L'été chez nous, ce n'est pas uniquement les plages et les baignades, mais c'est aussi et surtout la saison des mariages, des fiançailles et des veillées, autant d'occasions pour les uns et les autres de chercher à se montrer sous leurs plus beaux atours. Et dans ce domaine, le port des bijoux en or reste chez les femmes l'accessoire magique, à telle enseigne que jusqu'à tout récemment, les femmes et les jeunes filles invitées à une cérémonie de mariage ou de fiançailles et n'ayant pas de bijoux en or personnels, empruntaient ceux de leurs proches ou de leurs voisines, pour les porter l'espace d'une nuit et les rendre le lendemain. Or, avec la hausse des prix, l'or devient difficilement accessible pour la grande majorité. Aussi, assiste-t-on, ces derniers temps, à un développement notable de la fabrication, du commerce et de l'utilisation des bijoux en argent ainsi que du commerce des bijoux de fantaisie en acier, cuivre, verre et autres métaux et matières du genre. Dans ce contexte, le bijoutier Sid Oummou, qui dirige, dans les souks de la vieille Médina de Tunis, du côté de la rue d'El Berka et ses abords immédiats, un grand établissement de fabrication et de vente des bijoux en argent, à l'état pur ou plaqué or, nous a indiqué que face à la hausse des prix des bijoux en or, beaucoup de citoyens et de citoyennes préfèrent acheter des bijoux en argent, notamment les plaqués or qui rivalisent en beauté et en éclat avec les bijoux en or lorsqu'ils sont très bien travaillés mais dont les prix sont beaucoup moins chers que ceux des bijoux en or. Il a ajouté que la demande existe et que plusieurs candidats et candidates au mariage commencent à se contenter de ces bijoux alternatifs en argent plaqué or, par conviction et d'un commun accord. Il y a lieu de souligner, toutefois, que les achats sont, encore, limités malgré la volonté de diversifier les produits afin de satisfaire tous les goûts et le souci de proposer des articles de très grande qualité qui anime les fabricants tunisiens dans ce métier. Les acheteurs et les visiteurs peuvent, aisément, constater ce soin particulier à travers les nombreuses gammes d'offre proposées par les établissements confirmés, en la matière, outre leurs prix qui sont à la portée de toutes les bourses. Une parure en argent plaqué or coûte 500 dinars, contre des milliers de dinars pour une parure en or. Pour sa part ,le bijoutier dans le même souk, Mohsen Nefzi, a évoqué la faiblesse des achats qu'il a expliquée par le recul du pouvoir d'achat du citoyen ainsi que par la décision de ne plus classer l'argent parmi les métaux précieux, prise il y a longtemps, en Tunisie. Il a fait remarquer que les souks de l'or et de l'argent dans la vieille ville de Tunis à El Berka et ses abords, ne sont plus remplis de monde comme autrefois , en pareille époque marquée par les mariages, les veillées et les cérémonies de toutes sortes, bien que l'acquisition des bijoux soit une coutume ancrée chez les Tunisiens et les Tunisiennes, de tous les milieux et dans toutes les régions, aussi bien urbaines que rurales. Cependant, a-t-il ajouté, l'offre a augmenté énormément que ce soit pour les bijoux en or et en argent ou encore pour les bijoux de fantaisie, ou faschion jewellery comme on dit en anglais, lesquels bijoux de fantaisie sont vendus à des prix dérisoires. De nombreuses boutiques spécialisées dans la vente des bijoux en argent et des bijoux de fantaisie ont été ouvertes, dernièrement, un peu partout dans les rues marchandes et dans les centres commerciaux de la ville de Tunis, et sa proche banlieue. Le bijoutier Mohsen Nefzi a noté que les bijoux de fantaisie vendus en Tunisie sont importés de l'étranger et il en va de même pour une bonne partie des bijoux en argent qui sont importés de l'étranger, notamment de Turquie, mais quoique d'un alliage plus pur, les bijoux en argent tucs sont vendus avec ceux de fantaisie en acier et autres métaux du genre. Ainsi, il est, généralement, difficile pour le profane de faire la différence entre tous ces produits de sorte qu'il peut être facilement trompé, alors que certaines pièces en argent, importées de Turquie, sont proposés à des prix pouvant atteindre les 650 dinars la pièce, plus précisément pour certains types de colliers. Toutefois, a-t-il dit, les bijoux en argent tunisiens, d'un alliage moins pur, sont fabriqués à la main, tandis qu'en Turquie et ailleurs, on les usine. Il a proposé le reclassement de l'argent comme étant un métal précieux afin d'animer le marché, à son avis. Au même moment, avec le développement du commerce des bijoux de fantaisie, on a assisté, dernièrement, à l'apparition d'un nouveau métier sous le nom de créateur de bijoux et créatrice de bijoux .On peut les voir dans les expositions de l'artisanat ou encore dans des établissements privés ouverts par quelques uns de ces créateurs et créatrices de bijoux de fantaisie. Leur art, si l'on peut l'appeler ainsi, consiste à arranger, d'une certaine manière, des colliers et autres articles similaires à partir des accessoires d'usage pour ce genre de produits.