La soirée du jeudi 06 août a été animée par Chedi Garfi et son orchestre. Le spectacle est intitulé «Charq» (Orient) où l'on propose un bouquet composé des joyaux de la chanson orientale arabe du siècle dernier. Ces chansons immortelles qui ont été revues pour être ensuite circonsuite à reprises par Chedi Garfi d'une manière originale et suivant une nouvelle répartition musicale panaché mêlant mélodies classiques et modernes. La troupe musicale était, à vrai dire, restreinte avec seulement quatre membres seulement : un oudiste, un flûtiste, un guitariste et un percussionniste. Le chef d'orchestre, Chedi Garfi, jouait du piano. Les chansons étaient interprétées merveilleusement par deux belles voix, l'une masculine (Raouf Abdelmajid) et l'autre féminine (Marwa Griâ) qui se succédaient sur la scène pour rendre hommage aux grandes sommités de la musique orientale arabe. La soirée a débuté par une composition instrumentale, en guise d'avant-goût, suivie par l'apparition du chanteur Raouf Abdelmajid, une valeur sure de la chanson tunisienne qui a choisi de commencer sa carrière artistique par l'interprétation des chansons arabes classiques, évitant ainsi de céder aux chansons « sandwitches » de tous les jours, qui sont éphémères. Il entama par le chef d'œuvre de ZakiNassif « HabayibnaHawalina » que le public a bien appréciée. Puis, il chanta la fameuse « LestouEdri » d'AbdelhalimHafedh, « Ahou Dalli Sar » de Sayed Darwiche, «SahirtouMinhouLayali» et puis il interpréta «Ya Zahraten Fi Khayali» de Farid Latrech pour finir avec «Ya Achikatou Al Wardi» de ZakiNassif. Il finit par une chanson bien de chez nous, celle de Mohamed Jamoussi, intitulée «AyounekNar ». Avec ce bouquet classique, il parvint à conquérir le public, devenu très impressionné par ce choix pertinent qui rappelle la gloire de la chanson arabe. Avec la jeune chanteuse Marwa Griâ, le même répertoire oriental a été suivi. Elle régala le public par une suite de chansons immortelles remontant aux années cinquante du siècle dernier, comme « Ana ElbiDalili », « Ya HabibiTaâlaIlhakni » de Leïla Mourad et « Imta Ha TaârefInniBahebbik » d'Ismahène pour finir avec la chanson tunisienne de Hédi Jouini « MahlêLayaliIchbilia ». Il faut noter également le raffinement des nouvelles répartitions musicales attribuées à cet orchestre de Garfi et qui sont agrémentées de temps en temps par un solo de luth ou de flûte. Cependant, on déplore l'absence dans cette soirée de certains instruments qui rappellent d'ailleurs l'authenticité de ce genre de musique et la nostalgie des chansons d'antan, comme par exemple le violon, le qanoun ou encore le violoncelle. D'ailleurs, on sait bien que Chédi Garfi a dirigé un orchestre plus complet dans d'autres festivals, comme par exemple celui de Hammamet le 26 juillet dernier. Par ailleurs, on se demande pourquoi nos chaînes de radio et de télévision ne diffusent pas ce genre de musique où l'oriental se marie à l'occidental, cette musique au goût du jour et dont les jeunes raffolent, surtout qu'elle rappelle le cachet d'une symphonie de par ses solos, ses récitals et ses arrangements musicaux. C'est que, d'après les chansons émises sur nos ondes, on assiste à une certaine standardisation du goût chez les auditeurs ! C'est peut-être pour cette raison que les troupes symphoniques ne drainent pas suffisamment les gens lors de leurs concerts.