Barragiste en 1959 pour une place en division nationale, l'ES Metlaoui a attendu la fin de la saison 2012/2013 pour réussir son pari et se faire une place parmi l'élite. Une place chèrement défendue durant deux saisons qui n'ont pas été faciles réussissant chaque fois à sauver sa place lors des dernières journées. Lors de la saison écoulée, tout portait à croire que l'équipe minière ne pouvait tenir le rythme de la Ligue 1 et au bout de 25 journées elle était relégable. Mais le miracle est venu avec l'arrivée de Mohamed Kouki qui a réussi en un laps de temps à redresser la barre et remettre les joueurs en confiance. Sa principale mission était l'opération sauvetage réussie avec brio. Cette réussite a encouragé les dirigeants à renouveler leur confiance en l'enfant de Béja tout en opérant des transferts en qualité et en nombre pour lui permettre de travailler dans la sérénité. Les résultats de son entreprise n'ont pas tardé à voir le jour. Une première et éclatante victoire aux dépens de l'ES Sahel devait le conforter dans ses choix et rehaussé le moral des joueurs. Et comme on dit, la victoire appelle la victoire, l'ESM devait se distinguer plus d'une fois au cours de l'actuel exercice signant lors de la première phase 7 succès dont ceux obtenus face à l'ESS et le CA. L'ESM a réussi à s'imposer en déplacement deux fois, à Kasserine et contre le CSHL, mais a perdu à six reprises dont 2 fois à domicile. Un bilan largement positif pour une équipe qui joue sans vedette, mais qui favorise le jeu collectif. D'ailleurs les deux « mercato » celui estival et celui de ces derniers jours n'ont pas vu venir des joueurs d'exception, mais plutôt des joueurs qui répondent aux profils recherchaient par Mohamed Kouki pour combler des vides remarqués. Ils ont été 6 en été et seulement 3 lors du marché des transferts d'hiver. Ainsi, Slim Mezlini, Skander Escheikh et Khaled Gharsellaoui portent le maillot de l'équipe durant le restant de la saison. Trois joueurs confirmés et capables de donner le plus et surtout améliorer le rendement offensif de l'équipe. Un rendement en deçà ses espérances. En effet, l'ESM n'a réussi à marquer que 12 buts en 15 rencontres soit moins d'une réalisation par match, dont 8 seulement réussis à domicile. Trop peu pour une équipe qui veut jouer le rôle d'outsider en attendant celui de concurrent pour une des places d'honneur. L'actuel classement de l'équipe, 4ème à égalité de points avec le CAB ne peut qu'encourager le groupe pour aller de l'avant et aborder la seconde phase de la compétition avec les mêmes arguments et le même désir de réussir. Ce trio de nouveaux venus doit en principe donner plus de poids aux deux compartiements de l'entrejeu et de l'attaque. Skander Escheikh qui a donné des preuves là ou il est passé, peu mettre son expérience et sa large vision du jeu au service de son équipe et constituer avec Slim Mezlini un duo de choc capable de changer l'approche offensive. Mais en même temps, le staff technique aura du travail à faire sur le plan défensif. Ce compartiment qui a longtemps flirté avec les meilleurs du championnat a laissé entrevoir des signes de lassitude et de fatigue, sans pour autant perdre sa place sur le podium avec 11 buts encaissés contre 8 aux deux meilleurs, l'ESS et le CAB et devant l'EST et le CSS. L'ESM qui aura à jouer 8 rencontres à domicile lors de la phase retour du championnat. Elle recevra l'EST et le CSS, mais se rendra chez l'ESS et le CAB. Rien que pour ces quatre adversaires, les miniers devraient confirmer leur ambition et permettre à Mohamed Kouki de conforter ses choix et donner à son équipe une autre envergure. Disons tout de suite que la tâche ne sera pas de tout repos, mais grâce au mental des joueurs et au nouvel état d'esprit qui règne les miniers sont capables d'aller de l'avant et de réussir une saison exceptionnelle qui marquera sans aucun doute un tournant important dans la vie du club qui fêtera cette année ses 66 ans d'existence. M. Rached Mohamed Kouki : « La marge de progression est encore assez importante ! » Prendre une équipe au bout du précipice et dont le maintien ne semblait nullement évident, n'est pas à la portée de tous les techniciens. Certains