Les expérimentations de Roger Lemerre se poursuivent à quelque trois mois du coup d'envoi de la CAN 2008, le 20 janvier à Accra (Ghana). Mais cette fois, avec pour laboratoire la perle du Golfe arabe, l'Etat des Emirats Arabes Unis. Une équipe elle aussi façonnée à l'école française, avec son maître d'œuvre le célèbre Bruno Metsu, ex-gourou des Lions de la Terenga. Le nouveau test amical a donc permis à notre Français à nous d'expérimenter de nouvelles " têtes ", en l'absence d'un certain nombre de ses " cadres " inamovibles. Mais, attention ! Pas question de toucher au sempiternel dispositif en 4-3-2-1, ou 4-2-3-1 (de quoi perdre son latin) En tout cas, il n'y avait, comme d'habitude, que le seul Dos Santos à la pointe de l'attaque. Ce fut donc l'occasion de voir, enfin, le meilleur buteur du championnat, Saber Ben Fraj, titulaire au poste d'arrière - droit. Sur le flanc opposé, nous avions droit à la première du joueur des Grasshoppers, Yassine Mikari. Et avec le duo Alaeddine Yahia et Wissem Abdi dans l'axe, la défense tunisienne avait un visage complètement neuw-look. Ce qui ne l'empêcha pas pour autant de constituer un rempart solide devant le portier Hamdi Kasraoui.
Zouaghi gaffe... Ce fut plutôt le milieu du terrain qui éprouva quelques difficultés à rentrer dans le match, malgré une entame placée sous le signe de l'équilibre entre deux teams qui ne se sont plus croisés depuis 1999 (victoire des nôtres 1-0) D'ailleurs, il a fallu attendre près d'une quart d'heure, précisément la 13' pour voir les joueurs commencer à se libérer. Du moins, côté émirati par l'intermédiaire du jeune pivot du club d'Al Wahda, Chihi, qui profita d'une erreur de Chaker Zouaghi pour donner des frissons à Kasraoui. Avec un milieu de terrain revu et corrigé qui se composait de Mnari, Zouaghi, Nafti, capitaine d'un soir, Chikhaoui et le jeune Belaïd, la mayonnaise tunisienne a mis encore plus de temps pour prendre. Et c'est un défenseur qui va sonner la charge, à la 24', quand Mikari donne le tournis à son vis-à-vis mais, obligé d'assurer la finition du mauvais pied, il va complètement vendanger sa frappe. Tout va dès lors se déclencher et les coéquipiers de Zouaghi vont étouffer leurs adversaires. Voulant peut-être se racheter de la bévue qui donna la seule occasion dangereuse des locaux lors de cette première période, l'ex-Etoilé va dans un premier temps réaliser un maître slalom dans la défense avant de servir Dos Santos dont la frappe contrée ne va pas inquiéter Maged Nasser, le portier émirati (25').
....Zouaghi se ressaisit L'addition sera toutefois plus salée pour les protégés de Metsu quand, quatre minutes plus tard, le même Zouaghi, en vrai roublard va obtenir une faute aux abords de la surface de réparation adverse. Un coup franc magistralement exécuté par le jeune Tijani Belaïd hors de portée de Nasser, (1-0) à la 29'. Les nôtres auraient pu atteindre la pause avec un capital plus consistant face à des Emiratis étrangement amorphes, si la belle frappe légèrement au-dessus de Chikhaoui avait connu un meilleur sort. Allait-on voir du nouveau en seconde période ?En tout cas les changements opérés par Metsu allaient donner plus de tonus aux locaux qui vont mieux jouer à l'image de l'occasion créée par Béchir Saïd, mais qui n'a pas surpris un Yahia impérial en défense (52'). Mais les nôtres restaient dans le rythme se montrant même plus agressifs et dangereux que leurs vis-à-vis Et si Dos Santos (49') et Zouaghi (52') s'étaient montrés plus précis, ils auraient pu permettre aux leurs d'être mieux à l'abri. En effet, les Emiratis gardaient toujours espoir de revenir au score et n'eut été la vigilance de Kasraoui sur le boulet de canon de Nawfel Moubarak, idéalement servi par Ismaïl Mattar, et l'imprécision de Mohamed Chihi, ils auraient pu arriver à leurs fins. Deux occasions qui illustrent la plus grande envie manifestée par les locaux d'éviter un revers devant leurs supporters. Roger Lemerre a beau apporter du sang neuf à son équipe en incorporant des joueurs frais, en vain ! La maîtrise du ballon continuait à être émiratie, sauf que cette domination était d'une stérilité qui a laissé l'ex- Sang et Or Amuah Diacky dubitatif sur les gradins et qui a fait sortir Metsu de son banc. C'est que le Français avait décidé de remplacer son maître à jouer Ismaïl Mattar par Saïd Alkas. Ce dernier bénéficiera certes de la meilleure occasion de la seconde période, mais il va perdre son face- à- face avec Kasraoui en croisant trop sa frappe du droit. En tout état de cause, la sortie du petit lutin émirati aura plus servi les nôtres que ses propres coéquipiers. Comme libérés par ce changement, les poulains de Lemerre vont en effet mieux terminer que des locaux désormais sans repères sur le terrain. Dès lors, la victoire tunisienne ne sera plus remise en cause par des Emiratis qui ont étalé tous les progrès réalisés sous la houlette de Metsu. Un succès mérité au vu de la physionomie d'une rencontre que Chikhaoui et consorts ont parfaitement maîtrisée. Chiraz OUNAIS
Formation de la Tunisie
Kasraoui, Ben Fraj, Mikari, Yahia, Abdi, Mnari, Zouaghi, Nafti (cap) Belaïd, Chikhaoui, Dos Santos Remplacements : Ben Fraj par Hadj Messaoud (57'), Belaïd par Zaïem (61'), Dos Santos par Chermiti (61'), Nafti par Ragued (76' )