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Si je suis élu...: Yassine Brahim, président d'Afek Tounes, parti candidat pour les législatives mais pas pour la présidentielle.. « Il n'est pas vrai que nous sommes un parti élitiste et bourgeois»
Publié dans Le Temps le 28 - 09 - 2014

Nous poursuivons aujourd'hui la série d'interviews avec les candidats à la Présidentielle ainsi qu'avec les prétendants au Parlement. Quels sont leurs
programmes, quelle est leur vision future de la Tunisie, quel est leur constat de l'état actuel du pays, quelle est aussi leur philosophie de gouvernance et leur idéologie?
Naturellement si les propos publiés n'engagent que leurs auteurs, la Rédaction se réserve toute latitude de ne pas publier les propos diffamatoires. Et nous tenons surtout à préciser que «Le Temps» journal indépendant, reste dans sa neutralité absolue, à égale distance vis-à-vis de tous les partis en lice
-Le Temps : pourquoi vous n'avez pas pris part à la course à Carthage?
-Yassine Brahim :Afek Tounes est convaincu, depuis 2011, que pour réussir à installer une démocratie pérenne dans le pays, la Tunisie doit se reconstruire politiquement avec des partis solides et bien implantés dans tout le pays. Certes, un tel projet prendra du temps, mais il reste possible grâce au régime politique choisi dans la constitution, qui est un régime parlementaire amélioré. Il est amélioré, car le Président de la République est élu au suffrage universel, ayant des prérogatives importantes pour l'image du pays et sa stabilité, même si elles sont partagées avec le gouvernement etqu'elles restent soumises au contrôle des commissions parlementaires. Vu le profil d'Afek Tounes, nous pensons que notre apport au pays, aujourd'hui, est beaucoup plus important dans le cadre du travail parlementaire qui va réformer le pays et, éventuellement, le gouvernement, si une coalition de notre camp adopte l'essentiel des programmes que nous proposons pour réformer le pays.
-Quelles sont les raisons qui ont poussé Afek Tounes à ne soutenir aucun candidat à la présidentielle?
-Pour nous, il s'agit, d'abord, de concentrer nos citoyens sur les législatives. Après cette phase, la carte politique va s'éclaircir, et il sera alors plus facile de voir quel est le candidat politique qui est le plus à même de contribuer à stabiliser le pays pour les cinq ans à venir. Donc, pour le moment, nous avons décidé de ne soutenir aucune candidature à la présidentielle, nous nous focaliserons sur les législatives qui sont, à notre avis, beaucoup plus importantes pour l'avenir du pays. Le régime en Tunisie est parlementaire mixte qui accorde des prérogatives très limitées au président de la République, et les solutions dépendent des élections législatives. Le futur président de la République sera tenu de représenter et de défendre le modèle tunisien, outre sa contribution au maintien de la stabilité dans le pays. Notre parti soutiendra les candidats sérieux parmi ceux qui se prévalent d'une expérience politique capable de garantir cette stabilité. En d'autres termes, après les législatives, il est possible que notre parti soutienne certaines candidatures.
-Par quoi s'explique, selon vous, la pléthore de candidatures dans cette compétition?
-Les conditions de candidature, pour cette fois, sont bien ouvertes et c'est normal qu'il y ait tout ce nombre pour une première. Les conditions, qui ont été listées dans la constitution, et qui sont relatives au soutien des candidatures par des élus, sont plus appropriées. Mais si, dans ces élections, il n'y a que les députés de l'ANC, dans cinq ans, il y aura des élus dans les municipalités et les conseils régionaux en plus des députés.
-Quels sont les grands axes de votre programme?
-Il comporte, en premier lieu, un volet social très important, axé sur l'éducation inclusive où la culture et le sport reprendraient du poids pour former de jeunes citoyens ouverts et prêts pour le marché de l'emploi. Il contient, aussi, une politique de santé publique renforcée, une société civile fortement encouragée, ainsi qu'un Etat fort, donnant les moyens aux forces armées et sécuritaires pour combattre le terrorisme et les réseaux mafieux et donnant les moyens nécessaires à la justice pour que le citoyen croit réellement à un Etat de droit en Tunisie. Dans ce cadre, l'Etat doit être régulateur et contrôleur, simplifiant les procédures administratives et la fiscalité pour relancer l'investissement dans le cadre d'une économie ouverte sur le monde, une économie de production et non de rente, créatrice d'emplois pour toute une génération de jeunes qui sont, aujourd'hui, sans horizons. Enfin, nousaccordons toute l'importance qu'ils méritent, dans notre programme, à la concurrence, au respect des lois dans le circuit de distribution et à l'inclusion du secteur informel dans l'économie nationale, ce qui contribuerait à limiter la cherté de la vie pour les citoyens.
