L'exigence de neutralité de l'avocat dans son travail, est dans le but de lui permettre de jouer pleinement son rôle conseil et échapper à une identification pernicieuse. Cela se contredit-il avec la liberté d'expression de l'avocat qui doit pouvoir trouver un juste équilibre entre la nécessité d'assurer à son client un procès équitable et la protection du pouvoir judiciaire. Elle doit aussi être compatible avec les règles de déontologie de la profession d'avocat. Tout cela pour dire que dans l'exercice de sa fonction, l'avocat ne doit pas défendre des points de vue politiques, ou prendre en considération des éléments autres que ceux qui lui sont conférés par la loi. Il est cependant libre de ne pas se constituer, dans des affaires qui ne lui paraissent contraires à ses principes ou à ses convictions. Mais une fois qu'il a accepté de se constituer, il doit s'investir pour défendre son client conformément à la loi applicable et loin de toute considération de quelque nature qu'elle soit. Avocats et magistrats Cependant l ‘avocat chargé d'une affaire déterminée n'est pas un témoin extérieur chargé d'informer le public, comme le journaliste par exemple. Il est partie prenante de la machine judiciaire et doit donc à ce titre faire preuve d'une certaine retenue vis-à-vis du magistrat, garant du procès équitable où les droits de la défense sont garanties. Certes la parole est libre, cependant la plaidoirie d'un avocat doit se dérouler dans les limites fixées par la déontologie. C'est ce qu'a confirmé dernièrement le nouveau bâtonnier , en déclarant aux médias qu'il imposerait de le respect de l'institution de défense des droits de l'Homme, dont les hommes en robe noire sont parmi les garants, en tant qu' acteurs de Justice aux côtés des magistrats. Aussi est-il fermement décidé, de rompre avec toutes les mauvaises habitudes de copinage et d'intérêt partisans, au détriment de l'intérêt du justiciable. Les avocats, a-t-il déclaré, sont « les porte-parole de la profession au sein de leurs partis, et les représentants partis au sein de l'institution ». Autrement la profession ne doit avoir aucune coloration politique, un avocat étant tenu de défendre les justiciables quelles que soient leur tendance politique et leur appartenance ethnique. Quid de l'immunité de l'avocat, A l'instar du magistrat, l'avocat jouit de l'immunité dans le cadre de l'exercice de la profession, c'est-à-dire notamment au cours de sa plaidoirie à la barre du tribunal. Toutefois cette immunité n'est pas applicable si l'avocat tient des propos véhéments, vexatoires ou diffamatoires contre un juge, mettant par là même en cause son éthique professionnelle. Cela ne peut que nuire à l'intérêt du justiciable et à la sérénité de la Justice.