«Recul notable du nombre des mouvements de protestation et de celui des cas de suicide et de tentative de suicide, aux mois de février et mars 2016, par rapport au mois de janvier 2016, mais recrudescence alarmante de la violence, sous toutes ses formes. Telle est l'une des conclusions des rapports des mois de février et mars 2016 relatifs à ces phénomènes et présentés lors du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, tenu, hier 13 avril, à l'intention des représentants des médias. Le président de l'Observatoire social relevant de ce Forum, Abdessattar Sahbani, a souligné que la violence, sous toutes ses formes, continue d'augmenter, en Tunisie, de façon inquiétante, mettant l'accent sur la nécessité de penser à l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre ce fléau. Au mois de février 2016, l'Observatoire suscité a recensé 650 mouvements de protestation dans l'ensemble du pays et 83 cas de suicide et de tentative de suicide, contre 550 mouvements de protestation et 43 cas de suicide et de tentative de suicide durant le mois de mars 2016. Des formes de protestation inédites ont été enregistrées, se traduisant par le déplacement des protestataires, de leurs villes d'origine à l'intérieur du pays vers la capitale Tunis, à pied et en groupes, pour y manifester, de sorte que l'agglomération de Tunis est devenue une destination préférée pour y organiser les mouvements de protestation, sans doute parce qu'elle est la capitale politique et administrative du pays et offre plus de chances aux protestataires pour faire entendre leurs voix. S'agissant des suicides et des tentatives de suicides, c'est toujours la frange d'âge 26/35 ans qui est la principale victime de ces drames, mais des cas de suicide et de tentative de suicide ont été recensés chez des enfants de moins de 15 ans. Le Forum des droits économiques et sociaux a émis l'espoir, à cette occasion, de voir les autorités procéder, comme elles l'ont promis, à la publication du rapport officiel sur les cas de suicide et de tentative de suicide en Tunisie, au cours de 2015, saluant les initiatives prises par des départements ministériels et des structures publiques, dont notamment le ministère de l'Education, en vue d'apporter leur contribution à la lutte contre la tendance au suicide, en particulier dans les milieux des enfants et des élèves.