-Par quels moyens comptez-vous lutter contre la fraude fiscale?
-Tout d'abord, je tiens à souligner que notre philosophie générale consiste à passer de l'économie de rente à celle de production, comme je nous l'avons souligné dans le programme. Sachez que lorsque nous incluons les privilèges et les avantages fiscaux dans le calcul de l'impôt sur les sociétés net, nous trouvons l'impôt réel est de l'ordre de 10% et non pas 20%, comme on le prétend. Le problème, c'est qu'avant de se concentrer sur leurs projets et la création de la richesse, les sociétés cherchent les moyens susceptibles de leur permettre de bénéficier de ces avantages fiscaux, en se faisant aider des conseils fiscaux, tellement les lois sont complexes. Donc, notre premier objectif consiste à simplifier ces dernières, supprimer ces avantages fiscaux et baisser les impôts à 10%. Toutefois, cela demande une période de transition de deux/trois années pour les sociétés déjà existantes. Et il faut exclure de ces avantages fiscaux les secteurs non concurrentiels qui sont soumises à des autorisations et qui bénéficient d'une situation d'oligopole voire de monopole, tels que les secteurs bancaires et de télécommunication. D'autre part, l'un de nos grands problèmes du moment, c'estle marché parallèle. A ce propos, je vois que l'encouragement de ceux exerçant dans ce secteur informel à intégrer le régime fiscal, par le biais de l'amnistie fiscale, lèse les autres, ceux qui payent le fisc. Donc, il faut placer tout le monde sur un pied d'égalité. Et la meilleure voie pour garantir des recettes fiscales à l'Etat, à mon sens, c'est de baisser le taux d'imposition à tous ceux qui s'en acquittent régulièrement. Cela est de nature à créer une richesse pour le consommateur, étant donné que les prix des produits de consommation baisseraient. De plus, quand l'impôt est bas, la mentalité du marché noir disparaîtra d'elle-même dans cinq/dix ans.
-Mais l'image qui colle à votre parti c'est celle d'un parti bourgeois et élitiste et qui ne représente que les gens aisés et les intellectuels. Comment vous faites pour en changer le portrait et convaincre les gens du contraire?
- Cette image existe auprès de l'élite principalement. Elle est absente chez la classe moyenne qui est la plus importante au sein de la société tunisienne. C'est vrai qu'il y a des citoyens qui ne connaissent pas Afek Tounes, mais les autres le connaissent à travers le travail qu'il est en train d'effectuer sur le terrain et en ont une idée qui n'a rien à voir avec cette « étiquette » qu'on veut nous coller à tort. Nous n'ignorons pas l'existence d'une élite à d'Afek Tounes, mais il s'git de celle qui a monté l'échelle sociale, en ce sens qu'elle est la l'incarnation de la réussite de la Tunisie de l'indépendance qui a investi dans l'enseignement, ce qui a permis à certains parmi nous de grimper cette échelle et de réussir dans leur vie économique ou sociale. Et c'est ce que nous souhaitons à nos enfants. Nous voulons rétablir cette idée de passerelle vers la réussite par le biais des études qui a, malheureusement, disparu à cause de certains choix politiques ou peut-être de l'absence d'une vision d'avenir. La richesse de la Tunisie c'est son potentiel humain. Aujourd'hui, il y a une courbe démographique qui pourvoit le marché de l'emploi, chaque année, de cent mille jeunes que l'économie ne pouvait pas recruter à cause du développement insuffisant et d'un modèle de développement très performant à son époque lorsque Hédi Nouira l'a initié mais qui a été satûré depuis bien longtemps.
-Comment vous pouvez concilier le libéralisme que vous prônez avec le projet social que vous promettez?
-Le libéralisme social ce n'est pas seulement le libéralisme économique, vu qu'il repose sur deux valeurs importantes, à savoir la liberté et l'égalité. D'où la liberté d'initiative, la méritocratie, la responsabilité... En d'autres termes, dans un pays comme la Tunisie, où le niveau de développement est bas, on n'est pas adeptes, en tant que libéraux-sociaux, de la privatisation totale des secteurs de la santé et de l'enseignement et des utilities, c'est-à-dire les valeurs de services des collectivités comme la production et la distribution de l'eau, du gaz et de l'électricité. Parce que notre société n'est pas encore parvenue à l'aisance matérielle pour que le citoyen puisse supporter ces charges très onéreuses pour lui.
-Quel bilan avez-vous pu établir à la suite du contact direct avec la population?
