Le contraire nous aurait étonné... Il faut tout changer pour que rien ne change? Super Jalloul on l'aime, parce qu'il ne craint pas de mettre les pieds dans le plat, quand il le faut, et autant de fois qu'il le faut, dans l'objectif de faire avancer les choses, même si la partie n'est pas gagnée d'avance, et qu'il y a du boulot en perspective, parce que ce n'est pas à-ras-le caniveau que le système éducatif tunisien a pris ses quartiers de noblesse, mais en creusant bien plus profond pour être sûr que la remontée en sera encore plus périlleuse, et qu'elle prendra son temps. C'est-à-dire que dans un siècle, -ne nous précipitons pas-, nos enfants pourront, avec un peu de chance, voir le bout du tunnel. Car, pour réparer une porte qui serait cassée, ou passer un coup de peinture pour rafraîchir un mur, dans le meilleur des cas, ça peut s'arranger très vite. Enfin, c'est une façon de parler. Mais pour changer les mentalités, combien d'années-lumière nous faudra-t-il compter avant que le miracle ne finisse par advenir? L'exemple du petit Zakaria -huit ans-, affublé d'une très forte myopie, et dont la mère a dû recourir à l'intervention du ministre pour que son fils soit à nouveau accepté dans son école qui n'avait pas voulu de lui de prime abord, est assez probant, pour qu'il soit aisé d'en tirer les enseignements qu'il faut. Pourquoi faut-il qu'il y ait, en permanence, un bâton au-dessus de certaines têtes, pour qu'elles se décident à accomplir... leurs devoirs, sans qu'il soit besoin d'insister, ou de recourir à l'intervention d'un tiers, qui aurait, forcément les épaules plus solides, pour être certain d'avance, de ne pas essuyer un refus? Parce que nous sommes devenus un peuple, qui a besoin, continuellement, de se faire remonter les bretelles, pour agir dans la bonne direction. Sans cela, sans une épée de Damoclès suspendue quelque part, nous serions ces êtres, déshumanisés, sans foi, ni loi, qui ne respectons que la force: poltrons par essence, lâches par habitude, et serviles par tradition. Notre image en prend un sacré coup n'est-ce pas? Ce n'est pas très reluisant, et c'est pourtant notre vérité. Toutes proportions gardées comme cela va de soi. Il faut le reconnaître cependant, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond sous nos cieux. Et cela ne date pas d'hier. Revoir les programmes d'enseignement de fond en comble, ne sera pas une mince affaire! C'est pourtant là que le bât blesse d'abord. Il n'y a pas de hasard... Bourguiba a dû se retourner un milliard de fois dans sa tombe.