Il avait la face livide et la mine abattue après la défaite contre le CAB dont il était à mille lieux de s'attendre. Decastel a malgré tout eu le courage suffisant pour assumer sa part de responsabilité dans ce revers. L'entraîneur sfaxien n'a cependant pas été suffisamment explicite pour préciser la nature de ses erreurs, soit avant, soit en cours de match. Mais, à l'évidence, Decastel et son adjoint Rachid Bouaziz accomplissaient leur travail convenablement. Et il n'y a qu'à les voir à l'œuvre à l'entraînement pour s'en rendre compte. Tous les aspects du jeu, techniques et tactiques, sont minutieusement travaillés, tenant compte du futur adversaire et du lieu du match (at-home ou en déplacement). Cela, sans compter le précieux travail qu'accomplit le préparateur physique, le Français Richard Michel. Des erreurs pourtant corrigées à l'entraînement Mais, malheureusement une bonne partie du travail, exercices et autres schémas tactiques effectué à l'entraînement, n'a pas été exécutée par les joueurs sur le terrain en cours de match. Sur le premier et le troisième but bizertins, la défense commit la même erreur de placement sur laquelle l'entraîneur attira pourtant l'attention des joueurs plus précisément lors du match d'application disputé deux jours avant la rencontre. Toujours est-il que Decastel, qui a fait jouer les éléments les plus en forme, et les mieux indiqués devait souligner que son équipe a manqué de concentration, que ce soit en défense ou en attaque (dix occasions ratées). Il n'a pas non plus hésité à noter que l'ensemble a péché par un excès de confiance néfaste en sous-estimant l'adversaire. En s'exprimant ainsi, Decastel laisse entendre que la préparation psychologique et morale du groupe n'a pas été suffisamment bien menée pour éviter aux joueurs ce genre de comportement qui leur fut fatal en fin de compte. A Tunis pour éviter la pression du public Decastel ne cache pas que cette défaite à Sfax, survenant dans la foulée de celle essuyée contre l'ESS, aura de lourdes retombées sur le moral de ses joueurs. Et cela lui donne bien de soucis dans la mesure où l'équipe s'apprête à négocier la finale aller contre El Merrikh, samedi prochain à Oum Dormane. Decastel a insisté cependant sur le fait que l'entreprise de renflouer le moral des joueurs constituera une des grandes priorités dans la préparation de cet important rendez-vous continental, face à l'autre monstre sacré du football soudanais, avec Al Hilal. Cette préparation a été entamée hier afin d'éviter la pression supplémentaire du public. Ce dernier n'a en effet rien à gagner et tout à perdre, en haussant la tension avec toutes les conséquences que l'on imagine. Les supporters doivent nécessairement plaider pour l'accalmie, quitte à passer au jugement à l'issue du second round qui se jouera au stade M'hiri le samedi 17 novembre prochain.