La grogne des agents de voyages ne cesse de monter depuis le 16 septembre 2014 lorsque la Banque Centrale de Tunisie a annoncé la décision d'arrêter dans l'immédiat les autorisations de transferts de devises à l'étranger au profit des agences de voyages jusqu'à fin 2014. La décision a été motivée par le fait que l'enveloppe de 20 millions de dinars allouée au secteur concerné a été épuisée. Ils étaient nombreux avant-hier à camper devant le ministère de Tourisme. Ces agents de voyage veulent faire entendre leurs doléances : « Nous avons des dettes contractées auprès de nos fournisseurs étrangers que nous devons régler. Nous ne demandons pas plus de 2% de ce que le secteur du tourisme rapporte en devises ...Un millier d'emplois sont menacés ». Le budget alloué par la Banque centrale de Tunisie à l'Outgoing est de 10 MD chaque année. Ce montant a même atteint 23 MD en 2010. La Fédération tunisienne des agences de voyages s'est mobilisée pour trouver une solution rapide à même de protéger ses adhérents qui risquent de mettre la clef sous le paillasson. Cette décision poussera plusieurs dizaines de nos agences à cesser leurs activités dans les prochains jours si des solutions urgentes à leurs difficultés ne sont pas trouvées dans l'immédiat. Ces fermetures entraîneraient de facto la mise au chômage forcé de plusieurs centaines d'employés, si aucun accord n'est trouvé d'ici-là. Faut-il rappeler que le secteur offre plus de 8000 postes d'emplois pour un ensemble de 700 agences de voyages. Cette formule de l''out going est récente en Tunisie. En effet, ce n'est qu'après presque dix ans de négociation entre l'Office du Tourisme, le Ministère du Tourisme, la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages, l'Aviation Civile et la Banque Centrale qu'en novembre 2006, une circulaire voit le jour autorisant le voyage à forfait, définissant un cadre pour cette activité ainsi que les procédures à suivre. « Il est inconcevable que du jour au lendemain, on coupe l'herbe sous les pieds d'un secteur structuré, qui travaille en toute légalité et de le paralyser de la sorte », a souligné de son côté Tarek Lassadi, directeur général de l'agence Traveltodo au site destinationtunisie. Contacté Wahida Djaiet directrice de l'ONTT nous a précisé que ce « sit in » épouse l'air du temps : « La décision a été motivée par le fait que l'enveloppe de 20 millions de dinars allouée au secteur concerné a été épuisée. La rallonge n'est pas du ressort du ministère du Tourisme mais plutôt de la banque centrale. On est soucieux de la situation de ces agents de voyages spécialisés dans l'out going, mais est-ce une priorité pour le pays qui souffre d'autres maux. Il faudrait trouver dans l'immédiat une solution. D'ailleurs tous les intervenants se sont réunis pour trouver une issue à ce blocage » Ceci dit le dialogue continue en vue de trouver une solution à ce problème qui risque d'entraver la bonne marche de certaines agences de voyages spécialisées dans ce créneau.