Les lois sur l'environnement urbain adoptées à l'ARP et prévoyant des amendes qui vont de 300D à 1000D aux contrevenants permettent d'espérer des mesures concrètes et dissuasives contre les pollueurs surtout dans les villes et les périphéries des campagnes. C'est le seuil minimal de crédibilité après avoir abandonné les peines de prison en la matière, mais ça va être la croix et la bannière pour espérer une application sérieuse et effective des lois. Ce qui est à craindre, c'est un peu ce qui ressemble à cette boutade bien connue des tailleurs d'antan quand ils font un beau costume pour un client très peu doué par la nature : « Quel beau costume sur un homme aussi mal foutu » ! Le mal a pris une telle ampleur qu'il va falloir bien des années pour rectifier l'indiscipline urbaine installée dans ce pays et aggravée par le laisser-aller intégral des cinq dernières années de la Révolution. Mais, disons qu'il n'est jamais trop tard, et ne faisons pas la fine bouche quand nos honorables députés arrivent à faire œuvre utile dans le concret. Cependant, quelques préalables pour la réussite de la démarche nous semblent nécessaires. Primo, donner les instructions claires pour appliquer les lois avec suivi et contrôle en parallèle (des autorités S.V.P et pas de l'autre « parallèle » institutionnalisé par le système « D » tunisien). Secundo, prévoir les décharges pour les déchets solides dans toutes les grandes cités, en faisant connaître au public, par panneaux publicitaires, numéro vert et même dans les journaux, le lieu des décharges et comment y accéder. On peut même rappeler cela sur les panneaux routiers en rappelant que le dépôt dans les décharges autorisées est « gratuit » alors que dans toute l'Europe c'est payant ! Autre nécessité qui urge c'est de changer le système des collectes en milieu urbain de manière à séparer les matières déposées, bois, verre, métal, carton, plastique recyclables et les déchets périssables non recyclables Il y a plus de trente ans on a commencé une expérience du côté de la Cité El Khadhra, à Tunis, dans ce sens, mais vite abandonnée, le vandalisme, que nous avons hérité de nos ancêtres les « Béni Hilal », aidant ! J'en arrive maintenant à la maîtrise de la croissance urbaine qui nage dans l'anarchie la plus totale depuis notre sainte et auguste « Révolution » et qui a donné des droits acquis de fait à la construction anarchique tolérée et même encouragée par diverses parties complices. Merci de m'autoriser à ne pas les citer ! Or, le ventre mou de cette croissance de la pagaille non contrôlée, c'est l'aménagement du territoire qui telle cette caravane de nos autres « ancêtres les bédouins », passe sa vie à transhumer, de l'Equipement, à l'Agriculture, à l'Environnement et maintenant qui sait, vers le nouveau département des collectivités locales et régionales. La révision des plans est toujours en déphasage complet avec la réalité du terrain, c'est comme si on travaillait sur de vieilles cartes topographiques, dont certaines datent du protectorat français en Tunisie ! Or, avec les moyens et les technologies modernes il est facile d'appréhender cette même réalité sur le terrain et de planifier rapidement les correctifs nécessaires. Encore, faut-il huiler la coordination entre les différents départements précités, avec toutes les difficultés foncières et les problèmes inouïs de l'occupation (ou en arabe, « El hawz »), à la limite de la légalité. C'est dire que les problèmes sont ardus et qu'il faut de véritables bâtisseurs patients et laborieux pour mettre à niveau nos plans d'aménagement du territoire, de Bizerte à Borj El Khadhra. Toujours dans les méandres de cette problématique de la planification des croissances urbaines et périphériques des villes tunisiennes et au risque de me répéter : « A quand un Belvédère pour chaque ville tunisienne » ?! Le grand parc de la ville de Tunis, suffoque sous le poids du « surpeuplement » en période de vacances scolaires et pendant les week-ends. En cours de semaines, il a pour vocation « première » d'être le parking du centre-ville, et les dimanches, bonjour la « formule 1 » et les courses automobiles ! Alors que faire ! La seule et unique solution c'est de désenclaver Tunis, de toutes les conséquences fâcheuses de l'exode, et de donner vie et qualité de la vie recherchée à Tunis la capitale, aux autres cités et villes de Tunisie. Un « Belvédère » pour chaque métropole de gouvernorat, doit être une aspiration et une exigence première et essentielle que le ministère de l'Environnement et les services concernés, doivent réaliser au cours du plan 2016-2020... et c'est possible... Si la volonté se met en marche ! Un grand parc c'est d'abord 20 à 50 hectares, un sondage pour l'eau et une pépinière... le reste c'est une affaire de défi des hommes qui ont l'étoffe des bâtisseurs et la Tunisie en a la tradition depuis un certain... Habib Bourguiba ! K.G