Alors ils seraient 5000 Tunisiens à avoir rejoints Daech, selon les dernières révélations du président de la République, BCE, lors d'une interview, accordée le samedi à la chaîne « Al Arabiya El Hadath ». Cinq mille de nos compatriotes qui ont basculé, un jour, subrepticement, sans que l'on puisse voir venir, dans le terrorisme, sous la bannière de l'Etat Islamique, lors-même que l'on croyait que le pays était immunisé contre ce genre de fléau. Il s'est avéré que cela n'arrivait pas qu'aux autres... Est-ce une raison pour autant, d'accueillir sans surprise, un chiffre pareil, qui dit ce qu'il veut bien dire et qui n'est, certes pas pour nous rassurer, sur ce qui pourrait nous attendre, si jamais cela faisait effet « boomerang », retour à l'envoyeur sous nos douces latitudes qui ont déjà, bien d'autres chats à fouetter, et du pain sur la planche, pour se permettre aussi, le luxe suprême d'accepter le retour potentiel, de ces véritables bombes à retardement, un jour ou l'autre sur notre sol ? Ce qui est une éventualité qui n'est pas à écarter hélas !, vu la tournure que prennent parfois les choses... Si, en aval, c'est une autre paire de manche, à laquelle il faudra s'astreindre sérieusement à faire face, se pencher sur le chaînon qui a manqué, en amont, pour qu'un pareil état de faits, puisse advenir, cela relève aussi d'une autre urgence. Dans la mesure où, refaire le chemin à rebours, pour comprendre et cerner, d'où vient le vent, permettra, à l'avenir, d'éviter qu'il y ait, d'abord, recrudescence du phénomène sous nos cieux, et ensuite, dans un second temps, de colmater toutes les brèches par où il y ait pu y avoir infiltration d'eaux polluées dans les soubassements. Vaste programme... Pour autant, revenir à la source du mal, c'est décortiquer, en premier lieu, un phénomène bien précis : celui de l'endoctrinement ici en l'occurrence, et ses multiples étapes, lesquelles doivent s'appuyer, inexorablement, sur une stratégie bien planifiée, par des instances malveillantes, -et c'est un doux euphémisme-, et par des forces occultes, qui ne nous veulent que du bien, cela on n'en doute pas une seule seconde, comme cela va de soi. Des alliances douteuses, des ramifications subversives, un argent sale qui coule à flots, puisque c'est le nerf de la guerre, il ne peut pas être aux abonnés absents, mais encore, mais surtout, par-dessus tout, un terrain favorable qui ne fera pas obstruction. C'est là que commence le travail. Et c'est le plus important. Car, une logistique, aussi fourbue soit-elle, à ce genre d'exercice qui repose forcément sur des « désirata » qui n'affichent jamais leurs vraies motivations en devanture, achoppera sur du vide si le terrain n'est pas fertile. Comme une abeille sur une vitre, ne pourra lui répondre que son propre écho : trompeur, cela va sans dire. Entrer par effraction, c'est toujours possible, toujours faisable, s'il y a une brèche. Mais, si le terrain est suffisamment protégé, interdit d'accès, toutes les « intelligentsia » du monde ne pourraient rien y faire. C'est là qu'il importe de bien contrôler les mosquées, cela sur le court terme ; mais sur le moyen et le long terme, le vrai travail, la lutte sur le terrain pour qu'il n'y ait plus jamais de « failles » par où « l'ennemi » puisse s'introduire, c'est sur les bancs de l'Ecole qu'il doit commencer. Alors, les racines du mal ne pourront plus prendre, dans un terreau, qui ne leur sera plus jamais fertile. On pourra alors dénombrer le nombre de nos réussites, et non pas celui de nos défaites, accolées au nombre de terroristes que notre pays exporte vers l'enfer...