Quoi de plus vivant que la joie pour chasser la tristesse et conjurer la douleur de perdre des êtres qui nous sont chers...tel est le but d'une exposition qui se tient actuellement et jusqu'au 09 janvier 2016 à l'espace Sadika, rebaptisé , Galerie Alain Nadaud, à la mémoire du célèbre écrivain français Alain Nadaud, époux de l'artiste Sadika Keskes, (maitre dans l'art du verre soufflé) et décédé en 2015 en Grèce . Des artistes tunisiens et français fidèles des lieux et proches du couple, se sont donné rendez-vous dans cet espace fraichement réaménagé, pour présenter des peintures , sculptures , installations, gravures, photographies et vidéos ; des œuvres débordant de vie qui en disent long sur la joie et le bonheur tandis que d'autres évoquent plutôt la déchirure et la séparation, comme pour nous rappeler des pans de la vie d'un couple auquel les artistes toutes disciplines confondues, rendent aujourd'hui un vibrant hommage. Aux côtés de noms connus comme (Majdi Kaanich, Othman Taleb, Najet Gherissi , Fatma Guidara, Mohamed Ben Soltane, Fatma kammoun Fehri, Mona Jmel Siala, Nadia Zouari, Houda Ghorbal , Dominique Médard, Wadii Mhiri, Marie José Armando, Abdelaziz Mohsni , Olivier Derveloy, Jean Lancri, Maged Zalila, Jamel Sghaier, Haithem Soua, Amor Ghedamsi, Amel Ben H'sine, Michel Giliberti, Besma Helal, Gabriel Di Pascoa et Sadika Keskes ) dont les œuvres remplissent l'espace et les cimaises de la galerie, d'autres invités étaient présents pour apporter leurs témoignages sur la vie et l'œuvre d'Alain Nadaud qui était, selon Fatma Kammoun Fehri ,« un amoureux de la méditerranée et un passionné de la navigation . Sa joie a été représentée par des voiliers longeant les mers, des scènes de danse, des groupes de musique ... Des œuvres représentant un hommage à la joie du couple pour perdurer dans un bonheur infini tout en luttant avec l'art contre la mort... » Hatem Bourial, journaliste et homme de culture, nous a surpris encore une fois ce jour là, avec une improvisation sur le thème « Virgile dans l'humus », à propos des pérégrinations d'Alain Nadaud entre la forêt de Gammarth et la mémoire de Carthage. En effet, après avoir enseigné en Irak et au Nigéria, Alain Nadaud a travaillé pendant des années comme conseiller littéraire chez plusieurs éditeurs parisiens. Il est l'auteur d'essais, de nouvelles et de romans dont « Archéologie du zéro » et « Auguste fulminant », ce dernier relatif à un hypothétique séjour de Virgile à Carthage. Après avoir dirigé le bureau du livre à l'Institut Français de Tunis puis attaché culturel au Québec, il est revenu vivre et se ressourcer parmi nous en Tunisie et précisément à Gammarth d'où il puisait son inspiration pour écrire et produire. Le cher disparu aimait aussi la musique ; Riadh Fehri au violon, accompagné de deux autres musiciens (piano-violon) , ont joué des morceaux de Haydn à la mémoire d'Alain Nadaud qui appréciait de son vivant la musique classique et particulièrement le compositeur autrichien du 18ème siècle. Paix à son âme ...et à celle de tous ceux que nous aimons...et qui demeurent vivants dans nos cœurs.