Le Centre Technique du Textile (CETTEX), situé à Bir Kassâa (Ben Arous), s'est récemment doté d'un laboratoire «Santé, Sécurité du Consommateur». Une première en Tunisie ! Inaugurée mercredi en présence de Wided Bouchamaoui, Présidente de l'UTICA, mais aussi de représentants du ministère du Commerce ainsi que d'autres personnalités, cette nouvelle structure vise essentiellement à renforcer la qualité du produit textile et habillement et à assurer un contrôle continu et ce, à tous les stades de la fabrication. Cet investissement, d'un coût avoisinant le milliard de dinars, est surtout une réponse à un besoin, qui s'est fait de plus en plus pressant depuis quelque temps, des entreprises du secteur Textile & Habillement aussi bien exportatrices que locales, mais aussi des autorités publiques en charge du contrôle des marchandises écoulées en Tunisie. Les citoyens aussi pourront procéder, à titre individuel, à l'analyse d'articles textiles. Les frais d'analyse par pièce s'élèvent toutefois à plus de 300 DT. Dès juillet 2015, date de mise en activité effective du laboratoire « Santé, Sécurité du Consommateur », les techniciens pourront effectuer des analyses et des essais afin de repérer et de quantifier les substances nocives sur les textiles et les vêtements, notamment ceux en contact direct avec la peau tels que les vêtements de nuit, les sous-vêtements, les maillots de bain ainsi que les vêtements pour bébés & enfants, les textiles dans les jouets, le linge de lit et le linge de bain. Ceci permettra aux industriels de certifier que leurs produits sont de qualité et conformes aux réglementations en vigueur et des cahiers des charges de leurs clients, surtout que les entreprises du secteur Textile et Habillement en Tunisie collaborent avec de grandes enseignes internationales. Pour Hédia Blanco Regaieg, chef de département et responsable du laboratoire, l'intoxication du produit peut survenir à chaque étape aussi bien lors de la confection, de la teinture que de l'emballage. C'est pourquoi elle insiste sur la nécessité d'une meilleure vigilance et d'un contrôle continu pour un risque moindre. En effet, les produits textiles peuvent parfois représenter un réel danger pour la santé du consommateur. Métaux lourds, colorants, phtalates, benzène, produits chimiques, pesticides... Autant de substances toxiques qui peuvent à chaque étape de la production s'incruster, par inadvertance, aux fibres naturelles. Si les produits intoxiqués ne se révèlent pas dangereux au contact, ils le deviennent une fois lavés. Ces substances chimiques dangereuses, menacent à la fois l'environnement mais aussi la santé des consommateurs puisqu'elles sont susceptibles de provoquer de graves maladies telles que le cancer, de dérégler le fonctionnement hormonal et d'impacter négativement les fonctions reproductives. En 2012, Greenpeace avait mené une enquête à l'échelle internationale pour vérifier la présence de telles composantes dans les vêtements. Ainsi, l'ONG a analysé 141 articles textiles, achetés dans 29 pays différents et fabriqués notamment en Chine, au Vietnam, en Malaisie et aux Philippines. Selon le rapport publié par Greenpeace, 63 % des produits renfermaient des éthoxylates de nonylphénols, des composés chimiques fréquemment utilisés comme tensioactifs. Les chercheurs ont également décelé la présence de phtalates dans 31 des articles analysés. Par ailleurs, une étude menée en 2014 par l'Environmental Working Group, une organisation environnementale non gouvernementale basée à Washington, sur les vêtements d'enfants avait démontré que les bébés étaient quotidiennement exposés à 27 produits chimiques différents. En matière de choix de vêtements, la vigilance est donc de mise!