Le palais des congrès de Tunis a abrité, mercredi 13 mai, une opération de destruction de plus de 100 mille pièces de produits contrefaits dans le cadre d'une manifestation sur la lutte contre la contrefaçon, organisée sous le titre « Premier forum de lutte contre la contrefaçon », à l'initiative du ministère du Commerce et de l'Association tunisienne pour l'information du consommateur (ATIC), en collaboration avec les services administratifs concernés du ministère de l'Intérieur, du ministère de la Santé publique, de la Douane, outre des organisations arabes et internationales concernées par la lutte contre la contrefaçon. L'opération de destruction s'est déroulée en présence du ministre du Commerce, Ridha Lahouel, des responsables des services administratifs signalés ainsi que des représentants d'un grand nombre d'associations et d'organisations tunisiennes, arabes et internationales concernées. Le président de l'ACIT, Lotfi Riahi, a indiqué que plus de 500 mille produits contrefaits ont été saisi en 2014, en Tunisie, tandis que les pertes annuelles occasionnées par la contrefaçon pour l'Etat tunisien dépassent 500 millions dinars, faisant remarquer que la contrefaçon cible, actuellement, tous les produits sans exception, des produits cosmétiques et jouets pour enfants aux fournitures scolaires, vêtements, prêts à porter, et autres produits. Il a estimé que du point de vue moral et juridique, la contrefaçon constitue un véritable crime compte tenu de ses dangers pour la santé et la sécurité des citoyens et des consommateurs, parallèlement à ses incidences négatives sur l'économie et elle nécessite d'être incriminée par un texte de loi. D'autant, a-t-il dit, que la contrefaçon est liée à la contrebande qui est liée à son tour au terrorisme, ce qui augmente sa gravité. Conseil national de lutte contre la contrefaçon De son côté, le ministre du commerce, Ridha Lahouel, a insisté sur l'extension du domaine d'action de la contrefaçon, notant qu'après avoir été limitée aux produits des grandes marques, la contrefaçon cible aujourd'hui les produits de consommation ordinaires et est devenue liée à la criminalité organisée, car, elle est pratiquée par des réseaux criminels supranationaux . Il a annoncé la réactivation du Conseil national de lutte contre la contrefaçon créé en 2009 mais resté sans grand secours, admettant que la Tunisie s'est transformée en un espace ouvert pour la commercialisation des produits contrefaits, l'importation anarchique et la contrebande, ce qui a énormément nui au tissu industriel et commercial et réduit les recettes fiscales de l'Etat, outre les dangers des produits contrefaits sur la santé du citoyen. Il a mis l'accent sur la nécessité de prendre les mesures nécessaires sur le plan de la législation, du contrôle, de la sensibilisation et de l'économie afin de juguler la contrefaçon et ses méfaits sur l'économie et la société. La manifestation a permis, aussi, d'insister sur le rôle revenant autant à la profession qu'au citoyen dans la lutte contre la contrefaçon et la consommation des produits contrefaits. A cet égard, la représentante de la douane a indiqué que les contrefacteurs et les criminels de la contrefaçon se servent de moyens énormes de sorte qu'il est souvent difficile de distinguer le produit contrefait du produit originel, ce qui rend nécessaire l'aide du propriétaire de la marque pour le faire. Dans plusieurs cas, l'opération de contrôle et de répression est déclenchée à la suite de requêtes présentées par les sociétés commerciales et les parties lésées, car la Tunisie possède tout un arsenal législatif relatif à la protection des brevets d'invention, des marques commerciales, de la propriété industrielle, outre la protection de la propriété intellectuelle et artistique.