* Ils doivent relever le défi de la santé, de l'éducation, de la formation et de l'emploi. Mais les mutations sociales font qu'ils se laissent tenter et de plus en plus par les comportements à risque. Le rapport des Nations Unies « Adolescents et jeunes en Tunisie, données et défis » a été lancé hier lors d'un point de presse donné au siège de l'Agence Tunisienne de Communication Extérieure par Dr Heba El Kholy, coordinatrice résidente des Nations Unies à Tunis, M. Ibrahim Oueslati, Directeur Général de l'Observatoire National de la Jeunesse et Mme Leila Joudane, Représentante assistante du Fonds des Nations Unies pour la Population FNUAP. Le rapport a été axé sur six points prioritaires qui touchent les jeunes et les adolescents à savoir ; les adolescents et les jeunes dans un contexte en transition, l'éducation et la formation, la santé des adolescents et des jeunes, la qualité de la vie et la culture, l'emploi des jeunes et des adolescents et les questions émergentes. Toutefois, il n'a pas présenté des solutions pour remédier les problèmes dont souffre cette frange de la société. Il s'agit en fait d'un simple résumé des enquêtes, des études et des rapports déjà réalisés dans le domaine par différents intervenants.
La tranche d'âge 10-24 ans représente pratiquement un tiers de la société tunisienne soit plus de 3 millions d'habitants. Cette population vit depuis des années une mutation socioculturelle profonde qui a eu un impact sur son comportement, d'où la recrudescence de plusieurs problèmes. Les études et les enquêtes réalisées dans le domaine viennent d'être couronnées par le rapport réalisé par l'ONU et l'Observatoire National de la Jeunesse qui a permis d'arrêter les défis qui se posent pour la Tunisie en la matière. Ils sont en fait au nombre de six et ont trait essentiellement à l'éducation et à la formation, la santé et l'emploi. A cet égard, Dr Heba El Kholy, coordinatrice résidente des Nations Unies à Tunis a signalé « qu'en dépit du développement enregistré dans l'éducation et la formation des jeunes, plusieurs défis se posent notamment dans la qualité de l'enseignement ». Idem pour la santé. Des nouveaux problèmes sont identifiés auprès de cette population. La coordinatrice a précisé que « le changement de mode vie de la société tunisienne a eu un impact sur les jeunes qui adoptent des comportements à risque, dont la consommation de la drogue et du tabac... ». Evoquant la qualité de la vie Mme El Kholy a précisé que les loisirs occupent une position importante dans l'encadrement de jeunes. « Il s'agit même d'une nécessité. Toutefois, ils ne les pratiquent pas suffisamment faute de temps et d'espaces », explique-t-elle. Autre défi majeur à relever, l'emploi. Cette question épineuse se pose davantage pour les diplômés du supérieur âgés de moins de 30 ans. « Il y a sept ans, un jeune sur trois était en chômage alors qu'actuellement plus de 81 % des diplômés cherchent un emploi » ajoute la Représentante de l'ONU. En fait, « le rapport détermine les conditions de vie des jeunes tunisiens, leurs problèmes et leur perception de l'avenir. L'ONU œuvre dans ce cadre à arrêter une approche positive pour cette frange de la société car l'expérience à démontré que l'approche disciplinaire n'est pas fructueuse », signale-t-elle.
Education et formation Etudiant le domaine de l'éducation et de la formation, le rapport a démontré que la Tunisie accorde une grande priorité à ce secteur et ce en lui consacrant presque 7 % du PIB. Le taux de scolarisation à tous les niveaux en témoigne également. Mais, plusieurs lacunes ont été soulevées par le rapport qui consistent, notamment, en la qualité de l'enseignement, la disparité entre les régions et les milieux et l'efficacité du système éducatif pour pouvoir faire face aux exigences du marché de l'emploi dans les prochaines années. Indéniablement des progrès ont été réalisés dans le domaine de la santé au profit de nos jeunes. Les soins de base sont à la portée de tout le monde, toutefois plusieurs défis se posent. « Les comportements à risque sont plus fréquents chez les jeunes qui s'adonnent de plus en plus au tabagisme, à l'alcool, à la drogue, et aux pratiques sexuelles » révèle le rapport. « Le mal être et les difficultés psychologiques semblent être fréquents parmi les jeunes », toujours d'après la même source. Le rapport a démontré aussi qu'il existe « un faible contact avec les soins de santé. Ils sont très limités au regard des besoins des jeunes ». Pour ce qui est de la qualité de la vie et de la culture, « les indicateurs révèlent une faible diffusion des pratiques culturelles. La lecture se limite souvent à la lecture des rubriques sportives et sociales des journaux. L'accès aux TIC demeure très limité dans plusieurs régions du pays...Moins de 14 % des jeunes se considèrent avoir une bonne connaissance de l'Internet », selon le rapport. Un constat, les jeunes vivent difficilement la transition entre l'école et le monde du travail. Les compétences acquises à l'école par les jeunes ne sont pas nécessairement requises par le marché du travail. D'autres questions émergentes ont été énumérées par le rapport dont l'absence de la participation active des jeunes dans la prise de décision, l'impact de la mondialisation sur nos jeunes, la violence et l'immigration clandestine. Ces deux points ont été traités de manière superficielle car il n'existe pas de rapports fiables dans le domaine, essentiellement sur l'immigration clandestine. Le rapport n'a pas présenté des solutions idoines aux problèmes des jeunes et des adolescents. Il s'est limité à récapituler les enquêtes, les études et les consultations déjà réalisées alors qu'il était plus efficace de proposer des remèdes aux problèmes des jeunes afin de les protéger contre toutes sortes de risques.