La scène artistique dans laquelle évoluent les artistes tunisiens s'élargit. Elle implique désormais, non seulement la réalité tunisienne nationale qui voit le nombre de manifestations artistiques (festivals, rencontres, expositions, symposium...) augmenter, mais aussi une variation dans ses formes allant jusqu'à intégration des activités régionales ou internationales et des espaces d'art de plus en plus nombreux. Trois manifestations ont été développées dernièrement impliquant d'une manière ou d'une autre des artistes tunisiens qui méritent notre attention : La première de ces manifestations est celle qui a lieu à Marseille sous le titre de Traces: Fragments d'une Tunisie contemporaine (Fragments I et Fragment II) et qui se tient au Mucem. Elle sera l'objet d'un commentaire spécifique. La deuxième intervention d'une artiste tunisienne s'est déroulée à Paris au Palais Chaillot dans le cadre de l'exposition lumières d'Afriques; où Mouna Jmel a représenté la Tunisie dans l'exposition africaine de 54 artistes, 54 œuvres, 54 pays; nous y reviendrons ... Le symposium d'Azmour au Maroc La troisième activité qui a impliqué des artistes tunisiens a été le symposium d'Azmour au Maroc, sur la côté atlantique. Le symposium, accompagné d'un workshop, n'est pas exclusivement tunisien; il est international et c'est tant mieux. Il a impliqué vingt et un artistes de plusieurs nationalités: Français, Tunisiens, Hollandais, Italiens, Belges, Saoudiens, Jordaniens, Imaratis, Irakiens et Marocains. Plusieurs genres artistiques furent pratiqués dont la peinture, la sculpture, l'art graphique..., mais il semblerait que c'est la peinture qui a eu la part du lion au cour du workshop qui s'était prolongé du 4 au 11 novembre 2015. Le symposium Mediterraneen des ateliers d'art contemporain Le Symposium Méditerranéen D'Azemmour (Maroc), avec la participation de l'AAC (Ateliers d' Art Contemporain), fut sous la Présidence de : Mme. Anne-Michelle Vrillet, avec plusieurs autres artistes dans l'organisation dont plus particulièrement Rim Ayari de la Tunisie comme coordinatrice et Zinelabdine Elamine du Maroc pour la réalisation effective de l'événement. Sans entrer dans les détails stylistiques et les choix picturaux qui seront relevé lors de l'exposition à Casablanca au milieu du mois de décembre, nous pouvons dire qu'une ambiance très confraternelle a dominé la rencontre d'Azmour. N'en déplaise à certains qui escomptaient un échec de la rencontre, nous pouvons affirmer qu'aucun incident négatif ne l'a émaillée. Au contraire, les artistes femmes et hommes ont travaillé dans l'esprit collectif de l'amitié. Cette manifestation a été promue par Rim Ayari. C'est elle donc, avec quelques amis artistes qui a mobilisé les fonds et organisé tout le workshop. C'est ainsi que les peintres solidaires ont pu admirer le travail du seul sculpteur (notre ami Hamadi Ben Neya ) et de l'apprécier. Les peintres très différents les uns des autres se sont connus et se sont valorisés: Zinelabidine Elamine, Laila Iraki, Abdelaziz Ousalah, El Mehdi Mofid, Maria Kermadi, Rim Ayari, Adil Haouata, Besma Ben Yahia, Fouad Chardoudi, Nahar Marzooq, Jaride Ahmed, Hamadi Ben Neya, Ali Rashid, Nesreen Subeh, Corine Pagny... amicalement et artistiquement pour pouvoir livrer le 16 décembre une exposition dans une galerie à Casablanca le fruit de leur débat artistiques. Cette rencontre qui a été suivie par beaucoup d'observateurs amis et même adversaires du projet ne devrait pas manquer de susciter d'autres rencontres tellement les dialogues et les discussions entre les artistes ont été fructueux. En attendant de voir de belles œuvres se déployer à Casablanca lors de l'exposition, nous sommes d'ors et déjà sûrs que les travaux de beaucoup de nos peintres maghrébins et autres vont être remarquables. Le travail de sculpture de Hamadi Ben Neya va certainement nous étonner tellement il sera unique, il l'est effectivement. Pour mieux éclairer cette rencontre nous avons invité Olfa Jomaa pour répondre à quelques questions qui éclaireront la rencontre d'une manière plus précise: Question 1: Quels sont les genres artistiques pratiqués lors de ce symposium? Il y a de la peinture dans tous ses styles: abstraction, figuration et expressionisme, accompagnée de la sculpture de Hamadi Ben Neya issue de la récupération qui semble donner vie à ce qui était inerte. L'installation aussi figurer dans ce symposium avec un travail collectif de Corine Pagny et Fatma Abdullah luttah et qui tentait de soulever le problème des refugiés en Europe. Question 2: Pourquoi les organisateurs avaient choisi Azmour et pas la Tunisie ? Cette rencontre va certainement faire le tour de la méditerranéen et aboutira nécessairement en Tunisie; le lieu, par sa diversité en fait, redonnera chaque fois un nouvel impact sur la rencontre. Question 3: Quel est l'avenir de cette rencontre ? Les artistes, mis à part le travail collectif, ont toujours besoin de se rencontrer afin d'échanger leurs expériences humaines et artistiques. Cette rencontre aura désormais beaucoup de répercussions. Même si les artistes tunisiens ne sont pas très nombreux, il se pourrait qu'un autre symposium, celui là centré sur le land-Art part de la Tunisie, du Djerid plus particulièrement afin de participer à mettre en valeur cette région... il faudrait l'espérer, du moins, en travaillant dur pour réaliser ce projet grandiose. Mais ceci est une autre affaire.