- Les Tunisiens sont frustrés à cause de la situation extrêmement difficile qu'ils vivent surtout pendant cette dernière année. Les gens nous ont, massivement, rejoints après le renouvellement du visa de notre parti aux mois de janvier/février 2014. Et je peux vous dire que la communication fonctionne à merveille entre eux et nous : ils nous ont donné leur confiance, et nous avons compris leur tempérament et leurs attentes. Celui qui fait de la politique doit aimer les gens et être à leur service, et si la confiance entre les deux parties faut défaut, toute action politique sera vouée à l'échec. Le manque de confiance que nous avons pu constater chez les gens est dû au fait que les politiciens n'ont pas joué le rôle qu'il fallait lors des trois dernières années. Les deux premiers gouvernements de l'après élections n'ont pas été à la hauteur, et le troisième n'a pas été, suffisamment, courageux pour entamer de vraies réformes. La période était, initialement, courte et elle s'est prolongée beaucoup plus qu'il n'en fallait et les conséquences en étaient désastreuses : le prestige de l'Etat s'en est affecté, la situation sociale s'est détériorée davantage et l'insécurité s'est installée. Toutefois, le bilan n'est pas si chaotique, puisque nous avons pu quand même rédiger une Constitution. Je tiens à préciser que la responsabilité dans la gestion de la chose publique n'incombe pas seulement aux politiques, mais également aux citoyens et ce à travers le choix responsable de ceux qui vont les gouverner pour les cinq années à venir.
-Qu'est-ce qui a changé au niveau de la méthode de travail d'Afek Tounes entre 2011 et 2014?
-Elle est la même, mais en 2011, le parti avait seulement quatre mois d'existence, ce qui l'a obligé à ne se présenter que dans presque vingt circonscriptions électorales, aujourd'hui, il a plus d'expérience, bien qu'il ne soit pas opérant pendant près d'un an et demi, passés dans le cadre de l'opération d'unification. Mais, malgré cette pause, notre expérience n'a pas été altérée, elle est, toujours, là. Des amis qui étaient à Al Jomhouri et d'autres qui étaient dans d'autres partis nous ontrejoints. Donc, nous nous sommes engagés dans ces élections avec cet acquis de trois ans, en essayant d'être à l'écoute des préoccupations des gens, qui changent, bien évidemment, avec le temps, et de saisir leur perception du politique. Notre participation aux législatives traduit notre ambitieux de servir le pays et n'est qu'une étape qui marquera notre présence sur la scène politique.
-Quelle est la vision des gens de l'homme politique que vous avez pu dégager à travers vos contacts avec eux?
- Ils sont, profondément, déçus après avoir attendu monts et merveilles de la Révolution, ils réalisent que leurs attentes s'avèrent un rêve chimérique. Les gens des zones rurales, par exemple, ne se sentent plus en sécurité à cause du pillage récurrent auquel sontexposés leurs bétails. Ce qui veut dire que le citoyen se rend compte que les débats politiques qui se déroulent dans les médias n'ont pas de rapport avec ses préoccupations qu'il vit au quotidien. Cette dissonance entre la classe politique et lui le pousse à se demander si l'homme politique est conscient de ce qu'il endure.
-Le climat sécuritaire demeure préoccupant. Comment y remédier, selon vous?
-Nos forces armées et nos forces de l'ordre font un travail d'anticipation en ce moment qu'il faut saluer. Nous sommes exposés à des risques réels, car trop de personnes n'ont pas intérêt à ce que le pays se stabilise. Nous devons rester fermes et solidaires avec nos forces de l'ordre. L'insécurité et l'instabilité sociale sont dues au chômage s'élevant à 35%et à la marginalisation des jeunes. Le secteur privé doit en recruter davantage, et le prochain gouvernement doit promouvoir l'investissement et multiplier les entrepreneurs afin qu'ils puissent créer des emplois. Donc, pour y parvenir, il est impératif qu'il réforme l'économie. C'est le moyen le plus efficace pour lutter contre cette insécurité qui s'est installée dans notre pays depuis quelque temps.
-Certains pensent que ce qu'on appelle le « vote utile » favorise la bipolarisation et l'exclusion des autres partis. Quel est votre opinion là-dessus?
-Par le mode de scrutin, le vote utile devrait s'orienter, factuellement, vers quatre à cinq partis par circonscription. L'électeur devrait voir quel est le parti dont il est convaincu, son programme et ses représentants sur les listes, tout en en analysant le poids potentiel au niveau du pays.
-Quels seraient les partis politiques auxquels vous vous rallieriez après les résultats des élections?
-Notre espoir est que les partis civilistes gagnent et qu'ils puissent gérer le pays pour les cinq années à venir après les trois ans très difficiles vécus avec la Troïka.
