbi et accusé ses anciens camardes de l'avoir volontairement mis à l'écart. L'élue du Mouvement des démocrates Socialistes Manel Kadri a, pour sa part, rejoint l'Alliance Démocratique en tant que tête de liste dans la circonscription de Sidi Bouzid. Cette jeune élue avait intégré l'Assemblée nationale constituante (ANC) suite à la démission d'Ahmed Khasskhoussi en octobre 2013. L'Alliance démocratique a aussi tiré profit des frictions que connaît le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ou Ettakatol). Plusieurs membres du Bureau régional de ce parti social-démocrate dirigé par Mustapha Ben Jaâfer, actuel président de l'ANC, ont démissionné le 8 août en signe de protestation contre des «pratiques anti-démocratiques», pour rejoindre l'Alliance Démocratique. Quatrième et dernière élue du mouvement Ennahdha dans la circonscription de Sousse durant les élections de l'Assemblée nationale constituante, Fattoum Attia a, quant à elle, rallié Afek Tounes en tant que tête de liste de ce parti libéral à Sousse. «Elle n'a jamais fait partie d'Ennahdha, elle a été élue à la quatrième place en tant qu'indépendante», a déclaré Noômane Fehri, élu d'Afek Tounes et tête de liste dans la circonscription de Nabeul 1, indiquant que «Fattoum Attia est une femme d'affaires entreprenante qui a les mêmes orientations que celles du parti» créé par Yassine Brahim en mars 2011. Mme Attia avait annoncé sa démission du groupe parlementaire d'Ennahdha en février 2013, deux jours seulement avant l'assassinat de Chokri Belaïd. De son côté, le député nahdhaoui Nafti Mahdhi a, lui aussi, démissionné du bloc du mouvement Ennahdha à l'ANC pour adhérer au parti Al Bina Al Watani, créé par l'ancien dirigeant d'Ennahdha, Riadh Chaïbi. M. Mahdhi a été placé à la tête de l'une des listes électorales présentées par le parti Al Bina Al Watani pour les législatives. De son côté, la coordinatrice générale du Bureau régional du mouvement Nidaâ Tounes à Jendouba, Chahira El Houli, vient de rejoindre la liste du parti l'Initiative Destourienne de Kamel Morjane. Mme El Houli a expliqué avoir quitté le parti de Béji Caïd Essebsi en raison de la «marginalisation» dont elle à souffert. Pour sa part l'Union Patriotique Libre (UPL) vient de s'offrir les services de l'ancien coordinateur général du Bureau de Nidâa Tounes à Bizerte, Ali Bellakhoua.