Lors d'un point de presse tenu hier au palais du gouvernement à la Kasbah, le ministre des finances, Slim Chaker, a indiqué que le taux de croissance économique pour 2015 se situera entre 0,5 et 1% et ne dépassera pas dans tous les cas 1%. Présentant, à cette occasion, les grandes lignes de la loi de finances complémentaire pour 2015, il a souligné que le taux de croissance économique prévu dans le cadre de la loi de finances initiale était 3%, puis il a été révisé à la baisse dernièrement et ramené à 1% mais il se peut qu'il ne dépassera pas 0,5%, en fin de compte, ce qui constitue le taux de croissance économique le plus faible enregistré après la révolution, durant les cinq dernières années et dans l'histoire de la Tunisie indépendante, de façon générale et il est très loin de ce que les partis politiques composant le gouvernement dont Nidâa Tounès avaient promis quant à l'impulsion de l'économie de façon à porter son taux de croissance à 7% et davantage. Le ministre a fait remarquer que cette baisse se traduira par une baisse dans les recettes de l'Etat d'environ 440 millions dinars, ainsi qu'un manque à gagner au niveau de la création des nouveaux emplois de l'ordre de 30 mille emplois, car un point de moins dans le taux de croissance économique signifie un manque à gagner dans ce domaine de l'ordre de 15 mille nouveaux emplois. Toutefois, malgré ce recul, le gouvernement a appliqué dans l'élaboration de la loi de finances complémentaire pour 2015 une politique d'austérité basée plutôt sur des considérations monétaires, car, a dit le ministre, le volume du budget général de l'Etat a été revu à la baisse et fixé à 27 milliards 900 millions dinars, dans le cadre de la loi de finances complémentaires, contre 29 milliards dinars dans le cadre de la loi de finances initiale, soit une réduction de l'ordre de 1100 millions dinars. Cette révision à la baisse permettra d'obtenir une réduction minime du déficit budgétaire, fixé à 4,8% du PIB dans le cadre de la loi de finances complémentaires contre 4,9% dans le cadre de la loi de finances initiale, ainsi qu'une réduction également minime de l'emprunt et de la dette publique, ramenée à 51,9% du PIB, contre 52,9% dans le cadre de la loi de finances initiale. Le Conseil des ministres avait approuvé mercredi 29 juillet la loi de finances complémentaire pour 2015, et l'avait présentée à l'Assemblée des représentants du peuple pour la discuter et la voter. Pas de changement dans le régime des subventions Le ministre des Finances a passé en revue les principales dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2015, parmi lesquelles la suppression de la taxe de sortie du territoire tunisien, sous forme d'un timbre fiscal de 30 dinars, instituée dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2014, la majoration de la bourse universitaire de 60 dinars à 80 dinars par mois, parallèlement à un train de mesures exceptionnelles sous le titre « appui au secteur touristique, à la sauvegarde des postes d'emplois et à l'assainissement du climat social » et un autre train de mesures sous le titre « dispositions en faveur des économiquement faibles et de la classe moyenne et de l'amélioration de leurs conditions de vie ». A cet égard, le ministre a annoncé le maintien du régime des subventions au profit des produits de consommation de base et autres produits subventionnés, de sorte que le montant de l'enveloppe budgétaire consacrée à ce volet est maintenu, sans changement, à hauteur de 1500 millions dinars comme prévu dans le cadre de la loi de finances initiale avec une augmentation de 30 millions dinars dans le cadre de la loi de finances complémentaire. Sur un autre plan, le ministre a indiqué que dans le but de renforcer les capacités opérationnelles de l'Etat en matière de lutte contre le terrorisme, il a été décidé dans le cadre de la loi de finances complémentaire d'augmenter les budgets du ministère de la Défense nationale, du ministère de l'Intérieur et de la douane, de 306 millions dinars. En réponse aux questions des journalistes, le ministre des Finances a indiqué que le gouvernement n'a pris encore aucune décision concernant la baisse des prix des carburants, à la lumière de la baisse des prix du baril du pétrole brut dans le marché international, faisant remarquer que l'orientation du gouvernement à ce propos est d'instaurer un régime d'indexation automatique des prix des carburants sur les prix du baril du pétrole brut dans le marché international, concernant la baisse et la hausse. Il a dit que le gouvernement compte procéder à une vaste consultation auprès de tous les partenaires en vue de convenir d'une politique bien déterminée dans ce domaine, car tout le monde n'est pas d'accord sur la mise en place du régime d'indexation.