F.K
Afek Tounes aménage des cafés politiques: « Pour que ça parle, ça argumente entre quatre yeux et pas devant un ordinateur »
Le café politique est un espace d'échanges entre les citoyens et les membres d'un parti autour des dossiers politiques du pays. Cette activité permettra de sensibiliser les citoyens sur certains sujets sociaux, économiques et politiques et de leur donner les outils et la motivation d'être engagés dans la transition en vue d'accroître la participation au processus politique. Afek Tounes sort des sentiers battus et innove avec la multiplication de ces cafés. « Aller en profondeur dans certains sujets, donner la possibilité aux citoyens de s'exprimer en développant leurs points de vue, profiter de l'interactivité pour adapter les prépositions du parti au contexte régional, repérer les militants potentiels, y inviter les leaders d'opinion et les représentants des organisations professionnelles » c'est notre objectif avoue Mohamed Ali Mankai un militant d'Afek Tounes .Avant hier, c'était à Zaouiet jedidi . C'était l'occasion de rencontrer une vingtaine d'agriculteurs et de parler de leurs doléances à la veille de la campagne agricole. Ces cafés politiques se multiplient à Hammamet, Grombalia, Menzel Bouzelfa, Hamam Bent Djedidi et Nabeul« Ces cafés sont nés de l'idée que les citoyens ont besoin de débattre de grands thèmes qui agitent notre époque. Nous vivons dans un monde de nouvelles technologies qui nous permettent de communiquer mais nous laissent souvent désespérément seuls devant les claviers de nos gadgets high-tech. Nous perdons peu à peu l'art et le goût de nous rencontrer autour d'un café pour discuter de nos problèmes quotidiens. Les contacts avec les citoyens ont été toujours virtuels. Combien de fois avons –nous eu envie de prolonger une conversation dans la vie réelle sans oser tenter l'aventure ? Ces cafés politiques ou plutôt ces rencontres conviviales et citoyennes sont fondées sur le respect des opinions de chacun et sur la liberté de s'exprimer et aussi sur la chaleur humaine. Plutôt que de rester comme des papillons fascinés par les faisceaux de lumière de nos postes de télévision ou de nos ordinateurs, ne pourrions-nous pas entreprendre quelque chose de plus satisfaisant ?Il faut que ça parle ! Que ça argumente ! Il faut une citoyenneté en acte.
Des rencontres conviviales et citoyennes
Deux changements majeurs peuvent permettre aux citoyens de se réapproprier la politique, de débattre et de faire de la politique autrement : l'envie de discuter, de confronter des idées, et de formuler des propositions. Ainsi, le meilleur endroit pour discuter de politique reste dans les cafés. Ces débats dans cet espace ne doivent pas rester fermés, mais doivent faire l'objet d'une base de discussion plus large entre les gens. Ils constituent une première approche du débat que nous proposons de reprendre avec un public large et riche de ses expériences et de sa diversité . « J'apprécie cette manière de discuter avec le peuple avoue Montasser cadre dans une banque « Ces cafés politiques permettent d'organiser un débat sur une question d'actualité, dans une atmosphère détendue et conviviale. Chacun peut librement faire part de sa perception du sujet traité au travers de son expérience ou de sa vie quotidienne. » Il est vrai que ces cafés parlent de tout. Les difficultés concrètes de santé, d'éducation, la hausse du coût de la vie ou l'insécurité au quotidien sont abordés. Tout comme les questions liées à l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie. Noomane Fehri directeur exécutif d'Afek Tounes s'est entouré il y a quelques jours dans un café de plusieurs artisans où il a abordé l'avenir de la poterie artistique avec la participation de Mr Habib Chabbouh président de la chambre nationale de la poterie artistique. A travers ces cafés, toute une génération de partis ont développé un sens d'interaction avec le public. Jamel enseignant souligne que le café politique constitue un espace d'échanges et de débats; une tribune libre pour repenser notre contrat social autour des aspirations économiques, écologistes, féministes, culturelles et sociales.Le café politique essaie de débattre de sujets de société, de politique au sens de réveiller la conscience collective et l'intérêt à la cause commune sur le plan local. « Mobiliser consiste notamment à se rendre directement chez les habitants dans le but d'engager une discussion, d'écouter les attentes et les doléances des administrés et le cas échéant d'y apporter des réponses » explique Khaled Ahres activiste. « C'est une phase importante si nous voulons que le maximum de personnes se rendent aux urnes le 26 octobre prochain » Bref, la démocratie locale et la proximité sont les fers de lance d'une nouvelle politique, de nouveaux partis qui bougent sans cesse avec les citoyens et qui voudront les toucher plus à la veille des élections législatives.
Kamel BOUAOUINA


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