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«Il vaut mieux prévenir que guérir»
Publié dans Le Temps le 02 - 09 - 2016

Xylella Fastiduza, un non de bactérie tueuse de l'olivier à retenir et absolument à redouter. Car, si elle jette son dévolu sur les oliviers, ils en meurent massivement. «Nous ne voulons pas que ça arrive! L'olivier est un capital précieux et arbre emblème qui revêt une forte importance économique en Tunisie et dans certains pays de l'Afrique du Nord et du Proche Orient», ont déclaré, à TAP, des experts de cette région, réunis, à Tunis, à l'occasion d'un atelier d'une semaine (29 août-2 septembre 2016), organisé par la FAO avec l'appui du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Il faut empêcher l'introduction de cette bactérie et surtout surveiller et contrôler le commerce des plants et aussi des plantes d'ornement, en plus du respect, à tous les niveaux, des mesures et exigences de santé végétale, ont-t-ils recommandé, lors de ce conclave régional.
La Xylella Fastiduosa est une bactérie transmise et véhiculée par des insectes vecteurs qui s'attaquent à un très large spectre de végétaux hôtes: vignes, oliviers, pruniers, amandiers, pêchers, abricotier, caféiers, chêne, luzerne, laurier-rose, etc. Ses symptômes sont le flétrissement, les brûlures des feuilles et dans les stades les plus avancés, le dessèchement des rameaux (notamment la houppette des arbres), suivis de la mort de la plante dans les cas les plus graves (laurier-rose, oliviers, amandiers, chêne...).
L'écologie de cette bactérie est assez complexe, il faut prendre toutes les mesures de prévention nécessaires pour éviter son introduction et sa propagation. L'élucider, après son attaque, est très difficile. Ainsi, les oléiculteurs tunisiens et ceux de plusieurs pays producteurs d'huile d'olive doivent tout connaître sur cette bestiole, qui a fait ravage en Italie, où des oliveraies ont été complètement dévastées et des dizaines de milliers d'oliviers perdus et qui continue à faire apparition dans d'autres pays du monde.
Une mobilisation régionale et un cap sur la communication pour sensibiliser aux risques de cette bactérie sont à engager, ont préconisé les experts participant à l'atelier de Tunis. Ils ont décidé, à cet effet, de renforcer leur coopération pour prévenir contre l'introduction et la dissémination de cette bactérie, dont certaines souches sont aussi responsables de maladies mortelles chez d'autres espèces de plantes cultivées d'intérêt commercial, notamment la vigne et les agrumes.
Trois actions dans l'immédiat:
un réseau, une formation
et un plan d'action
D'après Noureddine Nasr, chargé de la production et la protection des végétaux au Bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique du Nord, l'atelier de Tunis a débouché sur trois actions concrètes.
Il s'agit de la création d'un réseau régional: Le réseau des équipes du projet de renforcement des capacités pour empêcher l'introduction et la dissémination de
Un plan d'action pour la lutte et la sensibilisation à cette bactérie sera, selon Nasr, entamé dans les plus brefs délais dans les pays concernés (Tunisie, Algérie, Maroc, Palestine, Liban, Egypte), sachant qu'une première formation a été assurée par des experts de l'Institut agronomique méditerranéen de BARI (Italie) au profit des équipes du projet sur l'activité de détection de la bactérie. En Tunisie, Noureddine Nasr a affirmé qu'il est prévu d'entamer les activités du projet «le plus vite possible, avant même la fin de cette année». «La bactérie n'a jamais été détectée en Tunisie et nous voulons prendre toutes les mesures nécessaires et sensibiliser tous les agriculteurs pour protéger nos oliveraies dans tout le territoire tunisien», a-t-il insisté.
Les experts des pays ciblés par le projet ont assisté à une première formation en activité de détection dans une oliveraie en Tunisie. Il s'agit d'une démonstration: Comment prélever des échantillons des oliviers et des insectes aux alentours des arbres pour procéder ensuite, au laboratoire, à des tests visant à déterminer l'existence ou non de la bactérie?
Ce sont des mesures de précaution qui permettraient d'identifier les éventuels arbres contaminés et d'intervenir rapidement pour empêcher une éventuelle contamination à plus large échelle, a expliqué l'expert Thaer Yassen de l'IAM BARI.
Comment se transmet la XF ?
A travers la multiplication, l'exportation et la plantation de plants contaminés qui sont un risque important de dissémination. Tout insecte piqueur-suceur se nourrissant de sève brute (xylème) est à considérer comme potentiellement vecteur de cette bactérie. Plus de 350 espèces hôtes de Xylella Fastidiosa ont été recensées dans le monde comme étant susceptibles d'être contaminées par une ou plusieurs sous-espèces de cette bactérie. Elle peut attaquer les plantes sauvages comme celles cultivées.
«Nos oliveraies sont indemnes, Dieu merci, mais il vaut mieux prévenir que guérir» a déclaré à l'agence TAP Dr, Ali Amine Kafou, spécialiste de la santé végétale invité à l'atelier de Tunis. Il ne faut pas attendre que la bactérie s'introduise, d'une manière ou d'une autre, dans nos oliveraies, il faut prendre les mesures nécessaires de prévention pour protéger ce capital précieux pour plusieurs pays de la région: l'olivier. En Libye, son pays d'origine, qui compte, d'après lui, 12 millions de pieds d'oliviers, les spécialistes ont entamé, malgré la conjoncture difficile, des actions de sensibilisation et assuré 12 conférences dans des zones oléicoles.
Anna Maria D'Onghia, de l'IAM BARI a insisté sur la nécessité de bien entretenir, en plus des oliveraies, les alentours des pépinières qui produisent des millions de pieds d'oliviers destinés à la vente et à l'exportation et les protéger contre une possible introduction de cette bactérie.
En Tunisie, où l'oléiculture occupe une position particulière dans l'agriculture et dans l'économie, il faut tout faire pour empêcher l'entrée de cette bactérie redoutable sur le territoire, s'accordent à dire les experts de santé végétale tunisiens.
La forêt oléicole compte actuellement près de 70 millions de pieds d'oliviers couvrant 1,7 million d'hectares dont 1.5 million d'hectares répartis entre 1.4 million d'ha d'oliviers à huile et 19 mille ha d'oliviers de table, représentant près de 79% de la superficie arboricole totale et 34% des terres labourables, d'après des données de l'Institut de l'Olivier. Adapté aux conditions climatiques de la Tunisie, l'olivier à huile s'étend sur tout le territoire national du Nord au Sud et sa culture contribue à la création d'emplois. Entre 20 et 40 millions de journées de travail par an sont fournies par le secteur oléicole. Le pays dispose d'un patrimoine génétique oléicole riche et l'oliveraie tunisienne jouit d'une richesse remarquable avec environ 140 variétés et écotypes locaux, dont, notamment les variétés Oueslati, Zalmati, Zarrazi, Chemlali, Jerboui, Fakhari, Toffehi, Chemléli Zarzis, Chemléli Jerba, Tounsi, Marsaline, Sayali et Jemri.


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