L'absentéisme au sein de la Constituante a été vivement critiqué, au point qu'il a été décidé dernièrement par le président Mustapha Ben Jaâfar de retrancher des salaires, les jours d'absence aux députés concernés. Cette décision qui a été jugée comme inique par certains députés a provoqué un tollé parmi nos élus qui ont revendiqué entre autres leur droit à avoir des vacances pour changer d'atmosphère et reprendre du souffle. Toutefois, dans cette conjoncture où la loi antiterroriste est discutée article par article, est-il opportun de parler de vacances, alors que ladite loi a soulevé des divergences sur certaines questions qu'il est nécessaire de trancher sans tergiverser afin de parvenir à son adoption finale au plus vite ? C'est la raison pour laquelle la présidente de la Constituante tient à sévir sérieusement contre l'absentéisme qui peut mener au retard dans les prises de résolutions et les votes de lois par l'ANC, organe législatif dont la mission s'arrêtera après les prochaines élections, et il lui reste cependant à donner le dernier coup de collier afin de voter les lois qui prépareront à l'infrastructure de la nouvelle République. Or la tendance actuelle de l'ANC est de s'attarder sur l'adoption de certaines lois fondamentales, en reportant à plusieurs reprises, le vote de certains articles, parfois pour des raisons peu convaincantes. Quelle procédure? Bien souvent, et notamment lorsque le taux d'absence des élus est élevé, le vote est précipité. En effet, généralement le vote est fait électroniquement. De leur place, les députés se contentent d'appuyer sur un bouton pour le oui ou sur un autre pour le non. Mais il arrive que les députés présents quittent l'hémicycle, au cours du vote, pour un besoin pressent par exemple. Ce qui les empêche de voter électroniquement, ne pouvant être en même temps au four et au moulin. Meherzia Laâbidi, présidente par intérim, se hâte de rappeler ces députés dans l'hémicycle et leur demande ensuite de lever la main pour le oui ou pour le non. Elle procède ensuite à l'ajout du total obtenu par le vote à main levée, à celui obtenu électroniquement. Cette méthode est-elle permise selon le règlement intérieur de l'ANC ? Ce n'est pas évident, d'autant plus qu'il y a un temps imparti pour le commencement et la fin du vote électronique. Ajouter des votants à main levée constitue une méthode rappelant celle du rachat ou rattrapage, pour chercher à obtenir coûte que coûte le résultat escompté. Pour la plupart des observateurs, le panachage entre les deux méthodes constitue un manque de rigueur qui risque de fausser les données. D'autant que prêter le flanc pour ménager les retardataires ou les absents manque de sérieux de crédibilité par rapport vis-à-vis du citoyen qui a donné toute sa confiance en les élus. C'est pour cela que les absents ont toujours tort !