Hier s'est tenue au siège de l'UTICA, une conférence, organisée par la Chambre Nationale des femmes chefs d'entreprises (CNFCE), traitant de la participation des femmes dans les structures syndicales et patronales et les dispositifs mis en place pour booster l'entrepreunariat et le leadership féminin. Ont assisté à ce colloque des représentants de la CNFCE mais aussi de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), de l'UTICA, de l'Ambassade de Finlande en Tunisie ainsi que bon nombre de femmes chefs d'entreprises, de présidents des structures professionnelles et régionales et de responsables d'unités régionales des Femmes Chefs d'Entreprises. Une occasion pour présenter les résultats d'une étude évaluant la présence des femmes dans les structures de l'UTICA. Ainsi, on apprend que le taux global moyen de femmes chefs d'entreprises dans les bureaux exécutifs des structures syndicales régionales et locales est de 9,62% seulement, soit uniquement une femme sur dix. Si ce taux est légèrement supérieur à la moyenne nationale dans le Grand Tunis (entre 9 et 14%), il reste particulièrement bas (6%) à Sfax, deuxième ville économique du pays. Toutefois, la présence des femmes est relativement significative à Tozeur (18%) et au Kef (14%). Le secteur des services est celui où les femmes chefs d'entreprises élues sont les plus présentes, suivi par celui des petits métiers, de l'artisanat et du commerce. L'ensemble des présents ont unanimement considéré que l'absence des femmes des postes de première responsabilité (présidence d'unions régionales, présidence de chambres nationales, présidence de fédérations professionnelles...) représentait un vrai handicap pour elles et les empêchait d'accéder aux instances décisionnelles. Encourager l'entrepreunariat féminin en Tunisie et en Egypte La tenue de cette conférence a également été l'occasion de présenter le projet intitulé: « Voie à suivre après la révolution: Travail décent des femmes en Egypte et en Tunisie. » Mis en œuvre par l'OIT en 2012, il est financé par le ministère des Affaires étrangères de Finlande. A travers des formations, des actions sur terrain dans les zones rurales et la mise en place d'un programme structuré d'économie sociale et solidaire, ce projet vise principalement à encourager l'entrepreneuriat féminin, améliorer les compétences des femmes et à consolider leur rôle dans le dialogue social et leur présence au sein des structures syndicales, en vue d'éliminer toute discrimination au travail entre hommes et femmes. Les responsables oeuvrent aussi pour une meilleure représentativité de la femme sur la scène politique. Autre objectif de ce programme, l'appui des institutions nationales de statistiques dans les deux pays pour la production de données pertinentes sur la participation de la femme au marché du travail. Pour Tanja Jaaskelainen, Ambassadrice de Finlande en Tunisie, la tâche des femmes travailleuses est loin d'être facile car elle doivent pouvoir concilier entre leurs vies professionnelles et leurs vies familiales. C'est justement pour les soutenir dans leurs efforts et améliorer leurs compétences que le ministère des Affaires étrangères de Finlande a décidé de financer ce projet. L'ambassadrice a également déclaré: « Au lendemain de son indépendance et encore plus après la guerre, la Finlande était un pays pauvre, réduit et affaibli. Aujourd'hui, c'est une démocratie stable et prospère. Pour y arriver, il a fallu travailler dur et imposer des réformes sociales. Sans les femmes, cette transition n'aurait jamais abouti car elles ont joué un rôle primordial pour résoudre les problèmes sociaux. J'ai la ferme conviction qu'il en sera de même en Tunisie et que notre projet aura un impact considérable sur la société tunisienne. » AJFE, l'association des jeunes femmes ambitieuses A l'issue de la première séance matinale, un protocole d'accord entre la CNFCE et l'Association des Jeunes Femmes Entrepreneures de l'IHEC (AJFE) a été signé. Ce club universitaire a vu le jour en avril 2014. A sa création, il ne comptait que seize adhérentes. Aujourd'hui, elles sont plus de quarante jeunes filles dynamiques, ambitieuses et passionnées à s'activer pour promouvoir l'entrepreunariat chez les jeunes et plus particulièrement chez les jeunes étudiantes. Au programme: conférences, débats, activités associatives, actions de sensibilisation, ateliers de formation... L'activité de l'AJFE est riche et variée et vise à familiariser les étudiants de l'IHEC en général et les étudiantes en particulier avec le marché du travail et à les préparer avant leur entrée dans la vie active. Pour Faïrouz Souissi, Présidente de l'association, il est inadmissible de nos jours qu'une jeune diplômée garde la maison ou exerce un métier dévalorisant ses compétences, juste parce qu'elle ne trouve pas le courage de se lancer dans l'entrepreunariat. C'est à travers Selima, l'une des membres fondatrices de l'AJFE que la collaboration avec la CNFCE a pu s'établir. Sa grand-mère, Leïla Boufaied, propriétaire d'une marque de passementerie de luxe, est l'une des fondatrices de la Chambre Nationale des Femmes Chefs d'entreprise. Apprenant la création de l'AJFE, cette entrepreneure chevronnée a immédiatement établi le contact entre les étudiantes et les responsables de la CNFCE qui n'ont pas hésité à appuyer sérieusement cette jeune association. Suite à la signature d'un protocole d'accord entre ces deux structures, il a été décidé d'intégrer une représentante de l'AJFE au sein du bureau exécutif de la CNFCE.