L'après-midi du 8 septembre 2014 a été réservée par l'ANC, à la concertation entre les présidents de commissions et de blocs parlementaires sur le phénomène d'absentéisme des élus devenant de plus en plus croissant, ce qui entre autres a empêché de finaliser le projet de loi contre le terrorisme et le blanchiment d'argent, qualifié de crucial par Mustapha Ben Jaâfar président de la Constituante. Déjà lors de la réunion des députés le 5 septembre 2014, la question de l'absentéisme avait été soulevée, et plusieurs députés avaient demandé la levée de la séance, le quorum n'ayant pas été atteint pour procéder au vote et certains articles de la loi ont été rejetés faute de majorité requise. Une absence massive avait été fortement remarquée et déplorée, lors de cette séance. Cela avait abouti à des accusations mutuelles entre les députés d'Ennahdha et ceux du bloc démocratique, qui se rejettent la responsabilité des arrêts du vote. La présidente de l'association Al Bawsala qui suit l'action de l'ANC a encore une fois à cette occasion déploré l'absentéisme des députés devenu courant, ajoutant que la loi contre le terrorisme ne passera pas tant que plus d'une centaine d'élus sont absents « comme d'habitude ». Dans la dernière séance du 8 septembre 2014, c'est le président qui revient à la charge pour réviser les absences des députés afin de pénaliser les contrevenants en procédant au retrait de leurs salaires, les jours d'absence non justifiée. La campagne électorale justifie-t-elle l'absence des députés ? La réponse à cette question est mitigée, les absences des élus pouvant être justifiées par leurs implications dans des travaux parlementaires, tels que faire partie de certaines commissions. Quant à leurs implications dans des campagnes électorales, elles ne doivent pas être acceptées si elles deviennent régulières, car le député est tenu de faire la part des choses entre le travail parlementaire et l'activité politique en dehors de l'hémicycle. A titre d'exemple, les députés de l'Assemblée nationale française ont été sanctionnés l'année dernière pour leurs absences dues à leur implication dans les campagnes électorales cantonales. Pour le président de l'Assemblée Mustapha Ben Jaâfar, il est crucial de finir de voter la loi anti-terroriste dans sa totalité. Les élus quant à eux ne semblent pas s'inquiéter outre mesure, d'autant plus que pour le moment aucune mesure de retirer des salaires, les jours d'absence non justifiée n'a été pratiquée. La loi n'est pas encore votée, les élections approchent, et les députés ne semblent pas pressés à voter la loi anti-terroriste, dans cette conjoncture où nous sommes en guerre contre le terrorisme. Le président de l'ANC lui-même se présente à la présidentielle, mais il n'a pas présenté sa démission et n'a pas encore pris de résolutions particulières conséquemment à sa candidature à la présidentielle. Quoi qu'il en soit, l'absentéisme des élus n'est pas pour arranger les choses, et les sanctions par les retraits du salaire, des jours d'absence auquel a appelé le président de l'ANC sera-t-il suffisant pour les rappeler à l'ordre?