Lors de la tenue de ses journées parlementaires, le bloc du mouvement de Nidaa Tounes a accepté et validé les adhésions de Youssef Jouini, de Nourredine Ben Achour et de Ridha Zghondi, tous trois récemment démissionnaires du bloc de l'Union patriotique libre. Suite à l'annonce officielle de ces adhésions – faite, hier, à l'occasion de la plénière de l'Assemblée des représentants du peuple – le président de l'UPL, Slim Riahi, a vite fait de réagir en publiant un ‘communiqué' sur sa page officielle. Ainsi, M. Riahi a publié la photo de Sofiène Toubel, le nouveau président du bloc de Nidaa, accompagnée par celle de l'homme d'affaires controversé, Chafik Jerraya. Ces deux photos ont été publiées avec un petit paragraphe où le président de l'UPL a présenté ‘ses sincères félicitations à l'adresse du président de Nidaa Tounes, Chafik Jerraya, et de son secrétaire général et président de son bloc, Sofiène Toubel, pour ce bel accomplissement et pour cette affaire conclue avec succès dans le but de faire récupérer au parti de Nidaa sa place d'antan au sein du Parlement'. Suite à cette publication musclée, nous avons contacté Yosra Mili, membre du bureau exécutif de l'UPL et chargée de la communication, qui nous a confirmé l'authenticité de la publication tout en nous expliquant que Slim Riahi n'a pas encore prévu de déclaration médiatique. Selon une autre source proche du parti, préférant garder l'anonymat, M. Riahi aurait perdu son sang froid après cette adhésion puisqu'il y aurait eu, lors de la dernière réunion des partis de la coalition au pouvoir, un accord entre les quatre partis stipulant qu'aucun bloc de la coalition n'a le droit (moral bien évidement) de recruter des députés dissidents de l'un des blocs du Quartet. Slim Riahi se serait, donc, snti ‘trahi' par ses alliés qui, non seulement n'ont pas tenu parole mais, en plus, l'ont ouvertement défié, toujours selon notre source, en recrutant ceux qui lui avaient tourné le dos. Indépendamment des circonstances de cette publication, elle vient renforcer une rumeur qui circule depuis fort longtemps : il s'agit de l'implication directe de Chafik Jerraya dans les affaires internes de Nidaa Tounes. Sofiene Toubel serait, toujours selon ces mêmes bruits, proche de l'homme d'affaires et aurait même collaboré avec lui dans le passé. Seulement voilà, et en l'absence de toute confirmation ou démenti de la part des concernés, nous ne pouvons avancer davantage dans ces hypothèses. Ce qui nous intéresse dans toute cette affaire c'est la fragilité de la coalition du pouvoir qui reprend le cœur du débat avec cette réaction de Slim Riahi. Il y a à peine quelques semaines de cela, cette même coalition avait frôlé la chute après que les députés d'Afek Tounes aient tenu des propos assez révélateurs sur la réalité de la coordination entre les quatre partis : on avait expliqué qu'en réalité, la coalition travaillait en duel des deux grands partis, en l'occurrence Nidaa Tounes et Ennahdha, qui ne faisaient qu'exclure les deux autres formations pour travailler dans un sens unique. Il avait fallu beaucoup d'efforts et de négociations pour que la crise se passe sans apporter de dégât majeur. L'autre incident était aussi déclenché par Slim Riahi qui s'était emporté, publiquement, contre le ministre de la Jeunesse et du Sport, Maher ben Dhia, et contre le chef du gouvernement, Habib Essid, après que l'équipe sportive qu'il préside ait perdu un match de football... Aujourd'hui, Nidaa Tounes se prépare, visiblement, à mener une nouvelle querelle interne. Toutefois, cette attaque ‘extérieure' peut amener les dirigeants du mouvement à s'unir afin de répondre aux attaques de Slim Riahi qui portent atteinte à l'honneur du mouvement, si elles s'avèrent être vraies, ou, si elles ne relèvent que de l'ordre de la fiction, doivent absolument être démenties et rectifiées. Affaire à suivre absolument !