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Dilemme cornélien pour Béji Caïd Essebsi
Publié dans Le Temps le 13 - 11 - 2014

«Le scénario d'une alliance entre Ennahdha et Nidâa Tounes apparaît d'autant plus plausible que l'islamo-libéralisme du premier n'est pas incompatible avec le socio-libéralisme du second en matière de choix économiques. Une telle alliance heurterait toutefois les franges authentiquement démocratiques et progressistes de l'électorat et relèverait d'un pari risqué à 12 ou 18 mois d'élections locales et régionales », estime l'économiste Hédi Sraïeb
La victoire de Nidaa Tounes aux élections législatives actée, la question de la formation d'une majorité stable, cohérente et capable de gouverner préoccupe désormais l'ensemble de la classe politique. Au lendemain de leur victoire aux législatives, les dirigeants de Nidaâ Tounes se sont empressés de déclarer que leur mouvement va s'allier avec les partis qui lui ressemblent, c'est à dire avec des formations appartenant au camp moderniste. L'analyse des résultats du scrutin fait, cependant, ressortir que Nidaâ Tounes et les partis qui lui ressemblent ne disposent pas de la majorité absolue pour gouverner seuls et éviter de recourir à des marchandages pour former une coalition.
Nidaâ Tounes a, en effet, obtenu 85 sièges, suivi par le mouvement islamiste Ennahdha (69 sièges), l'Union Patriotique Libre (16 sièges), le Front populaire (15 sièges) et Afek Tounes (8 sièges). Le reste est partagé entre plusieurs petites formations et des indépendants plus ou moins proches des deux mastodontes de la scène politique nationale.
Cette forte bipolarisation qui n'a pas surpris les observateurs avertis de la scène politique nationale rend l'obtention d'une majorité parlementaire une tâche ardue pour Nidaâ Tounes, qui aura le privilège de nommer le futur Chef du gouvernement conformément aux dispositions de la Constitution.
La formation créée en juin 2012 par Béji Caïd Essebsi, vieux routier du sérail, ancien ministre de Bourguiba, puis Premier ministre au lendemain de la chute de Ben Ali, devrait obligatoirement s'atteler à composer avec d'autres partis afin de constituer un gouvernement de coalition. Et c'est pour cette raison d'ailleurs que M. Caïd Essebsi semble avoir mis de l'eau dans son vin, en commençant à évoquer le terme «coopération» au lieu de celui d'«alliance».
«Nous devons rechercher non pas des alliances mais une coopération avec d'autres tendances», a déclaré le 10 novembre le leader de Nidaâ Tounes, qui est également candidat à l'élection présidentielle.
Dans ce cadre, plusieurs choix difficiles s'offrent à Nidâa Tounes. La première option est une alliance entre les trois formations libérales sur le plan économique, en l'occurrence Nidaâ Tounes, Ennahdha et Afek Tounes. C'était sur initiative d'Afek Tounes et le document a été publié.
Risque de sanctions par les électeurs
Baptisé «Entente nationale», ce document précise que le chef du gouvernement ne devrait appartenir ni à Ennahdha, ni à Nidaâ Tounes. L'idéal serait qu'il soit un «technocrate ayant des «connaissances en politique», en allusion au président d'Afek Tounes, Yassine Brahim.
Selon le même document, le choix des personnes qui dirigeraient les ministères économiques et sociaux doit être du ressort du Chef du gouvernement. Le président de la République choisira conformément la Constitution les ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Les ministres de la Justice et de l'Intérieur doivent être choisis par consensus entre les partis alliés. Enfin, la présidence du parlement reviendrait à Ennahdha.
Le document expose les aspects positifs de ce type d'alliance, mettant en avant le soutien des organisations internationales et le retour des investisseurs. Une telle alliance permettrait ainsi la stabilité politique nécessaire au rétablissement de la confiance.
Interrogés par les médias, les dirigeants d'Afek Tounes n'ont pas nié l'authenticité de ce document fuité, indiquant «qu'il ne s'agit là que d'un scénario possible parmi d'autres qui ne représente pas la position du parti».
Selon les experts, Nidâa Tounes pourrait, cependant, perdre une partie de son électorat en cas d'une alliance avec Ennahdha. «Le scénario d'une alliance entre Ennahdha et Nidâa Tounes apparaît d'autant plus plausible que l'islamo-libéralisme du premier n'est pas incompatible avec le social-libéralisme du second en matière de choix économiques. Une telle alliance heurterait toutefois les franges authentiquement démocratiques et progressistes de l'électorat et relèverait d'un pari risqué à 12 ou 18 mois d'élections locales et régionales», estime l'économiste Hédi Sraïeb.
La deuxième option consiste en une coalition entre Nidaâ Tounes, le Front Populaire et Afek Tounes. Cette option est d'autant plus peu envisageable que les programmes économiques libéraux de Nidaâ Tounes et Afek tranchent avec le programme socialiste du Front Populaire.
«Les conditions de la participation du Front Populaire au prochain gouvernement se rapportent essentiellement à la compatibilité des visions et des programmes économiques. Nous ne trahirons pas le programme sur la base du quel nous avons été élus», souligne Zouheir Hamdi, un dirigeant du Front populaire.
Un autre scénario est envisageable. Il consisterait à reconduire, sous une forme renouvelée, un gouvernement de technocrates sur fond de pacte national.
Nidaa Tounes est donc aujourd'hui à la croisée des chemins. Ce parti ne peut désormais, selon les observateurs, que prendre son mal en patience en attendant les résultats de la présidentielle du 23 novembre. Nul doute que le résultat obtenu par Béji Caïd Essebsi déterminera la vision du parti quant aux alliances pour les cinq ans à venir.


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