Le sens des nuances, sur le fil du rasoir. Mais c'est vrai qu'il y a d'autres priorités. En ce sens qu'il ne faut surtout pas se disperser, sur des considérations d'un autre ordre, vu les circonstances, au point de ne pas pouvoir présenter un front uni, au moment opportun. C'est-à-dire incessamment, sous peu, par-delà les clivages, l'intérêt national devant primer sur tout le reste, lorsque le danger nous guette, et pas qu'à nos frontières censées être protégées, mais qui s'avèrent poreuses par endroits, sachant que l'ennemi qui n'a pas qu'un seul visage, s'astreint, en catimini, à envoyer, de faux signaux par-ci, un ballon d'essai par là, histoire de juger, et de jauger de nos défenses, pour envoyer ses pions. Il n'y a pas qu'une anguille sous roche... Pour le reste, que le parti Ennahdha tende à tout faire pour se racheter une conduite, avant la tenue de ce fameux congrès, censé laver plus blanc que blanc, quitte à opérer à un retrait stratégique, histoire de reculer pour mieux sauter, il est indéniable qu'en l'état actuel des choses, on s'en fout un peu comme de l'an quarante, tant que le pays trouve à s'arranger d'un consensus, qui s'exercerait à la haute voltige, pourvu qu'il y ait un équilibre qui en découlerait, afin que nos fondements ne tremblent pas sur leurs assises, le but étant de ne surtout pas rajouter un grain de sel qui serait malvenu, dans une cocotte-minute dont il importe, aujourd'hui plus que jamais, d'en desserrer la soupape de sécurité, pour éviter l'implosion. Sous nos douces latitudes, nous aspirons à la paix : « paix : peuples... ». Nous ne voulons pas la guerre pour nos voisins non plus. Le bruit des bottes nous horripile. Il y en a qui aiment ça. Ceux-là, comme toujours, se donneront bonne conscience. Ils n'ont toujours pas révisé les leçons de l'Histoire. L'ancien monde, le nouveau monde... Ils attendent quoi : la grande déflagration ? Ils oublient qu'elle peut les emporter dans son sillage. Un jour ou l'autre...