auraient préféré décliner l'offre et éviter d'inscrire sur leur CV une quelconque rétrogradation. Pourtant Mohamed Kouki a osé le coup. Lui qui venait de clore une aventure des plus passionnante au Soudan à la tête du Hilal a vite fait d'accepter l'offre de l'ES Metlaoui croyant tout simplement en ses compétences et sur l'expérience accumulée tout au long des dix dernières années au cours des quelles il a réussi de très bons résultats avec l'OB puis l'accession de l'AS Gabés en Ligue 1. Mohamed Kouki débarqué à Metlaoui pour relever Habib Mejri, avait pour principale mission d'assurer le maintien de l'équipe, mais voilà que l'enfant de Béja a fait mieux en parvenant à l'objectif tracé, tout en dotant l'équipe d'assises solides qui se sont vérifiées lors de la première moitié de l'actuel exercice. L'ESM est passé du statut de relégable à celui d'outsider. Qu'est ce qui a changé depuis votre arrivée ? Il n'y a pas de secret. Seul le travail et le sérieux payent. Deux éléments auxquels j'accorde beaucoup d'importance là ou je passe. Mais la réussite n'est toujours pas évidente car cela demande la participation de toutes les parties prenantes. Joueurs, dirigeants et supporters. A Metlaoui touts ces conditions se sont réunies pour parvenir au rang tenu par l'équipe aujourd'hui. Le mot de passe entre moi et les joueurs d'une part et moi et mes employeurs de l'autre est le respect mutuel, la confiance et la franchise. A mon arrivée à l'ESM j'ai trouvé un groupe moralement atteint et qui n'avait plus confiance en ses moyens. J'ai commencé par une thérapie psychique auprès des joueurs qui très vite ont répondu présent et se sont défoncé aux entraînements et sur le terrain pour réussir l'opération sauvetage et assurer le maintien. Avec cet acquis moral, et l'adhésion de tous à la charte mise en place, nous avons pu aborder l'actuel exercice sous les meilleurs auspices, pour envisager l'avenir avec beaucoup d'optimisme. Qu'est ce qui a changé cette saison par rapport à celle précédente ? A mon arrivée à Metlaoui les joueurs étaient en proie au doute et l'effectif très hétérogène ne pouvait tenir tête à des équipes plus huppées et mieux étoffées. Après l'opération sauvetage réussie et une fois le maintien assuré, j'ai commencé par dresser un bilan et arrêté les besoins de l'équipe. La majeure partie des recrutements effectués lors du mercato estival, étaient des recrutements ciblés et l'arrivée d'une pléiade de joueurs de qualité et surtout des joueurs à l'expérience confirmée a créé une concurrence saine qui a été bénéfique pour l'équipe où seuls les plus en forme et les meilleurs pouvaient jouer. Cette concurrence a été une source de motivation qui a facilité ma tâche et permis aux joueurs de s'exprimer pleinement sur le terrain sans complexe même face aux « grands ». Toujours est-il que les imperfections persistent encore, et un travail de longue haleine doit être entrepris pour inculquer aux joueurs la culture de la victoire qui leur fait encore défaut, d'où les quelques faux pas enregistrés aussi bien à Metlaoui qu'en déplacement face à des équipes de notre rang. Quelles sont les ambitions de l'ES Mpour le reste de la saison ? Nous ne pouvons pas dire que nous avons atteint un quelconque objectif. C'est vrai que l'équipe joue plus aisément loin de la pression des dernières places au classement et de la peur de la relégation, mais cela reste insuffisant car la marge de progression est encore assez importante, mais les moyens d'y parvenir ne sont pas toujours disponibles. L'argent pour ramener des joueurs d'envergure et source de motivation pour les joueurs ne coule pas à flop, et là réside toute la différence entre les clubs nantis et les autres démunis. Notre principal objectif tracé en accord avec les responsables est le maintien. Nous essayerons d'avancer et de réussir une seconde phase meilleure sinon égale à la première. Nous avons ciblé nos recrutements pour le dernier mercato et je pense que nous sommes sur la bonne voie. Toutefois je ne peux insulter l'avenir comme je pense qu'avec le même esprit qui règne actuellement parmi le groupe nous pouvons jouer le rôle d'outsider loin de toute pression. Interview réalisée par