Ce n'est un secret pour personne : en bons méditerranéens et adeptes, par héritage, du fameux café turc, les Tunisiens ont depuis toujours une addiction au café. Passe encore pour les heures et les heures passées dans les cafés populaires, mais la frénésie de la consommation se répercute sur la marche du travail, au nom d'une formule à la mode : ‘'la pause-café''. Et dans ce mécanisme, l'essentiel ce n'est pas le café, mais la pause. Quant à l'impact sur la santé, il y a des ‘'oui'' et des ‘'non''... D'après une étude britannique les Tunisiens passent 64 minutes de leur temps de travail quotidien en pauses café ce qui les place au 1er rang méditerranéen. Pas de données sur le temps quotidien passé au café mais nul doute que le Tunisien doit être haut placé dans la hiérarchie mondiale. Pour commencer, il existe presque 100 variétés de café dans le monde mais les Tunisiens n'en trouvent que deux dans leurs tasses : une marque réputée pour sa saveur profonde et complexe et qui représente 75 % des ventes dans le monde. Une autre variété moins chère qui se trouve souvent dans les paquets bon marché vendus dans les grandes surfaces. Puis la marque la plus ancienne dans le monde prisée par les Tunisiens dont 500 mille en consomment chaque jour. Etant la drogue la plus populaire, le café peut être consommé de deux manières ; raisonnable ou excessive. Effectivement, pour les Français, l'expresso, c'est 7 g de café pour 7 cl d'eau, pour les Italiens, c'est 8 g, pour les Américains 6 g pour 10 cl. Quant aux Scandinaves, ils boivent du café toute la journée mais ce café à une très faible dose en caféine. Il est vraiment difficile de pouvoir faire la part des choses sur tout ce qu'on entend sur ses effets sur la santé puisque ils sont complexes et divers. Il est donc impératif de démêler le vrai du faux et de prendre quelques précautions de consommation et d'usage. A cet égard, le directeur du centre d'information scientifique sur le café, Roger Cook, nous montre clairement que boire du café est bénéfique pour la santé. La petite tasse du matin, démontre-t-il, peut aider à diminuer les risques de développer la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer et le diabète de type 2. Etant la substance pharmacologique active la plus consommée au monde (120 000 tonnes par an), la caféine agit bénéfiquement sur l'appareil uro-génital, en améliorant le volume mictionnel sans modifier le débit urinaire, ce qui induit une meilleure motricité des spermatozoïdes, sur la mémoire en l'améliorant à long terme. De plus, deux tasses de café par jour diminuent de 40% le risque de cirrhose et protège des hépato-carcinomes cellulaires. En plus cela diminue le risque de cancer de la bouche, du pharynx et de l'œsophage. Le café représente par ailleurs, un modulateur du passage systématique du glucose au niveau de l'intestin grêle grâce aux polyphénols ainsi qu'un vaso-constructeur des artères cérébrales qui agissent sur les migraines et les céphalées chroniques quotidiennes. Le revers de la tasse Toutefois, l'excès de la caféine peut engendrer des maladies sérieuses. La consommation sans modération du café provoque le cancer du colon et du rectum et affecte l'œil en causant des problèmes de pression oculaire chez les personnes à risque de glaucome. La consommation de 6 tasses de café par jour peut provoquer une hémorragie méningée chez les porteurs d'anévrisme cérébral. Quant à la dermatologie, la consommation excessive engendre la conjonctivite, la rhinite et l'asthme. On outre, elle peut être responsable de plusieurs complications chez les personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires et influe négativement sur la qualité du sommeil. Les femmes enceintes, quant à elles, elles risquent une fausse couche ou la naissance d'enfants mort-nés. Cependant, malgré ses méfaits, La consommation mondiale de café continue sa progression et même quand le prix des grains de café augmente comme en 2010 et 2011. La soif des consommateurs pour le café ne tarit pas, notamment chez ceux des pays riches mais aussi grâce à l'amélioration du niveau de vie en Asie. En effet, l'Organisation internationale du café (OIC) estime, selon une recherche réalisée en 2010 que la consommation mondiale a grimpé de 2,4% pour atteindre un niveau record à 134 millions de sacs de 60 kg. Elle affirme également que cette tendance se poursuit jusqu'à aujourd'hui.